Ce week-end ramène le 52e anniversaire du Konpa Dirèk. Trois jours qui s'annoncent comme les plus chargés de l'année en terme d'affiches, selon des informations recueillies auprès de Ticket magazine, l'hebdomadaire qui suit l'évolution du secteur des loisirs en Haïti.
Cependant, s'il y a toute une série d'affiches prévues, deux événements majeurs retiennent l'attention des mélomanes : le concert T-Vice - Djakout - Kassav qui aura lieu ce vendredi 27 juillet au American Airlines Arena de Miami et le Festival Konpa qui réunira onze des plus grands orchestres du pays à la Henfrasa ce dimanche 29 juillet 2007.
Un demi million de dollars américains investi
A en croire les organisateurs, plus d'un demi million de dollars américains a été investi pour assurer la réussite des deux méga rendez-vous qui espèrent attirer des milliers de spectateurs.
Interrogé sur les attentes en ce qui concerne les retours sur investissements, aucun des organisateurs ne cache ses appréhensions.
« Dans le secteur des loisirs on joue sans parachute, on est tributaire des aléas de la météo et personne ne vient au secours des organisateurs malchanceux », indique dans un sourire entendu un observateur avisé de l'industrie musicale haïtienne en marge d'une conférence de presse donnée ce jeudi à Cabane Choucoune, temple mythique du Compas où savait performer Nemours Jean Baptiste.
« Le secteur public ne joue ni son rôle d'accompagnateur ni celui d'incitateur. On nous regarde faire comme si le pays ne tirait aucun avantage de ce qui se passe quand la population s'amuse », déplore-t-il.
« Les organisateur de spectacles sont des hommes courageux qui chaque fois mettent en pratique les paroles de Kipling : ils sont prêts à perdre d'un seul coup le gain de cent parties ».
Pour Joubert Charles, le principal organisateur du festival de dimanche, le temps est à la fois à la sérénité et aux courses de dernière minute. Il a cependant prit le temps de « remercier et remercier encore les sponsors qui acceptent de prendre des risques avec nous et de remercier les responsables d'institutions publiques qui aident à relever le défi d'offrir des loisirs sains à la population », avant de poursuivre que « trouver des commanditaires est une tâche fastidieuse », a-t-il conclu avant de partir pour la Henfrasa.
Dans ce centre sportif, qui sera reconverti en enceinte pour concert le temps du week-end, une équipe de techniciens venus des Etats-Unis s'affairent depuis mercredi à finaliser le podium, la sonorisation et l'éclairage de ce qui s'annonce comme le plus gros show jamais réalisé à Port-au-Prince depuis le concert des Fugees au Bicentenaire lors du premier mandat de René Préval.
Les organisateurs ont certes l'expérience de nombreuses réalisations mais cela ne les empêche pas de croiser les doigts pour que tout se passe bien.
Le choix de la Henfrasa pour le Festival Konpa illustre le déficit d'infrastructures adéquates pour recevoir des affiches d'envergure, reconnaît Frantz Duval, directeur de Ticket, lui aussi impliqué dans l'organisation de nombreux rendez-vous culturels.
Miami, une belle vitrine
A moins de mille kilomètres de la Henfrasa, d'autres promoteurs haïtiens s'apprêtent à réaliser l'exploit de mélanger deux des plus importants orchestres du pays, T-Vice et Djakout, au légendaire Kassav au American Airlines Arena.
Ce concert qui se déroulera au coeur de Byscane Boulevard, downtown de Miami, va offrir une superbe vitrine au Konpa pour son 52e anniversaire.
L'enjeu est de taille, l'adresse prestigieuse et les inquiétudes tout aussi grandes. Des centaines de milliers de dollars ont été mis sur la table pour financer la location, la publicité, la sonorisation, le cachet des groupes et toute la logistique que nécessite un tel concert.
Là encore, les organisateurs ne seront fixés sur le sort de leur investissement qu'à la fin du spectacle qu'une simple pluie sur Miami peut anéantir.
Pourtant Rodney Noël, l'un des organisateurs, habitué aux gros challenges, il réalise le Kompas Festival de Miami, le plus grand du genre depuis dix ans, se dit confiant.
« C'est la première fois que nous recevons autant d'appels pour une affiche et surtout autant d'appels d'étrangers. Kassav et sa réputation mondiale a servi de locomotive pour l'affiche, les orchestres haïtiens vont bénéficier d'une exposition extraordinaire et auront l'occasion de se frotter à un gros morceau. Les gars de Kassav ont beaucoup d'expérience et il y a à apprendre d'eux qui parcourent toutes les scènes du monde depuis plus de vingt ans.
Prendre les loisirs au sérieux
Les questions de la vingtaine de journalistes qui ont assisté à la conférence de presse de ce jeudi des organisateurs du Festival Konpa, les réflexions du professeur Georges Anglade suite à sa participation au Compas Festival de Montréal, dans sa chronique dans Le Nouvelliste de ce mardi, et l'engouement que l'affiche du festival crée dans toutes les émissions musicales sur la bande FM témoignent, si besoin en était, de l'intérêt de toute une tranche de la population pour ce ciment national qu'est le Compas Direct.
Comment expliquer que les autorités, cinquante deux ans après la percée fulgurante du Compas, n'aient toujours pas mis en place une politique pour aider à son épanouissement, ni même jamais une fois songé à faire mieux que l'annuelle fête du carnaval.
Pas une école de musique, pas un festival, pas une manifestation officielle ne célèbre la musique haïtienne...
L'enjeu est culturel mais aussi économique car les loisirs en général, la musique, en particulier, constituent des bassins d'emplois et des vecteurs puissants pour construire l'image du pays.
Un week-end chargé
Ce jeudi soir le groupe Krezi fête le Compas à Off Limits. Samedi Allan Cavé et ses amis sera au Parc Historique de la Canne à Sucre pour un concert qui fait déjà date dans les annales. Ce même samedi trois bals extraordinaires feront le plaisir de différentes catégories de mélomanes : Carimi et Kreyòl La seront au Florville à Kenskoff, Tabou Combo et Mizik Mizik seront à Cabane Choucoune et, au Djoumbala, le rendez vous est avec Mass Konpa et System Band.
Dans un autre registre, un concert public est prévu au Champ de Mars, un festival bat son plein à Camp Perrin qui célèbre sa fête patronale.
Source Journal Le Nouvelliste sur http://www.lenouvelliste.com
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Ceci mérite un commentaire :
La réalisation de ces évènements traduit une grande réalité qui doit être diffusée à travers le monde. Haïti va mieux. Le gouvernement de René Préval avec Mario Andrésol comme chef de la police nationale d’Haiti semblent avoir remporté la bataille contre l’insécurité. Le fait que toutes les grosses pointures de la musique Haïtienne soient au bercail pour les vacances de l’été reflète le regain de confiance de ces secteurs. Il faut noter que ces groupes ne sont pas en Haïti que pour jouer mais pour se réunir avec leurs familles et se replonger dans les joies simples et saines de ce pays.
Ce serait aussi une injustice de ne pas retirer son chapeau devant le dévouement des organisateurs qui ont misé sur beaucoup de facteurs qu’ils ne peuvent contrôler pour se lancer dans une organisation de cette envergure. Nous profitons de l’occasion pour leur dire de continuer dans cette voix et surtout de ne pas se confiner dans le raisonnement de ceux-là qui continuent à se demander ce que le pays va faire pour eux et qui acceptent et la réflexion et la dynamique de faire des choses pour le pays. Comme l’état a toujours été démissionnaire si les haïtiens de bonne volonté démissionnent aussi nous n’iront nulle part.
« Comment expliquer que les autorités, cinquante deux ans après la percée fulgurante du Compas, n'aient toujours pas mis en place une politique pour aider à son épanouissement, ni même jamais une fois songé à faire mieux que l'annuelle fête du carnaval. »
Je veux bien prendre le risque de répondre à cette réflexion par une autre : quel autre secteur de la vie nationale a semblé bénéficié d’un soutien des gouvernements successifs que les haïtiens ont connus ?
Aucun.
Nos gouvernements peut importe d’où ils venaient se sont arrangés pour s’enrichir de façon inacceptable et immorale. Ils ont fracturé avec force et préméditation la société pour perdurer au pouvoir en usant du pouvoir pour s’enrichir. Duvalier, Aristide mêmes principes ; mêmes résultats : makout-chimères, des millions de dollars dans les banques de suisses et d’ailleurs, Haïti se débat entre ses décombres !
Nous attendons tous la renaissance d’Haïti a travers l’action de sa petite réserve morale !
Dr JJ 29/07/07
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
dimanche 29 juillet 2007
Gros week-end pour l'industrie musicale haïtienne
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