La Forêt des Pins est devenue, en raison de son déboisement incontrôlé, une source d'inquiétude majeure pour la population des villages environnants. Le projet d'urgence de gestion de risques et de désastres, lancé jeudi, changera-t-il enfin les choses ?
Gros-cheval, Terre-Froide, Haut-morne et Soliette sont les quatre localités de la section communale de Fonds-Verrettes concernées par un projet de gestion de risques naturels initié par l'Etat haïtien d'une valeur de 1.375.000 dollars américains. Ces zones comptent parmi celles ayant été les plus dévastées par l'inondation qui a détruit Fonds-Verrettes, il y a trois ans.
L'Association haïtienne pour la maîtrise des eaux et des sols (ASSODLO), chargée d'exécuter le projet pour le compte de l'Etat veut réduire les risques d'inondation et participer au développement des zones concernées.
Pour atteindre ces objectifs, l'ASSODLO doit construire 160 citernes et procéder à la réfection de 40 toitures pour alimentation en eau des exploitants. Elle doit s'assurer du traitement de 120 hectares de ravines, de l'aménagement des versants et l'établissement des pépinières.
L'ASSODLO doit aussi assurer la formation de 1045 leaders paysans et agriculteurs, sans parler de l'aménagement du tronçon de route allant du marché de Forêt des Pins à la localité de Gros-Cheval. « L'aménagement de ce tronçon de route facilitera le transport des produits agricoles, notamment les légumes cultivés à Fonds-Verrettes, vers la capitale. Elle contribuera grandement à donner à la population une alternative à la déforestation », explique l'agronome Luc Pierre-Jean, directeur exécutif de l'ASSODLO.
Prévenir vaut mieux que guérir
« Le fait de lancer ce projet à Forêt des Pins montre que nous voulons nous attaquer enfin aux causes du problème et cesser d'intervenir sur les effets », martèle Ergin Erdem, conseiller technique de la gestion des risques et désastres au Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Le PNUD, a fait savoir M. Erdem, collabore avec les institutions et les organisations locales dans le but d'éviter la répétition de nouvelles catastrophes.
« La déforestation de la zone a des impacts sur Fonds-Verrettes, Soliette, Auriani, Jimani et d'autres régions proches », dit-il.
Comprenant la nécessité de prévenir plutôt que de guérir, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités territoriales, M. Paul A. Bien-Aimé, confirme que le gouvernement s'intéresse dorénavant beaucoup plus à la cause du problème qu'à ses conséquences. « La solution réelle du problème réside dans la protection des bassins versants », dit-il, indiquant que ce projet n'était qu'un début.
« L'Etat haïtien a besoin de 300 millions de gourdes pour résoudre définitivement le problème des bassins versants alors que l'on ne dispose que de 50 millions à travers ce projet», affirme-t-il.
Déploiements des agents forestiers
Toujours dans le but de protéger la Forêt des Pins contre ceux qui coupent les arbres illégalement, le représentant du ministère de l'Environnement, l'ingénieur Ludner Remarrais, promet le déploiement d'une trentaine d'agents forestiers d'ici la semaine prochaine. « Ces agents seront armés et postés dans la forêt», indique-t-il, arguant qu'ils travailleront de concert avec la Police nationale d'Haïti (PNH).
La Participation de la population, facteur de réussite « La population doit aider les agents forestiers car les premiers agents, c'est vous. Nous devons nous unir dans cette lutte qui vise à protéger la richesse de notre pays », reprend le ministre de l'Intérieur, essayant de convaincre la population des risques qu'elle encourt en coupant les arbres.
M. Bien-Aimé souhaite que la population et les élus locaux collaborent largement au projet. « La réussite dépend de vous », a-t-il lancé à tous, ajoutant que la réussite du projet peut aider l'Etat haïtien à convaincre d'autres bailleurs de fonds afin de résoudre définitivement le problème des bassins versants.Le projet d'urgence de gestion de risques et de désastres durera deux ans. Il est financé par la Banque mondiale et supervisé par le bureau de gestion PL-480.
Jean Gardy Gauthiergauthierjeangardy2001@yahoo.fr
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
dimanche 3 juin 2007
Trois ans après le désastre, enfin du concret...Au secours de fonds verrettes
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