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lundi 28 mai 2007

Arrestation mouvementée du puissant chef de gang des Gonaïves, Wilfort Ferdinand dit "Ti Will"

Accusé notamment d’avoir assassiné une fillette, en novembre 2004, l’ex-rebelle anti-Aristide a été surpris dans les studios d’une station de radio ; des échanges de tirs ont fait au moins un mort et quatre blessés tandis que l’atmosphère restait extrêmement tendue aux Gonaïves où les habitants craignaient de violentes réactions des partisans de Ti Will
dimanche 27 mai 2007,
Radio Kiskeya
Le chef de bande bien connu des Gonaïves (171 km au nord de Port-au-Prince), Wilfort Ferdinand alias "Ti Will", a été arrêté samedi à la mi-journée au cours d’une opération musclée de la Police Nationale et des casques bleus argentins alors qu’il se trouvait dans les studios de Gonaïves FM, une station privée locale.
Ti Will participait à une émission à laquelle il s’était invité lorsqu’il a été attrapé par des agents de la Brigade de recherche et d’investigation (BRI), une unité spécialisée de la PNH, et les soldats onusiens.
Au moment de l’arrestation, des coups de feu ont résonné partout. Des échanges de tirs entre les forces de l’ordre et les partisans du chef de gang ont fait au moins un mort et quatre blessés, selon des témoins. Marie-Thérèse Métayer, une commerçante, a été tuée sur-le-champ.
Une vive tension s’est emparée des Gonaïves où la population craignait de faire l’objet de représailles.
Transporté rapidement à Port-au-Prince à bord d’un hélicoptère de la Mission de stabilisation de l’ONU (MINUSTAH), Ti Will a été conduit à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) où il était interrogé. Présenté samedi soir à la Télévision Nationale, il s’est toutefois refusé à répondre aux questions des journalistes.
Le brigand devrait comparaître dans les prochains jours devant les autorités judiciaires compétentes.
Ancien membre de "L’armée cannibale", le très démonstratif Ti Will est accusé d’avoir commis toute une série d’actes répréhensibles. Un mandat d’arrêt avait été émis notamment contre lui pour l’assassinat, le 13 novembre 2004, d’une fillette de six ans, Francesca Gabriel. Le chef de bande et ancien déporté des Etats-Unis avait lui-même reconnu avoir criblé de balles l’enfant à l’occasion d’un conflit passionnel, mais refusait catégoriquement d’aller en prison.
Il continuait de défier les autorités et de harceler la population civile à travers des règlements de compte.
Le directeur général de la Police Nationale, Mario Andrésol, a annoncé vendredi le renforcement du dispositif policier dans la Cité de l’indépendance où les gangs rivaux n’ont cessé, ces derniers mois, de multiplier les actes de violence. Divers cas d’assassinat ont été enregistrés dont celui très emblématique du directeur administratif de Radio-Télé Provinciale, Alix Joseph, criblé de balles le 16 mai dernier.
Deux suspects ont été appréhendés dans le cadre de l’enquête ouverte sur cette affaire.
Pour sa part, la MINUSTAH a averti que "les jours des bandits des Gonaïves sont comptés".
"L’armée cannibale", un puissant gang des Gonaïves issu de Lavalas était passé dans le camp de l’opposition sous le nom de Front de résistance de l’Artibonite, après l’assassinat de son chef, Amiot Métayer alias "Cubain", en septembre 2003. Ce groupe, dont les principaux chefs étaient feu Butter Métayer, Winter Etienne, Dieujuste Jeanty et Wilfort Ferdinand, avait pris une part active à la rébellion armée contre Jean-Bertrand Aristide jusqu’à sa chute, le 29 février 2004. La Cité de l’indépendance était devenue le bastion de la lutte armée qui allait être renforcée à la suite d’une alliance avec l’ex-commissaire de police Guy Philippe et Louis Jodel Chamblain, ancien numéro deux du Front pour l’avancement et le progrès haïtiens (FRAPH), une organisation paramilitaire impliquée dans de graves violations des droits humains durant la période du Coup d’Etat (1991-1994). spp/RK

Source Radio Kiskeya sur http://www.radiokiskeya.com

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