Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
vendredi 13 avril 2007
Des dizaines d’organisations et personnalités dominicaines rejettent les mesures d’intimidation contre Sonia Pierre
Jeudi 12 de Avril 2007
Document signe le 11 avril 2007
Reçu par Alter Presse le 12 avril 2007
Nous avons assisté dernièrement a certains actes d’intimidation contre la citoyenne dominicaine Sonia Pierre, que ce soit par la destruction de sa photographie faisant partie de l’exposition publique au Parc Indépendance, ou elle est prise en compte parmi les 100 femmes dominicaines représentative de notre société, que ce soit par la menace de rendre nulle sa condition de citoyenne dominicaine à cause d’irrégularités présumées dans la transmission 43 ans auparavant.
Ces agressions s’ajoutent à une longue liste d’actes commis contre elle parce que justement et simplement Sonia Pierre exerce depuis plusieurs décades, la défense des droits humains de la population dominico-haïtienne en mettant en relief la situation de l’immigration haïtienne en République Dominicaine et la défense des femmes des secteurs les plus défavorisés du pays, labeur reconnue au niveau international par des organismes tels que Amnistie Internationale et la Robert Kennedy Memorial, qui ont récompensé son travail.
Si la destruction de la photographie ne saurait être imputée à quelqu’un de concret, dans le cas de sa nationalité questionnée, l’organisme de la Junte Centrale électorale a agi à la demande de la Force nationale Progressiste, parti politique ayant un profil conservateur qui a travers plusieurs interventions publiques ne fait qu’exiger des réductions arbitraires des droits individuels.
Devant ces faits, les organisations signataires de ce document, nous manifestons ce qui suit :
Nous rappelons à l’Etat Dominicain son devoir incontournable de protection à toutes les personnes se trouvant sous sa juridiction. Sur ce sujet particulier et de conformité au Droit International des Droits Humains, il convient de rappeler que l’Etat Dominicain a assumé un ensemble d’obligations juridiques autour du droit à la nationalité.
La première est l’obligation générale de protection de toutes les personnes qui se trouvent sur son territoire, celle-ci doit être égalitaire, effective et sans discrimination. C'est-à-dire l’Etat détient l’obligation de respecter les droits et libertés, ainsi que l’obligation de garantir leur plein et entier exercice à toutes les personnes se trouvent sous sa juridiction, comme le stipule l’article 1.1 de la Convention Américaine et l’article 8 de la Constitution Dominicaine.
La deuxième est l’obligation d’harmonisation qui requiert que la Constitution et les lois soient en conformité avec le Droit International des Droits Humains. Pour cela, Il est interdit à tous les organes constitutionnels et en particulier La Junte Centrale Electorale, de réaliser des actes ou des régulations discriminatoires ou à effets discriminatoires qui rendent vulnérables les droits fondamentaux des personnes, dans ce cas le droit à la nationalité de tous les dominicains d’origine haïtienne.
Et en dernier lieu, l’obligation de prévenir et éviter l’apatridie raison pour laquelle l’Etat Dominicain doit octroyer la nationalité à toutes les personnes qui naissent sur son territoire, qui risque de rester dans une condition d’apatrides, de conformité avec le parragraphe 143 de la Sentence de la Cour Interaméricaine des Droits Humains, cas des enfants Yean et Bosico contre République Dominicaine, le 8 septembre 2005.
Nous rejetons l’usage par l’Etat Dominicain de mesures d’intimidation incompatibles en tout point de vue avec les bonnes pratiques dans un Etat Démocratique et de Droit, surtout quand les agressions contre Sonia Pierre ont un contenu clairement raciste, xénophobe et discriminatoire, dirigées contre sa personne comme femme, comme une descendante africaine et comme dominico-haïtienne, en contravention de manière expresse les normes de la Convention contre le racisme, la Discrimination et l’intolérance, et les prescrits de la Convention pour l’Elimination de Toute Forme de Discrimination contre la Femme.
Nous lançons un appel à tous les partis politiques, en leur rappelant qu’ils doivent opérer comme des moyens nécessaires au fonctionnement du système démocratique, en exprimant le pluralisme politique, économique, social et culturel, qui rende possible l’intégration gouvernants-gouvernés. Ils doivent pour cela promouvoir l’adéquation son fonctionnement dans le respect des valeurs et des principes constitutionnels.
Nous condamnons et nous rejetons l’action politique de la Force Nationale Progressiste, car son activité cherche à rendre vulnérables les principes démocratiques et les droits fondamentaux des dominicains et dominicaines d’origine haïtienne, en cassant la paix sociale.
Nous affirmons l’impérieuse nécessité et l’exigence de construire une politique migratoire sur des bases justes et respectueuses des droits fondamentaux de toutes les personnes, partant des accords binationaux de régulation du processus migratoire dans le long terme selon les standards internationaux des droits humains.
Nous demandons à l’Etat et à certains secteurs de la société dominicaine d’abandonner le discours alarmiste et exclusif sur le sujet migratoire, puisqu’il rend impossible une approche qui aborde réellement le phénomène de la migration et le problème de la xénophobie et qui incite à des opinions dénuées d’arguments raisonnables avec un manque de respect total de la dignité des personnes.
Finalement, nous exigeons au gouvernement la prise immédiate des mesures nécessaires pour garantir le respect total des droits fondamentaux de Sonia Pierre, sa famille et celle des intégrants et intégrantes de MUDHA (Mouvement des femmes Dominico Haitiennes) organisation qui lutte depuis 20 ans en faveur les droits de la femme et son intégration en termes d’égalité dans la société dominicaine.
Signé : Firman : Colectiva Mujer y Salud, CIPAF, Ce-Mujer, CONAMUCA, Centro de Estudios de Género INTEC, Servicio Jesuita para Refugiados y Migrantes, Centro de Estudios Sociales Juan Montalvo, Solidaridad Fronteriza, CLADEM República Dominicana, INSALUD, CEFASA, Instituto Filosófico Pedro Francisco Bonó, Foro de Mujeres por la Reforma Constitucional, CEAPA-Aquelarre, Mesa Nacional para las Migraciones, Red Dominicana de Periodistas con Perspectiva de Género, Educación sin Fronteras, Fuerza de la Revolución, Liga Socialista de Trabajadores, CENSEL, Germinando Ideas, Círculos Caamañístas de New York, Proyecto Yagua,Movimiento Sindical Freddy Valdez, ASODEMU, FAPROUASD, FEFLAS, Fundación Taiguey, Colectivo de Organizaciones Populares, ASOPROFASE y Instituto de pedagogía y Cultura Popular.
Magaly Pineda, Gianna Sangiovanni, Amparo Arango, Isis Duarte, Sergia Galván, Javier Cabreja, Denise Paiewonsky, Susi Pola, Sonia Vázquez, Mario Serrano, Xiomara Fortuna, Lourdes Contreras, Sara Pérez, Narciso Isa Conde, María Díaz, Myrna Flores Chang, Giselle Scanlon, Raquel Paiewonsky, Koldo Sagaseta, Euri Fuentes, Emilia Santos, Ochi Curiel, Carmen Julia Gómez Carrasco, Dinys Luciano, Wendy Alba , Ángela Caba, Fatima Lorenzo Mencia, Gladys Piñeyro, Gina Gallardo, Argentina Gutierrez, Mildred Dolores Mata, Jeannette Tineo, Marily Gallardo, Desiré del Rosario, Cristal M. Fiallo, Yacine Khelladi, Altagracia Valdez, Elsa Mata, Lorena Espinoza, Alicia Sangro, Anabell Soto Taveras, Miguel Pacha, María Elena Reyes, Altagracia Carvajal Díaz, Marianela Carvajal Díaz, María Cristina Castillo, Joaquina Pacheco, María Sierra, Xiomara Peralta, Altagracia Balcacer, Ana Josefa Díaz, Leopoldina Cairo, Cristina Luis Francisco, Mirla Hernández, , Scarlet Alcántara, Elsa Mata Bautista, Nita Adámes, Josefina Almanzar, Maria Paredes, Cecilia Corporan, Norma Méndez Quezada, Soraya Alcántara Méndez, Germania Galván, Ada Hernández, María Luisa Romero, Soraya González Pons, Reisi Santana, Dinorah Santos, Esmeralda Pascual, Virtudes de la Rosa, Yuderkis Espinoza, Eddy Tejeda, Elsa Expósito,Irene de Gómez, Bienvenida Mendoza, Milosis Liviano Rodríguez, Bienvenida Piñeyro, Euris Rafael Almonte, Luis Felipe Sosa, Felix Antonio Hernández, José Ceballos, Raydiris Rodríguez, Yulissa Reyes, Sobeida Apólito, Marisol Marte, Rosa Marte, Josefina Arbelo, Angela Villar, Arelis Díaz, Albania Díaz, María Pilar Aquino, Antonia Severino, Edgar Hernández Gutiérrez, María Paredes, Hector Montero de Oleo, Evangelita Ramírez, Angel Osiris Torres, Hector Sánchez, Embert Heredia, Esmeralda Luna, María Jiménez, María Nelly Díaz, Angela Pereira, Antonio Martinez, Sobeida Morales, Salvador Deschamps, Nelly Chalas, Fanny Beltré, Graciela de la Cruz, Ysaura Chalas, Angela Méndez, Fidel Santana, Cecilio de Los Santos, Alma Josefina Nerio, Isaura Cotes, Matilde Raposo, Lourdes Méndez, Liliam Fondear, José Santos, Carmen Julia Gómez Carrasco, Piterson González, Angelina García Pérez, Julio Alvarado, Gabriel Castro, Estefani Rosario, David Torres, Victor Jerónimo, Pastor de la Rosa, Bienvenido Scharboy y Luisa Rousset.
Article paru en espagnol dans l’édition d’Alter Presse traduit en français pour Haïti recto Verso Par Thom GATO
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