Excellence Monsieur le Président Fernandez, Cher Leonel Chers amis. C'est avec joie que je me retrouve, une fois de plus, dans cette maison, maintenant familière, qui m'a accueilli à plusieurs reprises et qui, aujourd'hui encore, me fait l'honneur de m'inviter à me joindre à la signature d'importants accords de coopération entre nos deux pays. Je suis aussi heureux de me retrouver en compagnie d'un ami de longue date qui sait qu'il peut compter sur moi et sur qui je sais pouvoir compter pour rechercher ensemble des réponses durables aux problèmes complexes auxquels font face nos deux pays. Excellence Monsieur le Président Fernandez.
Notre présence une seconde fois comme Chef d'Etat, pendant à peu près les mêmes périodes, donne le sentiment que nous avons là, à portée de la main, une nouvelle opportunité pour refonder les relations entre nos deux pays. Ces relations ont présenté dans le passé des épisodes difficiles qui peuvent encore troubler la conscience collective des deux peuples. Cependant, sans perdre de vue ces difficultés et sans minimiser notre responsabilité commune pour imaginer et mettre en place des solutions appropriées, je crois qu'il est plus avisé de reconnaître le potentiel qui s'étale sous nos yeux et de prendre acte des innombrables opportunités qui peuvent résulter d'une redéfinition de la coopération entre nos deux pays. En vérité, l'addition de nos deux espaces économiques, nourris par une population de 16 millions de consommateurs, auxquels peuvent s'ajouter la population touristique flottante et la diaspora des deux pays, constitue une force économique potentielle non négligeable dans la région.
Excellence Monsieur le Président Fernandez.
Vous et moi nous devons travailler à promouvoir un changement radical dans l'histoire des relations entre nos deux peuples, relations que nous devons refonder sur la base d'un nouveau paradigme : celui de l'interdépendance. C'est pour nous une exigence, un devoir. Un devoir envers les jeunes de nos deux pays qui représentent dans les deux cas plus de 50% de nos populations. Un devoir de dépassement du passé et de vision d'un nouveau futur pour éradiquer nos crispations et nos préjugés et combiner nos forces pour faire face aux plus grands défis communs qui menacent la stabilité de nos pays et qui se nomment la pauvreté, la drogue, la désertion scolaire, l'exclusion sociale, le VIH-Sida, les désastres naturels. Un devoir de connaissance de l'autre pour mieux le comprendre, établir la confiance dans les rapports, renforcer la solidarité et bâtir les fondements d'une nouvelle fraternitéLes politiques, je l'espère, ne seront pas seuls pour affronter ces défis. C'est la mission de l'université de nous accompagner dans cette démarche, en profitant de son espace d'autonomie qu'elle détient par nature pour penser avec audace, inventer de nouveaux savoirs et de nouveaux procédés capables d'inspirer et de guider l'action du politique. C'est l'occasion pour moi de remercier les dirigeants des universités des deux pays qui ont conçu l'initiative de cet accord de coopération et qui nous interpellent aujourd'hui, à leur côté. Le mécanisme universitaire de coopération binationale envisagé à travers cet accord est appelé à jouer un rôle de premier plan dans la redéfinition de ce nouvel agenda entre les deux pays. Je mise sur ce dispositif pour faciliter le « co-apprentissage » entre nos deux peuples en agissant progressivement sur les perceptions et les connaissances à partir de la recherche et de l'expérience pratique. Je sais, cher Leonel, que tu sais que je parle en ton nom, en disant à nos universitaires que nous pouvons leur donner cette triple assurance que nous serons réceptifs à leurs analyses et aux solutions qu'ils préconiseront, que nous serons attentifs à leurs besoins pour améliorer l'accessibilité et la qualité de leur formation ainsi que la pertinence de leurs programmes de recherche, tout en étant, bien sûr, scrupuleusement respectueux de leur sacro-sainte autonomie de pensée et d'action.
Forts également des trois nouveaux accords interministériels signés ce soir, dans les domaines de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de la jeunesse, nous pouvons nourrir l'espoir que nos passés seront mieux compris et que nous pourrons établir de nouvelles bases pour renforcer la compréhension mutuelle et la solidarité. Nous pourrons mieux mettre en commun nos efforts afin de créer de nouvelles opportunités socio-économiques pour nos jeunes et ainsi combattre la délinquance juvénile. L'éducation sera notre arme de destruction massive contre la drogue et le crime organisé. Monsieur le Président,Mesdames, Messieurs
Je ne voudrais pas terminer mon propos sans rendre un hommage à l'effort de Aide et Action International dans la promotion de ce dialogue entre nos deux pays. Je suis convaincu que les autres partenaires de la coopération ne manqueront pas de soutenir ce projet universitaire qui fait le lien entre décideurs, praticiens, experts et populations. A la veille de la remise en marche de la Commission Mixte Binationale, cela me semble être une bonne approche pour que nos futurs projets binationaux et transfrontaliers aient l'impact souhaité en vue d'un développement socio-économique harmonieux entre nos deux peuples. Pour le bonheur des Dominicains et des Haïtiens !Je vous remercie.
Son Excellence René Préval
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mercredi 21 mars 2007
Discours du président de la République, M. René Préval
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