Cette étude commanditée une fois de plus par le secteur privé semble annoncer un duel serré entre la dirigeante du RDNP et le candidat officiel, les deux devançant largement les autres compétiteurs avec respectivement 23 et 21% des intentions de vote ; l’échantillonnage concernait exclusivement les électeurs ayant l’intention de se rendre aux urnes mardi 26 octobre 2010, Radio Kiskeya
La candidate du Rassemblement des démocrates nationaux progressistes (RDNP), Mirlande Hyppolite Manigat, 69 ans, conserve la tête dans les intentions de vote, mais elle est désormais au coude à coude avec son rival immédiat Jude Célestin de la plateforme au pouvoir INITE, selon ce qui ressort d’un nouveau sondage d’opinion du BRIDES à un mois exactement des présidentielles du 28 novembre.
Créditée de 23,1% d’opinions favorables (1.230 votes potentiels), celle qui représente désormais l’alliance RDNP/COREH devance le représentant du parti officiel, en progression avec 21,3% (1.132 votes potentiels), indique le Bureau de recherche en informatique et en développement économique et social qui a publié mardi les résultats de cette nouvelle étude d’opinion commanditée par le secteur privé des affaires et menée auprès d’un échantillon de 6.000 électeurs potentiels déjà en possession de leur carte électorale.
Mme Manigat et M. Célestin semblent creuser l’écart sur les autres prétendants à la succession de René Préval dont l’ordre d’apparition réserve toutefois une surprise de taille. Le chanteur de Compas Direct Michel Martelly dit "Sweet Micky", candidat de Repons Peyizan, pointe à la troisième place avec 9,7% d’intentions de vote, damant le pion à l’industriel Charles Henri Baker du parti RESPE, 4e avec 8,7%.
Parmi les autres aspirants susceptibles de jouer les premiers rôles, figurent l’ancien Premier ministre Jacques-Edouard Alexis, présent dans la course sous la bannière du MPH (8,1%) et le notaire Jean Henry Céant de Renmen Ayiti (7,3%).
En revanche, le pasteur Chavannes Jeune de ACCRHA et l’ancien ministre des affaires sociales, Yves Cristallin, de LAVNI, sont à la traîne avec respectivement 3,8% et 3,1% d’opinions favorables de l’électorat.
Quant aux onze autres concurrents, ils recueillent des scores nettement insignifiants et pour certains proches de 0%.
Lors du précédent sondage, début octobre, la secrétaire générale du RDNP était arrivée en tête avec 16% des intentions de vote contre 13% à l’héritier politique du Président René Préval, qui ne reste plus que trois mois à passer au pouvoir.
Réalisée avec l’appui des universités Notre Dame et Quisqueya, la nouvelle enquête, dont la marge d’erreur est d’un peu plus de 1%, a été conduite entre le 13 et le 20 octobre à travers le pays où moment où certaines alliances n’avaient pas encore été annoncées ou venaient à peine d’être scellées.
A l’échelle départementale, la bataille pourrait tourner à un bras de fer entre les deux candidats les mieux placés.
Si Mirlande Manigat est la favorite des sondés dans l’ouest (27%), un département qui à lui seul représente 40% de l’électorat national, le sud (30,9%), les Nippes (sa région natale, 33,9%), le nord-ouest (37,2%) et le nord-est (25,3%) ; a contrario, Jude Célestin s’impose dans les cinq autres départements, l’Artibonite (nord, 20,9%), le nord (30,1%), le sud-est (sa zone d’origine, 49,2%), la Grand’Anse (sud-ouest, 19,3%) et le Plateau Central (centre, 27,9%).
Concernant les sénatoriales, tous les candidats de INITE sont bien placés pour l’emporter. Sauf dans l’ouest, où l’ancien Député Steven Benoît, ex-beau-frère du chef de l’Etat passé à l’opposition, caracole en tête avec 49,4% des intentions de vote contre seulement 14,9% à Marie-Denise Claude, sa plus proche poursuivante qui n’est autre que la représentante du pouvoir.
Interrogé en marge de la présentation du sondage -le troisième réalisé en deux mois- et le deuxième pour le compte du Forum économique du secteur privé des affaires, le PDG de BRIDES, Frantz Fortuna, a dégagé la spécificité de l’étude au cours de laquelle seuls les électeurs ayant l’intention de voter le 28 novembre ont été pris en compte contrairement à la première qui portait sur la popularité des candidats engagés dans la course.
Visé par de nombreuses critiques, le sondeur s’est refusé à tout commentaire sur la progression irrésistible d’un seul des 19 prétendants, Jude Célestin, préférant confier aux médias la responsabilité d’interpréter des données disponibles.
Même attitude du président du Forum et de la Chambre de commerce et d’industrie d’Haïti, Réginald Boulos, dont l’attention a été plutôt monopolisée par l’épidémide de choléra qui frappe le pays.
Le président du CEP, Gaillot Dorsinvil, a réaffirmé mardi, à l’occasion de l’arrivée de 8 mille kits électoraux en provenance du Mexique, la détermination de l’institution à réaliser le premier tour des présidentielles et législatives comme prévu le 28 novembre. L’épidémie de choléra, qui touche principalement deux régions du pays, ne retardera pas le processus électoral, a-t-il promis.
Deux derniers sondages doivent paraître les 16 et 25 novembre. spp/Radio Kiskeya