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samedi 6 octobre 2007

L'artisanat dans tous ses états

Les 6 et 7 octobre 2007, se tiendra « Artisanat en Fête », une grande foire artisanale, au Parc Historique de la Canne à Sucre. Cette foire mettra en vedette les artisans haïtiens de talent sans aucune exclusion de spécialité. C'est une magnifique occasion qui sera offerte au public pour découvrir des talents cachés et d'acquérir des objets d'une grande originalité

LN : D'où vient l'idée de réaliser une si belle initiative, « Artisanat en Fête » ?

Martine Blanchard : « Artisanat en Fête » est une initiative partenariale de IRPAH et du journal Le Nouvelliste.
l'IRPAH est l'Institut de Recherche et de Promotion de l'Art Haïtien. « Artisanat en Fête », c'est d'abord l'IRPAH et Le Nouvelliste. Mais je dois, tout de suite, m'empresser de dire les sponsors sans le concours financier desquels l'événement aurait été grandement hypothéqué. C'est très certainement le moment de leur signifier nos reconnaissances et surtout de dire merci à : Digicel, Riz Chako, ministère des Affaires sociales, ministère de la Culture et de la Communication, Valério Canez, Rhum Barbancourt, Unibank, Brasserie La Couronne, ministère des Finances et Complexe Bambou.
Aujourd'hui, promouvoir l'art et l'artisanat est une mission vocationnelle que nous nous sommes fixée. Dès la création de l'institut, nous avons entrepris d'établir le contact avec les milieux artisanaux et nous planifiions un grand événement pour présenter IRPAH aux artisans et aux amoureux de l'art et de l'artisanat.
C'est dans le cadre de ce processus que nous avons rencontré, d'abord, René Max Auguste du magnifique Parc Historique Canne à Sucre qui, spontanément, nous a ouvert les bras, non seulement en rendant disponible le parc à ce grand événement, mais aussi en nous recommandant à Max Chauvet du journal Le Nouvelliste dont l'habileté dans la réalisation de grands événements sociaux ne fait l'objet d'aucune discussion. Tout le monde a en tête « Livres en folie » et Musique en folie ».
C'est ainsi que monsieur Chauvet d'un côté, monsieur Erby Petit et moi-même de l'autre, sommes parvenus à la formulation de « Artisanat en Fête » destiné à présenter l'artisanat au grand public, de manière didactique et rituellle. Il est bon de souligner que « Artisanat en Fête » est propriété intellectuelle de IRPAH et du journal Le Nouvelliste. Il a été formellement enregistré au ministère du Commerce et de l'Industrie.
Définitivement, « Artisanat en Fête » est un rendez-vous annuel qui se bonifiera avec l'expérience. IRPAH se propose d'être le porte-étendard de ce secteur. Haïti fait du développement du tourisme sa priorité économique, IRPAH se propose comme un partenaire dynamique, efficace et d'avenir.
LN : Parlez-nous plus largement de « Artisanat en Fête » !
Martine Blanchard : « Artisanat en Fête » est un prétexte dynamique pour aller vers l'autre. C'est exactement ce que nous avons fait et que nous invitons le public à faire très prochainement au Parc Historique Canne à Sucre les 6 et 7 octobre prochains. Nous étions à une année lumière d'imaginer qu'il pouvait y avoir autant de sensibilités et de créativités dans des inconforts aussi absolus.


Lorsque nous avons découvert des artisans à la Croix-des-Bouquet, La Vallée de Jacmel, Camp-Perrin, etc. nous avons pensé avoir vu la lumière pour la première fois. Non pas parce que nous n'avions jamais vu d'oeuvres artisanales avant de les avoir rencontrés, mais parce que, justement, nous n'imaginions pas qu'ils seraient en mesure même de rêver de ces oeuvres et encore moins de les réaliser. C'est tout à fait époustouflant d'arriver dans un quartier pour rencontrer des jeunes apparemment désoeuvrés jusqu'à ce qu'on demande à voir boss Untel, et là commence une nouvelle aventure. Un jeune qui nous sert de guide nous entraîne dans un corridor qui débouche sur des ateliers à n'en plus finir truffés d'objets de grandes convoitises.
Comment résister à ne pas amener ces corridors au Parc Historique Canne à Sucre et ailleurs ?
« Artisanat en Fête » est une grande foire artisanale qui met en vedette nos artisans de talent sans aucune exclusion de spécialité, de région ou d'origine sociale. C'est une magnifique occasion, dans un grand moment de détente, qui est offerte au public pour découvrir de grands talents cachés, je peux vous dire qu'il y en a beaucoup de talents confirmés, mais aussi c'est l'occasion d'acquérir des objets d'une grande originalité à des coûts que les supports financiers des sponsors ont rendu très bas. J'encourage vivement le public à faire le déplacement, non seulement pour voir à l'oeuvre ces talents, mais aussi pour exprimer une solidarité agissante avec ceux qui, quotidiennement, font flotter, à leur manière, notre bicolore.
Ce moment que les participants prendront pour s'éloigner du train-train qui, malheureusement, n'est pas très reluisant aujourd'hui créera des opportunités de revoir des amis, voire même, des parents que la conjoncture avait soustraits à notre chaleur.
Le Parc Historique Canne-à-Sucre est un environnement chaleureux empreint de témoignages vivants d'histoire. En s'y baladant, on a l'impression d'humer encore l'odeur du sirop de canne d'autrefois, ou voire un Wanga Nègès posé sur une feuille de bananier coiffer son plumage brillant à la lueur de l'angélus. C'est un moment de découverte, d'appréciation et d'évasion que personne ne peut rater. Le week-end des 6 et 7 octobre qui vient est très spécial.
Tout le monde devrait l'inscrire dans son agenda. Nous allons rencontrer, parler, vivre avec des artisans en provenance de Jacmel, Marigot, la Vallée, Camp-Perrin, Croix-des-Bouquets, Léogane, etc. Ce sera un moment inoubliable.
LN : Combien d'artisans participeront à cette activité ? Quels sont les différents types d'objets artisanaux qui seront exposés ?
Martine Blanchard : Nous avons invité 150 artistes et artisans à participer à cette grande fête de l'artisanat. Ils vont exposer des oeuvres allant du papier mâché, métal découpé, bois sculpté, peau tannée, objets perlés, jusqu'aux pièces brodées et de la poterie. Nous avons, également, prévu une animation douce avec des artistes comme ceux de Ju Kan qui va agrémenter le déroulement de l'événement.
LN : Quelles difficultés avez-vous surmontées pour les rencontrer ?
Martine Blanchard : Cette question ouvre l'opportunité de descendre dans l'enfer de notre existence de peuple et de société. En plein XXIe siècle, il demande un certain exorcisme pour entrer en contact avec ce monde de l'artisanat.
L'absence de succès financiers de nos artisans concourt à les maintenir loin de nos espaces d'évolution. A l'IRPAH, nous nous sommes donnés pour mission de les rencontrer et de les faire connaître du grand public. Même quand on a eu l'information des zones où évoluent certains de nos artistes et artisans, il a fallu un certain courage, même de la bravoure pour tenter l'aventure d'aller leur rendre visite. Car il est important de les voir évoluer pour mieux les comprendre et les connaître.
Nous avons dû souvent prendre nos routes défoncées des provinces pour aller à leur rencontre. Comme disait l'apôtre Paul : « nous avons combattu le bon combat ». Nous sommes aujourd'hui prêts pour le Parc Historique Canne à Sucre.
En outre, l'IRPAH a déjà créé un espace en ville tout près du Champ de Mars où le public aura l'opportunité de rester en contact avec les oeuvres de nos artistes et de nos artisans après « Artisanat en Fête ».
LN : Quelles sont les grandes figures de la sculpture et de l'artisanat haïtiens qui auront à exposer leurs oeuvres à cette grande foire populaire?
Martine Blanchard : Nous avons eu la chance de rencontrer et convaincre à participer à cette foire les gens comme :
SergeGay,Albert Einstein, Serge Jolimeau, Nelson Dubic, Joseph Delva. Mais de manière générale, tous les artistes et artisans qui participent à « Artisanat en Fête » ont été triés sur le volet et seront bientôt très appréciés du public.
LN : Nous sommes à environ quatre jours de l'organisation de cette foire, quel serait votre souhait ?

Martine Blanchard :Le dernier mot ne sera pas le moindre, car je voudrais que nos lecteurs viennent et encouragent leurs parents et amis à faire le déplacement pour aller témoigner leur sympathie aux artiste et artisans. Surtout, je leur recommande à chacun de faire un achat si peu coûteux soit-il pour encourager nos artistes et artisans qui viennent souvent de loin et qui sont confrontés à des difficultés de revenus vraiment importants. Je vous remercie de votre gentillesse.
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=49181&PubDate=2007-10-05

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