Agence QMI Josianne Desjardins
MONTRÉAL - Malgré l’élan de générosité de plusieurs Québécois, les investissements prévus afin de venir en aide à la reconstruction d’Haïti n’ont pas encore tous été utilisés, ce que plusieurs organismes d’aide humanitaire de la province qualifient de «normal».
Un an après le séisme qui a secoué l’île des Antilles, 24H a contacté quatre organismes impliqués et le gouvernement canadien afin de comprendre pourquoi, selon eux, la totalité des sommes n’a pas encore servi à la remise sur pied d’Haïti.
«C’est sûr qu’il y a du retard, mais c’était déjà difficile d’intervenir avant le séisme. Nous sommes encore dans la phase d’urgence. On commence graduellement la phase de rétablissement», a indiqué Geneviève Déry, porte-parole pour la Croix-Rouge canadienne division Québec.
En date du 30 décembre, sur les 199 millions $ reçus en dons à travers le Canada, la Croix-Rouge a réussi à en utiliser un peu moins de la moitié, soit 89 millions $.
Du côté de Vision Mondiale, 194 millions $ US en dons ont été amassés à travers le monde (dont 21,9 % proviennent du Canada) jusqu’au 30 septembre, et sur ce montant, 107 millions $ ont été investis à ce jour.
Contactée à ce sujet, Margaret Buchanan, chargée des relations publiques pour le Québec, a affirmé que «c’est normal que ça prenne du temps». De plus, le changement de gouvernement pourrait être responsable du «délai dans le versement de certains fonds».
Selon leur bilan de décembre, Oxfam a récolté quelque 17 millions $, sur lesquels 9,5 millions $ ont été injectés dans leurs diverses activités d’urgence.
«C’est un long processus et nous agissons principalement sur le plan de l’eau, l’assainissement et l’hygiène. On ne peut pas dépenser l’argent n’importe comment», a expliqué Michel Veret, directeur du développement des relations publiques à Oxfam-Québec.
Les décombres, source du problème
«Il faut bouger, mais le balayage des décombres nous complique la vie. Souvent, ce sont des bâtiments publics, donc les décisions doivent venir des autorités locales», a expliqué M. Veret.
Selon Erin Barton-Chery, une correspondante d’Enfants-Entraide à Haïti, la densité de la population au sein de la ville de Port-au-Prince rendrait difficile le retrait des décombres.
Considérant que seulement 5% des décombres ont été balayés, le travail reste immense, a-t-elle révélé.
«Le président haïtien René Préval a annoncé qu'il faudrait 1000 camions sur 1000 jours pour retirer les décombres de bâtiments effondrés et des structures qui ne sont plus sûres. Jusqu’à ce jour, pratiquement aucun effort n’a été déployé. Quand est-ce que ces 1000 jours commenceront?», s’est demandé Mme Barton-Chery.
L’Association canadienne de développement international (ACDI), qui gère les fonds du pays dédiés à l’aide humanitaire en Haïti, a informé que 150,1 millions $ ont été versés sur les 400 millions $ prévus sur deux ans en spécifiant que «conformément à son mandat, l’ACDI déboursera les fonds au fur et à mesure que les besoins seront déterminés», selon le porte-parole, Scott Cantin. Selon le rapport d’Oxfam, seulement 42% des 2,1 milliards $ promis par les gouvernements internationaux en 2010 ont été octroyés.
http://fr.canoe.ca/infos/international/archives/2011/01/20110109-224116.html
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
lundi 10 janvier 2011
Une reconstruction qui n’est pas à la hauteur des dons
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