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samedi 17 novembre 2007

Quatre inculpés écroués dans la perspective d'un procès le 3 décembre prochain

Le commissaire du gouvernement de Petit-Goâve, Kerby Zamor, a confirmé à Reporters sans frontières avoir délivré des mandats de dépôt contre dix membres de l'organisation Dòmi nan bwa, inculpés dans l'assassinat de Brignol Lindor. Les mandats ont été émis dans la perspective d'un procès le 3 décembre 2007, date symbolique de l'assassinat de Brignol Lindor.
Reporters sans frontières a appris avec satisfaction que quatre des assassins présumés de Brignol Lindor, journaliste à Radio Echo 2000, sauvagement tué à Petit-Goâve le 3 décembre 2001, ont été écroués dans la perspective d'un procès prévu le 3 décembre prochain, soit six ans jour pour jour après les faits. Les arrestations de six autres inculpés sont attendues, après la délivrance de mandats de dépôt par le commissaire du gouvernement de Petit-Goâve le 5 octobre dernier.

L'organisation regrette qu'une telle accélération de la procédure intervienne si tard, et met en garde contre les risques d'un procès expéditif, de nature à occulter les responsabilités de certains dans l'assassinat du journaliste.«L'assassinat de Brignol Lindor constitue sans doute l'un des crimes les plus barbares jamais commis contre un journaliste sur le continent américain. L'incarcération de quatre des dix membres de l'organisation Dòmi nan bwa , inculpés à l'époque des faits mais jamais arrêtés, ainsi que la perspective d'un procès, préfigurent la fin d'une scandaleuse impunité longue de six ans. De fait, un tel délai pose question. Pourquoi des individus inculpés, connus et localisés depuis si longtemps sont-ils appréhendés seulement maintenant ? Le procès devra établir toutes les responsabilités dans l'assassinat de Brignol Lindor. Vu le délai très court d'ici à l'audience prévue, l'écueil d'une justice d'affichage, bâclée et expéditive, doit être évité à tout prix», a déclaré Reporters sans frontières. Le 14 novembre 2007, le commissaire du gouvernement de Petit-Goâve, Kerby Zamor, a confirmé à Reporters sans frontières avoir délivré des mandats de dépôt contre dix membres de l'organisation Dòmi nan bwa, inculpés dans l'assassinat de Brignol Lindor au terme de l'instruction conclue le 16 septembre 2002. «Les mandats ont été émis dans la perspective d'un procès le 3 décembre 2007, date symbolique de l'assassinat de Brignol Lindor», a souligné le magistrat.
Deux des inculpés ont été arrêtés et écroués au cours de la dernière semaine du mois d'octobre, portant à quatre les assassins présumés actuellement détenus. Il s'agit de Fritz Doudoute, joubert Saint-Juste, Simon Cétoute et Jean-Rémy Démosthène. Le premier est emprisonné à Carrefour, le deuxième à Port-au-Prince et les deux derniers à Petit-Goâve.
Rappel des faitsLe 29 novembre 2001, une conférence de presse s'est tenue à Petit-Goâve, à l'initiative de plusieurs personnalités liées au parti Fanmi Lavalas de l'ancien président Jean-Bertrand Aristide (alors en fonction), dont le maire de Petit-Goâve, Emmanuel Antoine, et son adjoint Bony Dumay. Ce dernier s'était alors lancé dans un violent réquisitoire contre les opposants de la Convergence démocratique et contre Brignol Lindor, considéré comme un allié de ce groupe politique. Une autre réunion a eu lieu le 2 décembre, veille de l'assassinat, entre des représentants de l'équipe municipale et des membres du groupe armé Dòmi nan bwa, lié au parti Fanmi Lavalas. Le 3 décembre au matin, Joseph Céus Duverger, l'un des chefs de Dòmi nan bwa, a été attaqué par des partisans présumés de la Convergence démocratique. Cet épisode a servi de prétexte à une action de représailles ciblées contre Brignol Lindor. Pour preuve, une dizaine de membres de Domi nan bwa qui s'apprêtaient à exécuter à son domicile Love Augustin, un membre de la Convergence démocratique, l'ont finalement relâché pour s'en prendre à Brignol Lindor, arrivé sur les lieux.
Malgré ces éléments, l'ordonnance du juge Fritner Duclair, rendue le 16 septembre 2002, a exclu de toute poursuite les commanditaires présumés de l'assassinat de Brignol Lindor. Les représentants de la municipalité de Petit-Goâve n'ont jamais été inquiétés.
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=50860&PubDate=2007-11-17

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