Près d’une dizaine d’otages à Port-au-Prince, dont deux jeunes enfants et deux responsables d’une importante banque commerciale ; un dangereux détenu libéré par le commissaire Claudy Gassant abat un chauffeur à Martissant
vendredi 16 novembre 2007,
Radio Kiskeya
Près d’une dizaine de personnes, dont deux enfants en bas âge, étaient séquestrées à Port-au-Prince après l’enlèvement vendredi matin d’un écolier, preuve d’un retour en force des bandits agissants seuls ou en réseau, selon des informations obtenues par Radio Kiskeya de sources combinées.
Un élève de nationalité étrangère, accompagné de sa grand-mère et d’un chauffeur, a été intercepté tôt à Delmas 41 (est) à bord d’une Daihatsu Terios de couleur blanche. Des individus armés ont pris le contrôle du véhicule qui a été dérouté vers une destination inconnue après avoir forcé la grand-mère et le conducteur à descendre.
Des unités de la Police Nationale étaient mobilisées en vue de retracer cette nouvelle victime de l’industrie du kidnapping.
Mercredi matin, deux bambins, âgés respectivement d’un an et de deux ans, ont été kidnappés par des individus armés au domicile de leurs parents à Delmas 75 (est de Port-au-Prince). Des négociations étaient en cours avec les ravisseurs dont les prétentions financières paraissaient élevées.
Deux hauts cadres de sexe féminin de l’une des plus importantes banques commerciales d’Haïti, continuaient de manquer cruellement à leurs proches et collègues de bureau. La première a été interceptée lundi matin à Delmas 31 (nord) en compagnie de son chauffeur au moment où elle se rendait à son travail. Elle a été tirée sans ménagement de son véhicule et conduite à bord d’une Terios aux vitres teintées vers une destination inconnue, entourée de quatre hommes lourdement armés.
Le chauffeur a été entre-temps remis en liberté.
Un policier a été retrouvé vendredi matin à bord du même véhicule à Delmas 31 en compagnie d’un autre individu. Repérés par la police, les deux hommes n’ont pourtant pas été retenus.
L’autre fonctionnaire a été attrapée à l’entrée de sa résidence mercredi soir à Delmas 65 (est) alors qu’elle était seule dans son véhicule. Tapis dans l’ombre, les ravisseurs qui la suivaient depuis plusieurs jours, se sont jetées sur la femme qui venait à peine d’ouvrir la barrière de la maison. Elle n’a eu le temps d’appeler personne.
Le montant de la rançon réclamée en échange de la libération des deux cadres de banque avoisinait les 400.000 dollars américains.
Un couple fraîchement arrivé des Etats-Unis en vue de célébrer l’anniversaire de leur mariage a été également kidnappé à Delmas 31 et maintenu en captivité.
D’autre part, deux présumés kidnappeurs ont été arrêtés dans une école du haut de Delmas où ils s’étaient présentés pour récupérer deux jeunes élèves. L’arrivée de la mère des enfants à la fin des cours a rendu confus les suspects dont la présence avait été signalée à la police par la direction de l’établissement.
Il faut souligner que plusieurs otages ont été libérés contre rançon ou grâce à l’intervention de la PNH. Un canadien d’origine haïtienne, Milien Joseph Michel, a été relâché samedi dernier et deux de ses présumés ravisseurs interpellés. Une somme de 200.000 dollars avait été exigée par les auteurs du rapt qui ont été surpris en effectuant une visite de routine dans la maison où leur proie était retenue.
Quatre écoliers enlevés mardi à Diquini, sur la route de Carrefour (banlieue sud), avaient pu être délivrés par la Police Nationale à l’issue d’une longue journée de recherches menées conjointement avec la Police des Nations Unies (UNPOL). Au moins neuf suspects dont "le parrain et la marraine de la base" ont été écroués.
Pour sa part, une jeune fille fréquentant une école à Thorland, un autre quartier de Carrefour, a été libérée contre rançon à l’issue de plusieurs jours de captivité.
Par ailleurs, un présumé bandit du nom de Pierre-Richard alias "Kanson Fè", qui figurait parmi une centaine de prisonniers libérés la semaine dernière par le chef du parquet de Port-au-Prince, Claudy Gassant, est accusé d’avoir abattu mardi soir le chauffeur d’une camionnette. La victime qu’il tentait de rançonner a été abattue au volant de son véhicule à Martissant (banlieue sud), a appris Radio Kiskeya.
Le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) a dénoncé la décision du commissaire d’ordonner unilatéralement, sans solliciter l’avis des instances judiciaires compétentes, la libération de détenus extrêmement dangereux arrêtés pour kidnappings, meurtres, viols et trafic de drogue. Sur la liste de l’organisation des droits humains, on retrouve justement le nom de "Kanson Fè", mis sous les verrous le 15 février 2007 en raison de son implication présumée notamment dans l’assassinat, le 31 décembre 2006 à Martissant, de M. Jean Baptiste Hilaire.
M. Gassant avait invoqué des raisons humanitaires et légales pour justifier ces libérations massives qui, dit-il, s’inscrivent dans la politique de décongestionement des prisons prônée par le gouvernement.
Continuant d’ignorer l’ampleur de l’insécurité en général et du kidnapping en particulier, la Mission des Nations Unies (MINUSTAH) a une fois de plus annoncé une chute des cas d’enlèvement enregistrés au cours des trois derniers mois. Fred Blaise, porte-parole de la composante policière de la force de stabilisation, a indiqué que des otages ont été libérés et des kidnappeurs appréhendés lors d’opérations conjointes menées avec la PNH. Parallèlement, il prévoit d’ores et déjà une augmentation des actes de banditisme à l’approche de la saison des fêtes. Au cours des deux dernières années, cette période a été marquée par une vague de kidnappings qui avait, en plus de déstabiliser les victimes et leurs proches, considérablement traumatisé la population.
Plus de 200.000 armes légères sont en circulation en Haïti, selon des estimations internationales. Les gangs ont été démantelés, mais artificiellement, très peu d’armes ayant été récupérées jusqu’ici par la Commission nationale de désarmement, démantèlement et réinsertion (CNDDR), mise en place depuis un an. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4429
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
samedi 17 novembre 2007
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