Publié le 10 septembre 2010
Quand il appris que Sois un Héros cherchait un bédéiste pour effectuer un séjour d'une semaine à Haïti, Julien Paré-Sorel a aussitôt communiqué avec cet organisme québécois qui assure la promotion et le soutien de projets humanitaires au sein de la francophonie internationale.
«La proposition m'intéressait parce qu'elle réunissait trois de mes passions - la BD, le voyage et l'aide humanitaire, explique le jeune homme qui était de passage à Gatineau cette semaine dans le cadre de la Kermesse BD du Festival Outaouais Émergent. Mais nous étions en juillet et le départ était prévu pour août alors ç'a été une décision très rapide.»
Un mois plus tard, Julien Paré-Sorel était à Port-au-Prince en compagnie de Gilles Morais, le directeur de Sois un Héros, d'une journaliste, d'un vidéaste et de trois professeurs. «Je ne savais pas à quoi m'attendre, avoue-t-il. J'étais là comme observateur mais j'ai fini par beaucoup m'impliquer sur le plan émotif et psychologique.»
Il faut dire que le spectacle de la capitale haïtienne peinant à se relever du terrible séisme de janvier dernier est saisissant. «Le palais présidentiel effondré, c'est assez fort comme symbole», affirme le jeune homme avant d'évoquer les conditions difficiles des camps de réfugiés qui abritent un million de personnes depuis le tremblement de terre. «La chaleur et le soleil font fondre la toile des tentes et c'est une question de temps avant que ça ne déchire, souligne-t-il. Mais les gens aiment mieux ne pas penser à ce qu'ils feront quand ça se produira.»
Le bédéiste a aussi visité d'autres régions durant son périple dans l'ancienne Perle des Antilles, dont celle de Foison, dans le nord-ouest de l'île. «Nous sommes allés dans des coins reculés où les habitants n'avaient jamais vu de blancs de leur vie, révèle-t-il. À certains endroits, ils vivaient dans des huttes et n'avaient presque rien. Ça faisait très 'Vision mondiale' si je peux me permettre l'expression.» Si le décor changeait, l'extrême dénuement du peuple haïtien demeurait cependant le même. «Il y a autant de pauvreté dans les villages que dans les villes, note le jeune homme Mais en campagne, il y a plus d'espace et moins de pollution.»
C'est évidemment la tête pleine d'images que Julien Paré-Sorel est revenu au Québec. «J'ai beaucoup dessiné quand j'étais là-bas, raconte-t-il. J'ai aussi pris énormément de photos et de notes.» Tous ces souvenirs et ce matériel lui serviront à remplir son mandat auprès de Sois un Héros, corollaire de son voyage à Haïti. «Je me suis engagé à fournir des illustrations, des BD, des caricatures et des dessins pendant un an afin d'aider l'organisme à sensibiliser et à éduquer le public d'ici sur la réalité haïtienne, précise-t-il. Mon travail sera entre autres mis en ligne sur le site de Sois un Héros et dans son journal.» Le bédéiste compte également tirer de son périple une bande dessinée dans le genre des Chroniques birmanes de Guy Delisle.
Cette première expérience d'aide humanitaire a donné la piqûre à Julien Paré-Sorel, qui aimerait bien récidiver au Congo dans deux ans, toujours avec Sois un Héros. «Haïti n'est qu'un cas parmi beaucoup d'autres, soutient-il avant de mentionner que 33 000 enfants mouraient chaque jour de faim sur notre planète. Je n'ai pas la prétention de changer le monde. Mais si je peux faire ma part, je vais la faire.»
En attendant de repartir, le diplômé en bande dessinée de l'Université du Québec en Outaouais et membre du Studio coopératif Premières Lignes continue à enseigner le Neuvième art dans différents cégeps, tout en travaillant sur ses nombreux projets.
Achainey@ledroit.com
http://www.cyberpresse.ca/le-droit/arts/201009/10/01-4314422-de-la-bd-humanitaire-aux-couleurs-dhaiti.php
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
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