L'Ecole nationale de Cazeau (Photo: Francis Concite) |
M. Dorzin doit se partager entre la planification de la reprise des activités scolaires prévue pour le 4 octobre prochain, l'organisation des examens d'admission de ses recrues et les nombreuses sollicitations pour les résultats de ses candidats au CEP. « Je ne sais où mettre la tête », souffle-t-il.
Du préscolaire au CEP, l'Ecole nationale de Cazeau reçoit 700 élèves chaque année. Mais, pour 2009-2010, les résultats en classe ne satisfont personne. Qu'il s'agisse du corps professoral ou du directeur, le fait que l'établissement ait enregistré un taux de réussite de 65% seulement prouve qu'il y a beaucoup de choses à corriger. Car en temps normal, la réussite se fixe toujours entre 90 et 98%.
Le taux d'échec qui variait toujours entre 2 et 16% a creusé l'écart en s'imposant à 22%. De quoi alarmer le directeur de l'école qui planche sur des mesures urgentes à adopter en vue de corriger cette difficile situation. « En voyant baisser la capacité d'apprentissage de certains de mes meilleurs élèves, j'ai pu comprendre que le séisme a tout changé dans mon univers », explique Adam Dorzin, qui prie ses dieux pour que reviennent dans ses murs les psychologues des ONG qui se sont donné corps et âme au lendemain du 12 janvier.
Adam Dorzin, le directeur de l'Ecole nationale de Cazeau |
Pour garantir le fonctionnement de l'école qu'il dirige depuis 15 ans, Adam Dorzin dit avoir encouragé, dès son arrivée à la direction de cet établissement, la formation de comités de parents et d'élèves qui ont abouti à la création du comité de gestion de l'école. « Sans quoi, cette école déjà traitée en parent pauvre aurait crevé », dit-il.
Le directeur explique que l'Etat exige annuellement de chaque élève 100 gourdes dont 40 vont dans la caisse de l'école. « Comment faire fonctionner une école avec un si maigre budget ? », se demande-t-il. Le ministère de l'Éducation nationale ne fait que payer le corps professoral, le personnel de direction et un gardien. L'État ignore tout le reste, avoue M. Dorzin, qui explique que le comité de gestion a entrepris de réclamer de chaque élève 555 gourdes de frais annuels. « Certains parents me reprochent de vouloir leur soutirer de l'argent, mais les décisions ont été prises par le comité et discutées en réunion plénière, soupire-t-il. La loi est dure mais c'est la loi. »
L'un des plus grands rêves que caresse cet éducateur pour le moment est de voir fonder le comité des anciens élèves de l'Ecole nationale de Cazeau. Entre-temps, il se concentre sur la reconstruction du bâtiment que lui a promis l'lslamic Relief Worldwide et l'intégration des cours d'artisanat avec l'aide de jeunes talents de la zone.
Lima Soirélus
lsoirelus@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=83817&PubDate=2010-09-21
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