Cette semaine, les dirigeants du monde entier sont réunis au siège de l'ONU, à New York, pour évaluer les engagements pris le 6 septembre 2000 sur les objectifs du millénaire et prendre de nouvelles résolutions. Le chef du gouvernement haïtien, Jean-Max Bellerive, a rappelé à la communauté internationale les promesses qu'elle avait faites à Haïti le 31 mars dernier. Jean-Max Bellerive a également formulé le voeu d'avoir des informations sur les montants alloués aux ONG et agences de développement qui opèrent dans le pays. Haïti: A quelque cinq ans de l'échéance de 2015 fixée, les dirigeants du monde se sont réunis en sommet à New York, du 20 au 22 septembre, afin de permettre une accélération des progrès en vue de la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). « Il n'y a pas de projet mondial plus valable que celui-là », a déclaré d'entrée de jeu le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, devant les quelque 140 chefs d'État et de gouvernement participant à ce sommet. « Diffusons un vigoureux message d'espoir. Tenons les promesses que nous avons faites », a-t-il renchéri.
Parlant promesses, dans son intervention, le Premier ministre haïtien, Jean-Max Bellerive a, de façon voilée, critiqué la communauté internationale qui n'a pas tenu ses promesses envers Haïti après le tremblement de terre du 12 janvier dernier. « Le 31 mars, dans cette même ville, nous avions lancé un appel concret à travers le Plan national pour le relèvement et le développement d'Haïti. Notre appel a été bien accueilli et des montants importants ont été promis, a-t-il rappelé sur la tribune de l'ONU. Ces promesses ne se sont pas cependant totalement traduites par des fonds additionnels qui permettraient de passer à la vitesse supérieure et couvrir de façon adéquate tous les grands programmes qui sont en attente de financement. »
« Haïti a été profondément marquée et a reçu de plein fouet les résultats de décennies de mauvais choix de développement et d'un contexte international incertain. Que peut faire Haïti seule, lorsque, années après années, les coups de boutoir des cyclones basculent des dizaines de milliers de familles plus loin dans la pauvreté ? Que peut faire Haïti seule, lorsqu'elle est frappée par une tragédie sans précédent comme celle du 12 janvier ? Comment enfin pouvoir, dans un tel environnement, se donner les moyens de sortir Haïti de ce cercle vicieux de vulnérabilité grandissante qui approfondit la pauvreté, jette sur les routes et sur les mers des milliers d'Haïtiens et Haïtiennes qui fuient l'insupportable, et apporte une instabilité peu propice aux investissements ? Bref, comment donner les moyens au gouvernement de remplir le rôle qui lui échoit, celui de renverser la situation ? » Autant de questions que Jean-Max Bellerive adresse à la communauté internationale.
« Depuis 2004, a ajouté le premier ministre, Haïti jouit d'une certaine stabilité. Cela n'est pas négligeable et doit être rappelé. Le classement d'Haïti, je le crois fermement, ne reflète pas toute la réalité du pays, et encore moins son potentiel. Cependant, nous aurions certainement dû mieux jouer le jeu et investir nos maigres ressources sur certains aspects du développement qui auraient relativement amélioré le score d'Haïti et ainsi projeter une autre image. »
Par ailleurs, Jean-Max Bellerive veut avoir des informations sur les montants alloués aux ONG et agences de développement qui opèrent dans le pays. « Il nous est extrêmement difficile de connaître les montants réels mis à la disposition des agences de développement multilatérales, bilatérales ou autres. Quels montants pourraient être programmés ? Combien de fonds additionnels sont disponibles ? Ces questions sont cruciales et sont la clé de voûte d'une coordination des efforts plus efficaces. J'engage donc la communauté internationale à un meilleur partage de l'information, qui est à la base de tout véritable dialogue », a-t-il déclaré.
L'objectif du sommet est de faire le bilan des progrès accomplis vers la réalisation des OMD qui sont de réduire l'extrême pauvreté et la faim, assurer l'éducation primaire pour tous, promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomie des femmes, réduire la mortalité infantile, améliorer la santé maternelle, combattre le VIH/sida, le paludisme et d'autres maladies, préserver l'environnement, mettre en place un partenariat mondial pour le développement et accélérer les efforts pour assurer la réalisation de ces objectifs d'ici à 2015.
Robenson Geffrard
(New York)
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=83849&PubDate=2010-09-22
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
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