Jaccillon Barthélemy n'est plus le président du Bureau électoral départemental (BED) de l'Ouest I. Il vient de recevoir ce mardi sa lettre de révocation signée de Gaillot Dorsinvil. Ce dernier lui reproche d'avoir entendu sans autorisation Claire Lydie Parent, l'une des 15 candidats à la présidence évincés. « La décision du CEP est arbitraire », juge le technicien révoqué. Haïti: « Il n'y a aucune raison valable pour adopter une telle décision. » Par ces propos, Jaccillon Barthélemy, désormais ex-président du Bureau électoral départemental de l'Ouest (communément appelé BED Ouest I), confirme avoir reçu ce mardi 31 août une lettre de révocation signée de Gaillot Dorsinvil, président du Conseil électoral provisoire (CEP). Dans un entretien exclusif accordé au quotidien Le Nouvelliste, le révoqué a précisé qu'il a été mis à la porte pour avoir entendu, la semaine écoulée, Claire Lydie Parent (Konbit pou Refè Ayiti), après une requête de cette candidate écartée qui conteste la liste des candidats agréés pour la présidentielle du 28 novembre 2010.
Qualifiant d'« arbitraire et politique » la décision du CEP de le mettre à la porte pour cause d'insubordination, M. Barthélemy a indiqué que la structure qu'il présidait est habilitée à entendre tout candidat dans le cadre du processus électoral. D'ailleurs, a-t-il avancé, « aucune décision n'a été adoptée après cette séance d'audition » et « nous n'avons élaboré aucun document écrit à ce sujet ». Selon une source proche du CEP, Joseph Jeune, un conseiller juridique qui avait participé à cette séance d'audition, pourra connaître le même sort.
Parallèlement, des candidats écartés de la course présidentielle continuent de défiler à la section juridique pour forcer le CEP à revenir sur sa décision. En moins de 48 heures, les conseillers juridiques ont entendu six candidats. Il s'agit de Claire Lydie Parent, Jacques-Philippe Eugène (PSR), Olicier Pieriche (Reconstruire Haïti) Charles Henri Voight (MRDH), Raymond Joseph Alcide (PDI) et un représentant d'Armand Pierre Cannon (PPL).
En tout cas, pour se courber sans doute aux exigences qui lui ont été faites dans cette lettre, M. Barthélemy a indiqué avoir déjà remis au CEP sa carte d'identification ainsi que la voiture qui était mise à sa disposition dans le cadre de l'exercice de cette fonction qu'il remplissait jusqu'à hier lundi depuis 2005. Il avait déjà occupé ce poste cinq (5) ans auparavant, soit en 1995, quand il n'y a avait qu'un seul BED Ouest. Il dit avoir été révoqué trois jours après avoir réalisé les législatives la même année. « Encore pour des raisons politiques », a-t-il rappelé.
Avant cette décision du CEP, l'ex-président du BED Ouest I, selon des rumeurs qui circulaient - et qui circulent encore - aux alentours de la Direction des opérations électorales où est situé ce bureau électoral, le président révoqué aurait reçu des pots-de-vin pour faciliter des candidats à obtenir la bénédiction du Bureau du Contentieux électoral départemental (BCED), duquel il jouait le rôle de président lors de la période de contestations des candidatures. Il était question de plus de 100.000 dollars, toujours selon les rumeurs. Des informations que M. Barthélemy a formellement contestés. « J'ai démenti avec toute mon énergie ces informations », a-t-il déclaré, indiquant avoir la conscience tranquille.
Jaccillon Barthélemy, qui prêtait ses services à l'organisme électoral depuis 1987 sous plusieurs titres, estime que des conseillers électoraux, sans citer de noms, ont gardé une dent contre lui depuis 2009. Mais pourquoi ? « Raison politique », a-t-il lâché, sans fournir de détails. Sauf qu'il occupait à deux reprises (1987 et 1990) le poste de président du Bureau électoral communal (BEC) de Port-au-Prince.
Ingénieur civil de formation, l'ex-président du BED Ouest I, qui touchait 25 000 gourdes à ce poste, envisage pour l'instant d'entreprendre des activités liées à sa profession. Cependant, il n'écarte pas l'idée de retourner à ce poste, mais pas à l'appel ni sous les directives des actuels membres du CEP, dit-il. Originaire du Grand Nord, Jaccillon Barthélemy qui refuse de révéler son âge est marié et sans enfant.
Victor Junior Jean
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=83062&PubDate=2010-08-31
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mercredi 1 septembre 2010
Révoqué, le président du BED de l'Ouest parle de décision arbitraire
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