Haïti: Suite à la publication de la liste des candidats habilités à participer à la course présidentielle par le Conseil électoral provisoire (CEP), le chef de l'Etat a pris l'initiative de rencontrer tous les prétendants à la magistrature suprême en des endroits différents les uns après les autres. Cette décision de René Préval est inédite dans l'histoire politique de notre pays. Depuis l'organisation de l'élection présidentielle au second degré jusqu'à la proclamation du suffrage universel direct par la Constitution de 1950 (suspendue par les Duvalier père et fils pendant vingt-neuf ans et rétablie par la Charte de 1987) aucun chef d'Etat n'avait entrepris une telle démarche avant lui. C'est toujours la rupture entre le président sortant et celui qui arrive. C'est souvent la persécution des partisans et membres du gouvernement du président sortant par les tenants de la nouvelle équipe (François Duvalier en 1957). C'est toujours la haine et souvent la prison pour un chef d'Etat sortant qui a organisé les élections (Ertha Pascal Trouillot en 1991). Notre culture politique tumultueuse, archaïque et rétrograde, doit-elle continuer à s'imposer comme valeur dans une société où tous les indicateurs de développement sont au rouge ? Depuis son investiture jusqu'à aujourd'hui, René Préval n'a jamais prôné, ni dans ses discours ni dans les actions de ses plus proches collaborateurs, le changement réel tel que souhaité par les couches les plus saines de la population. Et si avant la fin de son mandat il prend une initiative qui peut contribuer à agir sur la mentalité de nos futurs décideurs, il faut saisir cette opportunité.
Quelle est la perception des uns et des autres ?
Pour le commun des mortels, René Préval serait en train de chercher des garanties auprès des candidats à la présidence pour rester dans le pays après la fin de son mandat. Pour d'autres, le chef de l'Etat chercherait à rassurer la confiance des candidats dans le processus électoral boycotté par la plupart des partis et plateformes politiques. Pour une troisième catégorie, le chef de l'Etat serait en train d'implanter dans notre culture politique une nouvelle donne, consistant à créer un dialogue entre l'équipe sortante et le futur chef de la nouvelle administration.
Les candidats qui ont déjà rencontré le chef de l'Etat ont applaudi cette initiative. D'autres attendent impatiemment leur invitation. Un autre a décliné l'invitation en accusant le chef de l'Etat. Le candidat en question avait dénoncé quelques jours auparavant des menaces de mort dont il faisait l'objet et avait pointé du doigt l'entourage du chef de l'Etat qui serait à l'origine de ces menaces.
Toutefois pendant la présidence de René Préval, aucun chef de parti politique n'a été l'objet de persécutions politiques ni de menaces de toutes sortes.
René Préval, a-t-il intérêt à porter atteinte à la vie d'un candidat à la présidence ?
Lemoine Bonneau
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=83070&PubDate=2010-08-31
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mercredi 1 septembre 2010
L'initiative de René Préval (Editorial du Nouvelliste)
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire