Google

dimanche 14 octobre 2007

L'appui technique international aux enquêtes, un atout

Une importante réunion de travail s'est tenue jeudi au Palais national sur les dossiers des journalistes assassinés et sur les moyens à mettre en place pour renforcer les structures de la presse haitienne afin de la rendre plus performante, plus indépendante, plus professionnelle et plus éthiquement responsable.Cette séance de travail, présidée par le président René Préval, a réuni les personnalités suivantes: le secrétaire général de Reporters Sans Frontières, Robert Ménard et deux autres membres de sa délégation; le secrétaire général de SOS Journalistes et président de la Commission Indépendante d'Appui aux Enquêtes relatives aux Assassinats des Jouranalistes (CIAPEAJ), Joseph Guyler C. Delva ; les autres membres de la commission: le ministre de la Justice, René Magloire ; le doyen du tribunal de 1ère intance de Port-au-Prince, le juge Rock Cadet ; le commissaire du gouvernement, Claudy Gassant; le correspondant de RSF en Haiti, Claude Gilles; des proches collaborateurs du chef de l'Etat.« Auparavant, il y avait des obstacles politiques qui empêchaient l'avancement de ces dossiers, » a dit Préval. « Aujourd'hui, les autorités s'engagent à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour résoudre ces cas d'assassinat », a confié le chef de l'Etat, réitérant son engagement à appuyer le travail de la CIAPEAJ.Au cours de cette rencontre, plusieurs questions relatives à la liberté de la presse en Haiti, aux cas des journalistes assassinés et à la structuration de la presse ont été soulevées.« Aujourd'hui, le président Préval l'a bien dit, les obstacles politiques sont levés, mais certains obstacles techniques demeurent » a déclaré Robert Ménard, le chef de la délégation de Reporters Sans Frontières, qui comprenait également Bernoit Hervieu, Francois Boguingo, respectivement responsable de RSF pour les Amériques et représentant de RSF- Canada.« Nous allons travailler avec SOS Journalistes pour faire des propositions communes sur un certain nombre de dossiers relatifs au cadre légal pour la presse et des programmes de formation pour les journalistes », a annoncé Robert Ménard qui souligne également l'importance de la participation des patrons de presse.Les participants - y compris le ministre de la Justice, le chef du parquet et le doyen- ont convenu de la nécessité de faciliter la venue en Haiti d'experts étrangers pour aider les juges travaillant sur les cas des journalistes assassinés à bien monter les dossiers et à faciliter, par exemple, l'établissement de preuves techniques très déterminantes pour la manifestation de la vérité dans le cadre de ces meurtres.
Le président Préval s'était empressé d'entrer en contact par téléphone avec l'expert indépendant des Nations unies pour les droits humains en Haiti, l'expérimenté et respectable juge Français, Louis Joinet, depuis Paris.Lors de cet entretien, le juge Joinet a promis au président Préval et à Robert Ménard de faire contribuer à la concrétisation de cette initiatve. Il a sur le coup proposé un expert qui pourrait aider, tandis que Ménard a promis de mobiliser les instances internationales susceptibles de financer pareilles initiatives. La section de la mission de l'ONU qui s'occupe de l'appui à la justice sera également sollicitée.Six cas prioritairesLes participants - sur proposition de RSF, de la CIAPEAJ et de SOS Journalistes - se sont mis d'accord pour concentrer leurs efforts sur 6 cas de meurtre considérés pour le moment comme prioritaires sans préjudicier aux autres cas de journalistes assassinés. Il s'agit des cas de Jean Dominique, Brignol Lindor, Jacques Roche, Ricardo Ortega, Jean-Rémy Badiau et Alix Joseph.Lors d'une conférence de presse conjointe au palais présidentiel à l'issue de la rencontre, Robert Ménard et Guyler C. Delva - en présence du ministre de la justice, du doyen et du commissaire du gouvernement - ont fait un compte rendu sur l'état d'avancement des enquêtes sur les assassinats des journalistes et ont appelé les professionnels des médias à se mobiliser autour du travail de la CIAPEAJ pour exiger que lumière soit faite.Robert Ménard a présenté la création de la CIAPEAJ comme une heureuse et positive initiative qui est en train de faire une différence."Nous pensons qu'avec le travail de la commission les dossiers ont de bonnes chances de progresser, et elle peut compter sur le soutien de Reporters sans Frontières," a dit Ménard.Selon Guyler C. Delva, la CIAPEAJ va continuer à faire le suivi de chacun des cas et à insister sur le respect des délais impartis aux enquêtes.« Ce qui fait traîner les enquêtes, c'est que personne ne se soucie des délais impartis », a déclaré Guy Delva. « Il n'est plus question que les enquêtes se poursuivent indéfiniment », a dénoncé Delva.Un institut de journalismeLes participants étaient unanimes à reconnaître la nécessité de la mise sur pied d'un véritable institut de journalisme qui pourrait contribuer à valoriser ce métier.Les questions de l'adoption d'une législation adéquate sur la presse, notamment sur l'accès à l'information, et d'un code d'éthique pour les journalistes haïtiens ont été abordées.« Les journalistes et les médias ont des droits, mais ils ont aussi des devoirs », a souligné Ménard. « Ils doivent se montrer responsables et doivent savoir qu'ils sont responsables de tout ce qu'ils diffusent, même s'il s'agit de déclarations faites par tiers », a mis en garde Robert Ménard.
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=49698&PubDate=2007-10-13
Nous ne sommes pas un état en faillite mais l’appui international dans toutes nos sauces !

Aucun commentaire: