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jeudi 13 septembre 2007

Haïti/Sécurité publique : Eventuels risques d’une reconstitution de gangs armés à Cité Soleil, selon des témoignages

mercredi 12 septembre 2007
P-au-P, 12 sept. 07 [AlterPresse] --- Des individus armés, basés à Cité Soleil (grand bidonville situé à la sortie nord de Port-au-Prince), seraient sur le point de reconstituer leurs gangs après avoir été démantelés par les casques bleus et les agents de la police nationale d’Haïti (Pnh), suivant des témoignages recueillis par l’agence en ligne AlterPresse.
Ces hommes, munis aujourd’hui d’armes blanches (machettes, piques, couteaux), se seraient réfugiés dans le quartier de Boston à Cité Soleil, selon un citoyen habitant la zone.
« Il y a possibilité pour ces groupes armés de se remobiliser, parce que la population identifie certains individus qui circulent avec des armes, en toute quiétude », révèle à AlterPresse ce citoyen qui s’exprimait sous couvert de l’anonymat.
Ces éléments armés auraient profité de l’absence de patrouilles de la Mission de des Nations Unies de stabilisation en Haïti (Minustah) aux abords de l’École nationale de Boston.
« Les responsables de la Minustah devraient penser à mettre un check point aux alentours de l’École, leur déplacement crée un vide », ajoute-t-il.
Aux dires de ce citoyen, toutes les armes des gangs de Cité Soleil n’auraient pas été remises à la Commission nationale de désarmement, démantèlement et réinsertion (Cnddr).
Pour se reconstituer, les membres de ces bandes armées auraient déjà organisé plusieurs réunions.
« Les têtes de pont sont arrêtées, mais les petits soldats sont aussi puissants qu’eux », confie à l’agence AlterPresse ce citoyen, estimant que la situation serait plus fragile actuellement que pendant les mois antérieurs au cours desquels on évoquait la volatilité de ce vaste bidonville situé à la sortie nord de la capitale.
« A mon avis, la situation demeure plus préoccupante aujourd’hui, car personne ne sait quand des risques peuvent survenir sur sa vie, contrairement aux deux années précédentes où certaines poches d’agressions possibles étaient clairement reconnues à Cité Soleil », signale-t-il.
Il a en outre souligné la « réapparition de belles voitures » à Cité Soleil au cours de la nuit, pendant laquelle les habitants sont privés d’électricité publique, comme pour la plupart des quartiers de la zone métropolitaine de Port-au-Prince.
Avec la réouverture, en septembre 2007, du tribunal de paix à Cité Soleil, un calme apparent est à constater dans ce vaste bidonville depuis le démantèlement des bandes armées. Malgré tout, les forces de l’ordre ne sont pas totalement présentes, note cet habitué de la commune.
« La Minustah accompagne la police pour faire les arrestations et déférer les prévenus devant le tribunal », explique-t-il tout en précisant qu’il n’y a pas de sécurité permanente dans la Cité.
Des plaintes de personnes blessées à l’arme blanche ont été déposées, aux dires de ce citoyen qui affirme n’avoir pas observé de blessés par balles.
Par ailleurs, les travaux sociaux attendus, avec l’apparence de reprise en main de la cité, tarderaient encore à se matérialiser, pour prévenir des poches de reconstitution de gangs.
Les autorités municipales, aux yeux de ce citoyen, sont des bureaucrates qui n’ont pas assez d’informations ni ne disposent d’aucune cellule de renseignement sur ce qui se passe dans la commune. Il n’y aurait pas de cohésion entre la population et les autorités locales, selon ce résident de Cité Soleil. [do rc apr 12/09/2007 15 :00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article6399

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