Le sculpteur de bois Rosan Morlan qui a tout perdu dans le tremblement de terre du 12 janvier dernier finalise sa participation à la fête de l'artisanat prévue pour ce week-end au Parc historique de la canne à sucre. Son travail a déjà été apprécié par le public qui répond toujours au rendez-vous de Artisanat en Fête lors des deux dernières éditions.
Haïti: Rosan Morlan avait perdu tout espoir, après la catastrophe du 12 janvier, de se refaire une santé économique. Franchement, il ne voyait pas comment il allait se reprendre, car son shop avait disparu. « J'ai perdu plus de 200 000 gourdes dans le tremblement de terre de janvier dernier. Mon shop et toutes les commandes que j'ai eues après la dernière édition de Artisanat en Fête ont été détruits », raconte tristement le jeune homme de 36 ans, qui a vu s'écrouler toute son épargne dans ces investissements. Il ne pensait pas que les organisateurs, Le Nouvelliste et l'IRPAH, allaient réaliser Artisanat en Fête, cette foire qui rassemble dans un même site les oeuvres de plus de 200 artisans de tout le pays. « Nous sommes très heureux de voir que les organisateurs vont quand même réaliser cette foire, malgré ce que le pays vient de connaître », se réjouit-il.
Artisanat en Fête est un haut lieu culturel et artistique qui fournit l'occasion aux artisans de gagner un peu d'argent. C'est d'ailleurs, selon certains, leur plus grande recette de l'année. Cette foire est d'autant plus opportune cette année que l'événement du 12 janvier a ruiné la plupart des artisans habitant les zones affectées. « Nous nous préparons activement à notre troisième participation, car nous voulons profiter de cette activité très prisée sur le plan national pour nous refaire une santé économique », déclare M. Morlan qui n'est pas encore rétabli des graves séquelles du tremblement de terre.
L'atelier de Rosan Morlan se trouve désormais sur les trottoirs de la rue Panaméricaine; certaines oeuvres y sont même exposées, alors qu'avant le 12 janvier, M. Morlan se rappelle que son shop attirait bon nombre de visiteurs. Il compte rouvrir son shop en misant sur le succès au Parc historique de la canne à sucre les 16 et 17 octobre prochains. « J'espère que les gens vont non seulement apprécier mon travail pour placer des commandes mais surtout acheter mes oeuvres comme les années précédentes », indique-t-il, les yeux rivés sur le travail de ses ouvriers. En effet, une dizaine d'ouvriers et apprentis travaillent à son atelier.
En Haïti le métier de la sculpture sur bois attire beaucoup d'artisans. Mais Rosan Morlan, lui, se spécialise dans un sujet unique : l'attrait du visage. Son atelier ne sculpte que des visages humains. « C'est notre choix de travail; le public de Artisanat en Fête ne va voir aucun produit de mon atelier qui ne soit pas une représentation de visage humain », dit-il, faisant référence à tous les produits finis de son atelier, empilés dans un entrepot. Il compte présenter une trentaine de pièces de toutes dimensions et variétés au Parc. « Je travaille sans arrêt pour les gens qui vont venir acheter les oeuvres des artisans à la foire ce week-end », dit le sculpteur qui attend d'avantage que des compliments de ses visiteurs.
Rosan Morlan vit de son métier de sculpteur. « Mon métier me permet de vivre, car depuis 2005 je suis marié et j'ai construit ma propre maison », indique-t-il, ajoutant qu'il n'a d'autre occupation que celle de transformer le bois en objet d'art.
Carlin Michel
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=84592&PubDate=2010-10-14
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
vendredi 15 octobre 2010
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