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jeudi 28 octobre 2010

Cuba : Les étudiants haïtiens réclament une meilleure intégration et le paiement de 300 000 dollars de subvention

Haïti: Par Ives Marie Chanel Plus de 300 étudiants haïtiens réunis à l'auditorium de la faculté des sciences médicales numéro 2 de Santiago de Cuba ont réclamé samedi une meilleure intégration des médecins formés à Cuba dans le système de santé haïtien. Par la voix de leur porte-parole, Exalus Jeantifils, les étudiants en médecine, boursiers du gouvernement cubain, ont sollicité les bons offices du ministre des Haïtiens vivant à l'Étranger auprès des autorités du ministère haïtien de la Santé afin que leur intégration soit effective dans les hôpitaux et centres de santé en Haïti à la fin de leurs études.
« Nous ne sommes pas optimistes en ce qui concerne notre avenir dans la carrière médicale. Nous déplorons qu'il y ait tant de polémiques entre médecins formés en Haïti et ceux formés à Cuba. Nous déplorons une absence d'intégration des médecins formés à Cuba et la pénurie de centres hospitaliers dans le pays", a déclaré Leosthène Jonathan, un étudiant en médecine en deuxième année.
Sur 615 médecins formés à Cuba au cours de ces six dernières années, moins de deux cents ont pu intégrer le système de santé en Haïti. De retour dans leur pays, nombre de ces jeunes médecins ont continué à maintenir des relations avec l'île communiste à travers les nouvelles familles créées par des mariages cubano-haïtiens ou ont dû se convertir en commerçants, particulièrement dans le secteur de l'habillement.
Les étudiants se plaignent également de ne pas recevoir depuis 11 mois une allocation mensuelle de 50 dollars américains prévue pour chaque boursier par le gouvernement haïtien. La même revendication a été faite samedi soir par une trentaine d'étudiants haïtiens de l'école internationale d'éducation physique et des sports de la Havane. Ces derniers affirment n'avoir pas reçu cette allocation depuis trois ans. Le gouvernement haïtien a ainsi une dette d'un montant de 239 250 dollars vis-à-vis des 435 étudiants en médecine et d'un montant de 66 600 dollars vis-à-vis des étudiants en éducation physique.
Les étudiants regrettent qu'il n'existe aucun mécanisme structuré et fiable de transfert de cet argent payé par les ministères de la Santé, de la Jeunesse et des Sports et de la Planification.
L'allocation destinée aux étudiants haïtiens représente le dixième de ce que reçoivent mensuellement leurs homologues angolais. Le coût de la vie a beaucoup augmenté à Cuba au cours de ces dernières années, affirment-ils, tout en indiquant que le minimum pouvant couvrir leurs dépenses mensuelles devrait être supérieur à 100 pesos convertibles ($120 US).
Le ministre des Haïtiens vivant à l'Étranger, Edwin Paraison, en visite officielle dans l'île, a promis aux étudiants que son ministère allait jouer le rôle de facilitateur dans le processus de leur réintégration. Il en fera rapport aux responsables haïtiens concernés lors de son retour en Haïti. Paraison a également promis au nom de son ministère un laboratoire informatique équipé d'une quinzaine d'ordinateurs afin d'aider les étudiants à résoudre les problèmes de communication auxquels ils font face.
L'intégration a été aussi le thème central d'une rencontre tenue le vendredi 22 octobre au siège central de l'Institut cubain de l'amitié avec les peuples (ICAP) entre les membres de la communauté Toussaint Louverture, regroupant les descendants haïtiens de Camaguey et le ministre Edwin Paraison.
Le président de l'Association, Adolfo Dimanche, a souhaité que les professionnels cubano-haïtiens de Camaguey soient intégrés dans les missions de la coopération cubaine en Haïti. « Nous avons vu des professionnels de la santé de Santiago, Guantanamo et Holguín partir en direction d'Haïti après le tremblement de terre. Nous aurions souhaité voir des descendants d'Haïtiens vivant dans la zone de Camaguey intégrer ces missions, a-t-il affirmé.
Monsieur Dimanche a également sollicité un appui du gouvernement haïtien pour la mise en place d'un cours de créole dans la province de Camaguey. Il est désolé de constater que la troisième génération des descendants haïtiens ne parle plus le créole qui est considéré comme la deuxième langue parlée à Cuba après l'espagnol.
Au cours de sa visite de trois jours à Cuba, le ministre des Haïtiens vivant à l'Étranger a eu des entretiens avec le vice-ministre cubain du commerce extérieur et des investissements étrangers, Ramon Ripoll Diaz, le vice-ministre des relations extérieures, Marcelino Medina Gonzalez, et le chef de la Direction d'immigration, le colonel Oscar Acosta Dominguez.
Le directeur de radio Havane-Cuba s'est montré ouvert à toute collaboration visant la production de programmes en créole à l'intention des ressortissants et descendants haïtiens vivant à Cuba ainsi que des programmes concernant les populations d'Haïti.
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=85118&PubDate=2010-10-28

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