Dix mois après le séisme de 7 degrés dans l’échelle de Richter qui a dévasté la Capitale haïtienne en janvier, la reconstruction de la ville n’a pas encore démarré. Le gouvernement a embauché des compagnies dominicaines pour déblayer les décombres, il a pu nettoyer un peu le centre ville, mais rien que ça. Ce qui a effectivement fleuri c’est le marché noir des marchandises arrivées après le séisme envoyées par les organisations humanitaires internationales, un fait qui s’étend virtuellement sur tout le pays. A travers une visite dans quelques uns des établissements commerciaux en dedans et en dehors de la capitale, principalement dans les quartiers les plus pauvres, on retrouve facilement des boites de conserves, des sacs de riz et de haricots avec les rotules de l’USAID indiquant qu’il s’agit de dons.
Dans un de ces magasins, le journaliste de elmundo.es questionna le propriétaire sur l’origine des produits et la réponse a été claire : « je ne sais pas »
Dans certains coins de la ville, il facile de trouver des vraies rations de combat qui ont été distribuées gratuitement par l’armée américaine qui participa dans les activités de secours en janvier et que maintenant sont vendues à qui veut bien les acheter à 10 ou 15 dollars.
Durant les mois qui ont suivi le séisme, le gouvernement chinois envoya approximativement un demi millions de tentes de campagne qui portent une étiquette sur le côté ou on lit « République Populaire de Chine » qui était destinées toutes aux campements de réfugiés.
Maintenant, non seulement on les vend dans certains établissements commerciaux de la ville, mais les journalistes de elmundo.es a découvert quelques unes dans les jardins de particuliers. Dans ce cas, les tentes auraient été vendues par les haïtiens qui les reçurent gratuitement du gouvernement quand ils sont restés sans logement.
On cache le marché noir
Le sujet de détournement de l’aide humanitaire est un tabou en Haïti. Le gouvernement de reconstruction dirigé par le premier ministre Jean Max Bellerive, s’efforce de combattre les détournements, mais ses fonctionnaires reconnaissent que c’est une tache « très difficile ».
« Dans ce aspect on a deux problèmes dont on doit tenir compte. Premièrement la corruption est un grand mal, mais la population a des besoins. Si on attrape quelqu’un entrain de détourner les aides, il va en prison. Mais c’est difficile car la population ne coopère pas avec les autorités. Pour elle, la priorité reste l’accès aux marchandises » déclare aux journalistes de elmundo.es un des fonctionnaires qui demanda à ne pas être identifié à cause de la sensibilité du problème.
Immédiatement après le séisme, quand les premières cargaisons d’aide ont commencé à arriver en Haïti, les organisations internationales étaient responsables de la distribution. Mais à cette époque il y eut pas mal de problèmes à cause de la dépendance du système de transport haïtien.
En plus, des pays comme le Maroc par exemple, qui envoya des avions chargés d’aide dont les charges étaient abandonnées sur la piste et les avions décollaient tout de suite.
Après le départ de la grande majorité des organisations internationales, la distribution de l’aide resta directement en mains des autorités locales dont les douanes sont l’une des plus corrompues du continente.
http://www.elmundo.es/america/2010/10/26/noticias/1288120372.html
Traduction Jonas Jolivert pour Haïti Recto Verso http://haitirectoverso.blogspot.com
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
jeudi 28 octobre 2010
Aide humanitaire en vente en Haïti
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