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jeudi 28 octobre 2010

Choléra à Haïti: «La situation est extrêmement grave»

Publié le 27 octobre 2010 Judith Lachapelle, La Presse
La propagation du choléra a ralenti depuis deux jours à Haïti, mais les autorités sanitaires restent vigilantes. L'épidémie est toujours concentrée en Artibonite, à une centaine de kilomètres de Port-au-Prince, et semble épargner la capitale. Mais il est impossible de dire, pour le moment, si le pire est passé.

Q: Quel est le dernier bilan de l'épidémie de choléra?
Des patients atteints du choléra sont soignés à l'hôpital
Saint-Nicolas, à Saint-Marc, au nord de Port-au-Prince.
Les cas traités hier sont «moins graves» que dans  les derniers
 jours, un signe positif, selon Médecins sans frontières.
PHOTO: AFP
R: Selon un nouveau bilan fourni hier par les autorités sanitaires d'Haïti, l'épidémie a fait 284 morts depuis la semaine dernière, soit 25 de plus que le total annoncé la veille. Au total, 3612 personnes ont été hospitalisées. «La majorité de ces personnes vivent dans des régions rurales où il y a des rizières», a expliqué hier la porte-parole du bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU, Elizabeth Byrs. Plus de la moitié des décès surviennent non pas à l'hôpital, mais dans la communauté. Des experts en enlèvement de cadavres ont été envoyés par l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS).

Q: Où est concentrée l'épidémie?
R: Dans la région rurale de l'Artibonite, à une centaine de kilomètres au nord de Port-au-Prince. L'apparition de la maladie dans cette région a surpris Médecins sans frontières (MSF), étant donné que s'y trouvent relativement peu de personnes déplacées et que la maladie a été éradiquée d'Haïti depuis 100 ans. MSF a indiqué hier traiter 450 patients par jour à l'hôpital Saint-Nicolas, dans la ville de Saint-Marc. Les cas sont «moins graves» que dans les derniers jours, un signe positif, selon MSF.

Q: Le pire est-il passé?
R: «Je ne pense pas que la situation soit maîtrisée», a dit hier Francesco Otero, coordonnateur à MSF, joint à Port-au-Prince. Lundi, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU a déclaré: «Une épidémie d'ampleur nationale avec des dizaines de milliers de cas est une possibilité réelle. La situation est extrêmement grave et, sur la base de l'expérience que nous avons des épidémies ailleurs dans le monde, il serait irresponsable de ne pas se préparer à une épidémie beaucoup plus importante.»

Q: L'épidémie pourrait-elle se propager à d'autres pays, notamment en République dominicaine, voisine d'Haïti?
R: L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué qu'il n'était pas nécessaire de restreindre les voyages dans l'île d'Hispaniola. Mais, de son côté, la République dominicaine a annoncé la fermeture partielle de sa frontière, longue de 376 km, aux «personnes qui voyagent sans passeport». Aucun cas de choléra n'a été détecté en République dominicaine, mais «la poussée de choléra en Haïti représente tout le danger du monde pour la République dominicaine. Il est impossible d'empêcher une bactérie ou un virus de passer», a estimé vendredi le ministre dominicain de la Santé publique.

Q: Parle-t-on toujours d'une nouvelle forme de choléra?
R: Selon Francesco Otero, de MSF, il faudra attendre les résultats des tests de laboratoire avant de confirmer si Haïti fait face à une nouvelle forme du virus du choléra. Bogdan Dumitru, de Care Canada, précise toutefois que, même s'il s'agit d'une nouvelle forme de virus, la maladie se soigne bien avec les traitements habituels, dont disposent déjà les organisations humanitaires sur place. «Ce n'est pas une maladie très complexe, mais elle doit être traitée dans les premiers jours parce qu'elle est très violente.»
http://www.cyberpresse.ca/international/amerique-latine/201010/27/01-4336490-cholera-a-haiti-la-situation-est-extremement-grave.php

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