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vendredi 26 novembre 2010

Violences sur fond d’élections en Haïti

Les deux scrutins présidentiel et législatif du 28 novembre ont déjà des morts à leur actif.
Sylvie Gardel , Port-au-Prince

24.11.2010
La violence appelle la violence. Après les manifestations contre la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), accusée d’avoir importé le choléra – manifestations dans lesquelles le pouvoir en place a joué sa partition –, les incidents dénonçant les irrégularités de la plateforme présidentielle Inite (Unité en français) se multiplient à quelques jours du scrutin. Du nord au sud, les manifestants accusent le Conseil électoral provisoire (CEP), en charge de l’organisation des élections, de partisanerie en faveur du parti de Jude Célestin, d’Inite, dans la désignation des superviseurs, gardes électoraux et membres de bureaux de vote. Des «signes avant-coureurs des magouilles du 28 novembre», selon eux.
Aux Cayes, c’est une conseillère électorale, Ginette Chérubin, qui a fait savoir qu’une machination était à l’origine des protestations dans cette ville. Faisant état de l’existence de listes de superviseurs et de gardes électoraux parallèles aux listes authentiques, elle a reconnu que ce sont de pareils problèmes qui sont à l’origine des mécontentements enregistrés dans plusieurs autres régions du pays. Résultat: deux morts et plusieurs blessés par balles lundi soir à Beaumont (Département de la Grande Anse) lors d’affrontements entre les partisans du candidat à la présidence Charles Henry Baker (Respè) et ceux d’Inite. Les unités chargées de la sécurité de Jude Célestin auraient ouvert le feu, tentant de disperser la foule qui les attaquait à coups de pierres et de tessons de bouteilles.
Hier encore, le candidat Jacques-Edouard Alexis a réaffirmé que des proches du pouvoir auraient distribué des armes à leurs partisans pour semer la confusion et favoriser les fraudes le jour du scrutin.
«Dépouillement sincère»
Interrogé ce mardi matin sur Radio Métropole, le directeur général du CEP, Pierre-Louis Opont, désigné par le chef du gouvernement, a certifié que «la totalité des partis tentent de contrôler l’appareil électoral». Celui-ci n’a cependant pas pu garantir que les élections du 28 se dérouleront de manière honnête, démocratique et transparente. «Ce groupe de mots fait peur. Par contre, je peux vous assurer que le CEP effectuera son travail avec sincérité et dans le respect des directives, tant au niveau du dépouillement que des résultats publiés.» La version définitive ne doit pas être attendue, selon lui, avant la troisième semaine de décembre.
La tension n’est donc pas près de retomber. Deux journées de manifestations sont d’ailleurs prévues aujourd’hui et demain à Port-au-Prince en vue de réclamer une nouvelle fois le départ de la MINUSTAH.
http://www.tdg.ch/violences-fond-elections-haiti-2010-11-24

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