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vendredi 26 novembre 2010

Derniers meetings en Haïti trois jours avant la présidentielle

Haïti - Article publié le : vendredi 26 novembre 2010
Discours du candidat Michel Martelly à Port-au-Prince, le 25 novembre 2010
RFI / Amélie BaronPar RFI
Discours du candidat Michel Martelly à Port-au-Prince,
 le 25 novembre 2010  RFI / Amélie BaronPar RFI

Le 28 novembre les Haïtiens sont appelés aux urnes pour des élections présidentielle, législatives et sénatoriales. Jamais le contexte n'aura été aussi difficile pour un tel scrutin car dix mois après le séisme, le pays fait face à une épidémie de choléra. Pas moins de 19 candidats sont en lice pour la succession de René Préval. La campagne électorale prend fin ce 26 novembre à minuit : ultimes défilés et meetings ont lieu dans la capitale.
Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Sur le plan de la popularité Michel Martelly semble avoir déjà gagné. Le candidat chanteur a marché dans les rues de Port-au-Prince et ce sont des milliers d'Haïtiens qui ont suivi dans une ambiance de carnaval. A l'arrivée sur le Champ de Mars, Michel Martelly a montré sa solide volonté de changement pour le pays.
26/11/2010 par RFI
« Nous ne sommes pas venus pour le pouvoir. Nous sommes venus pour inspirer pour faire changer les mentalités. On ne doit pas continuer à accepter que les gens vivent dans ces conditions, avec les enfants qui frappent aux fenêtres des voitures car ils n'ont pas d'autres moyens pour trouver de l'argent pour manger. Je ne veux pas de ça. »
« Il y a des personnes qui font des intimidations. Je le dis, même si je prends une cartouche et que je meure. Il faut continuer le combat, continuez le combat. Il faut gagner pour nous sortir de là où nous sommes. En 2010, il y a des gens qui sont contraints de boire l'eau qui coule dans les caniveaux, il faut que ça cesse. Nous ne voulons pas ça. »
Le candidat sait galvaniser la foule. Au micro, il a repris certaines de ses chansons mais Michel Martelly n'oublie pas l'enjeu électoral. Il a appelé ses partisans à aller voter, tout en faisant attention aux possibles violences qui sont redoutées pour la journée de dimanche prochain.

Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
La présence de l’ONU contestée
Les forces de l'ONU sont en charge de la sécurisation du pays le jour du vote, mais beaucoup de voix s'élèvent contre la présence des casques bleus en Haïti.
Edmond Mulet, le chef de la Minustah (Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti) a indiqué le jeudi 25 novembre qu'un départ progressif des soldats internationaux pourrait être envisagé en avril, mai 2011, si les élections du 28 novembre se passent bien. Mais Panel Lindor, étudiant en philosophie, n'accepte pas du tout cette condition :
« Ils conditionnent leur départ par rapport aux élections alors que ça ne devrait pas l’être. La Constitution du pays reconnaît seulement la police nationale d’Haïti et l’armée d’Haïti, pas la Minustah. Aucune force étrangère n’a le droit de mettre les pieds sur ce territoire. Dans le pays, il n’y a pratiquement rien. On l’a vu après le tremblement de terre, la population n’était vraiment pas agressive, du tout. »
« Dans tous les pays, il y a des zones de non-droit. En France, il y a les banlieues. Au Canada, il y a des endroits où l’on ne peut pas se promener à n’importe qu’elle heure de la nuit, comme au Brésil dans les favelas. C’est un fantasme. C’est montrer à l’international qu’Haïti est un pays ingouvernable. Il faut constamment envoyer des forces de l’ONU. S’ils avaient compris qu’on voulait leur départ quelques mois après leur arrivée en Haïti, s’ils avaient laissé le pays, on ne les accuserait pas aujourd’hui d’être responsables de l’épidémie de choléra en Haïti.»
Dimanche, la Minustah sera en charge avec la police nationale de la sécurisation des opérations de vote. Mais on craint de nombreuses fraudes, aussi la présence militaire internationale en Haïti pourrait être prolongée de plusieurs années.
http://www.rfi.fr/ameriques/20101126-derniers-meetings-haiti-trois-jours-avant-presidentielle

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