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vendredi 8 octobre 2010

L'émergence d'une classe politique, une nécessité pour Haïti

On ne change pas une équipe qui gagne, dit-on. Mais lorsqu'une équipe ne peut pas donner de résultat, on est obligé de la changer, dis-je. En politique, lorsqu'on reconduit quelqu'un en poste, cela sous-entend qu'on était satisfait des performances de la personne et on la retourne en fonction, qu'elle soit élective ou nominative, pour continuer ou terminer le travail qu'il a commencé. Est-ce le cas en Haïti? Si la réponse est non, d'où la nécessité de l'émergence d'une nouvelle classe d'hommes aux affaires politiques de ce pays Haïti: Avant le mardi 12 janvier, il suffisait de visiter ou d'habiter pendant un certain temps en Haïti pour se rendre compte de la situation catastrophique du pays. Plus de la moitié de la population vivait dans l'extrême pauvreté. Haïti n'était plus le pays essentiellement agricole qu'elle était durant le début du 19e siècle. La société se trouvait chaque jour confronté à des problèmes d'insécurité, au coût élevé de la vie, l'analphabétisme, la corruption et d'enrichissement illicite de leurs mauvais dirigeants. Le taux de mortalité en Haïti était très élevé. Près d'un million d'enfants en âge scolaire n'avaient pas accès à l'instruction de base. Moins de 35% de ceux-là qui sont scolarisés arrivaient à peine à atteindre la 5eme année fondamentale. Environ 80% des élèves fréquentaient des écoles privées alors que l'article 32 de la Constitution de 1987 stipule que l'instruction sest gratuite. Pour un pays sans emploi où les gens vivaient dans l'extrême pauvreté, le cout de l'instruction était très élevé pour les familles. De 1804 jusqu'à cette date, les enfants en âge de scolarisation ont toujours été négligés. Seule une faible minorité des enfants et des jeunes bénéficiaient d'une scolarité effective et consécutive. Haïti n'avait pas assez d'écoles et de professeurs compétents. Ce n'était pas seulement au niveau de l'éducation que le bilan était lourd. Dans tous les domaines de la vie nationale, la situation était catastrophique. Tout ça était le résultat de plus de 200 ans de mauvaise gouvernance. Mais les 35 secondes du tremblement de terre du 12 janvier ont mis a nu et montrent très clairement comment les autorités haïtiennes sont incapable de diriger les 27,750 km2.
Le « moi » ou l'individualisme est très poussé chez l'haïtien. Que ce soit en Haïti ou à l'extérieur, l'Haïtien aime parler de lui-même et de sa réussite personnelle. Je suis la fille de monsieur ou de madame... Mon fils a été de chez les...Je conduis la voiture de l'année. J'habite dans les hauteurs de... Pendant qu'ils passent la majeur partie de leur temps á parler de leur réussite, ils n'ont même pas eu le temps pour voir, négativement, le développement des bidonvilles etdes marchés publics près de chez eux. Cela ne les intéresse pas puisque ils peuvent toujours acheter un ticket pour aller se soigner à l'extérieur. En quoi cela peut-il les intéresser puisqu'ils peuvent payer les meilleures universités pour leurs enfants. Pour eux, environnement, infrastructures, décentralisation, justice sociale etc. ne sont que de simples mots.
Bref, il y eut le 12 janvier. Selon Daly Valet dans l'éditorial du Matin 'Ras-le-bol' du lundi 19 avril 2010 « Le séisme du 12 janvier a assené le dernier coup de pioche fatal à ce qu'il restait de Port-au-Prince. Notre capitale était devenue une sorte de poubelle à ciel ouvert. En fait, ce tremblement de terre n'a fait qu'apporter une signature naturelle à un acte de décès dressé par les habitants de la ville eux-mêmes et ses gestionnaires successifs depuis 1986. Cette descente ininterrompue aux enfers est à inscrire dans l'ordre des dommages directs et collatéraux de l'incurie et de la mal gouvernance. Les élites militaires putschistes, la gent lavalassienne et cette ribambelle d'objets politiques volants non identifiés de l'ère post-duvaliérienne n'ont fait que se servir grassement, mais non servir gracieusement. De l'État central aux municipalités, la République dans son entièreté, une et indivisible, périclitait. Jusqu'à l'actuelle dislocation. Désastres transversaux. Marasmes multisectoriels. Absence de vision ? Incompétence ? Quelle qu'en serait la cause, le bilan de ceux-là qui se disputaient et se tuaient pour le contrôle des vestiges de l'État bancal et atrophié duvaliérien est là. La crise de gouvernance et l'inconséquence des élites. Le pays et sa capitale implosaient parce que médiocrement administrées".
Lorsqu'on grandissait en Haïti durant les années 1980, on savait nous présenter le gouvernement de Jean-Claude Duvalier comme responsable de tous les maux du pays. Etant un gouvernement rétrograde, donc on voulait son départ. Pensant qu'une fois parti, la situation socio économique des classes défavorisées allait être différente, mais la classe politique de l'opposition avait elle une certaine préparation ou programme pour assurer la transition de celui qui entre père et fils avait dirigé le pays pendant presque trente ans. En quittant le pays, il y eut donc après le départ de Jean Claude Duvalier le 7 février, une absence de leadership. Remplacé par un gouvernement civilo-militaire appelé Conseil National de Gouvernement (CNG), ce Conseil, avec un mandat de deux ans, avait pour mission, de refaire le tissus social, doter le pays d'une nouvelle constitution et du même coup le sécuriser pour l'organisation des élections libres, honnêtes et démocratiques. Le Conseil était composé de: le Lieutenant Général Henry Namphy, président, les colonels, Williams Régala, Prosper Avril, Major Max Vallès, Ingénieur Alix Cinéaste et professeur, Me. Gerard Gourgue.
Dans son discours inaugural, Namphy déclarait que « L'Armée ne nourrit aucune ambition politique et demeure au service des intérêts supérieurs de la Patrie ». Si certains voyaient dans ce discours une garantie comme quelqu'un qui allait conduire Haïti vers la démocratie et la croissance économique, déjà, les plus prudents de la classe politique se méfiaient du gouvernement de transition. Historiquement les expériences avec les militaires au pouvoir se révélaient toujours négatives, donc déjà on parlait de Duvalier sans Duvalier. Le gouvernement de transition serait t-il en mesure de combler le fossé de presque deux cents ans d'inégalités entre ceux là qui possèdent et ceux qui n'ont rien. Le général Namphy avait- il la possibilité, l'expérience et la bonne volonté pour répondre aux attentes du peuple haïtien qui a tant souffert des vingt neuf années de dictature des Duvalier ? Serait-il en mesure de se conduire en vrai chef capable de prendre les bonnes décisions pour le pays ou une poupette facile d'être influencée et intimidée par les macoutes et la communauté internationale ?
De concert avec les forces rétrogrades du pays, le régime militaire allait s'identifier et montrer son vrai visage. « Banboch demokratik lan fini », déclarait le président du Conseil. Influencé par la politique extérieure des grandes puissances occidentales et la maladresse des politiciens de la gauche haïtienne aussi bien de l'inexpertise des militaires á diriger, l'attente du peuple haïtien ou l'euphorie 1986 s'allait s'évanouir.
L'arrivée des activistes et hommes politiques venant de la diaspora qui pour la plupart étaient exilé pour leur opposition face au régime des Duvalier, était porteur d'espoirs. Malheureusement une fois arrivés au pays, bon nombre d'entre eux s'étaient noyés dans la grande bataille pour la lutte du pouvoir.
Sur le terrain, quant a certains activistes et dirigeants de partis politiques, de concert avec ceux de la diaspora, pour faire obstacle aux élections, a travers certaines organisations populaires a tendance de gauche, dépassée par l'évolution du temps, ils pensaient encore qu'une révolution politique ou la prise du pouvoir pouvait encore se faire par des luttes armées comme à l'époque de la guerre froide. Ainsi le boycottage de l'élection faisait son chemin par certaines organisations et associations qui se réclamaient de la masse. On assistait pendant les mois qui suivent la création du Conseil Électoral Provisoire à des déclarations codées de la part de certains leaders de partis politiques opposant à des élections. La tactique du double langage continuait comme á l'époque de la formation des constituants pouvant travailler sur la charte constitutionnelle. Avant c'était non á la constitution pour finalement dire non aux élections. Nous n'allons pas aux élections avec les militaires. Il nous faut un autre gouvernement capable d'organiser des scrutins libres et démocratiques, réclamaient les leaders politiques et les organisations á tendance gauchiste.
L'armée dans sa politique traditionnelle comme elle l'avait fait en 1957 pour le docteur François Duvalier, voulait effectivement organiser des élections orientées, dirigées pour un candidat. L'hypocrisie et la mesquinerie du jeu de double langage des leaders de la classe politique á pouvoir participer aux élections a, dans une certaine mesure, désamorcé l'atmosphère électoral et du même coup facilité l'armée dans leur jeu macabre. Au lendemain même du 7 février, certains dirigeants de la classe politique haïtienne qui se réclamaient de la gauche ou du secteur démocratique, ont toujours été indécis en terme de leur participation effective au le processus démocratique. Avec les discours démagogiques de révolutions et changement des conditions de la masse, ils n'étaient toujours pas d'accord surles moyens pour accéder au pouvoir. Dans leurs prises de position toujours codées et empreintes du double langage et de marronnage, il y a certains qui préconisaient la prise du pouvoir par la force et d'autres qui veulaient le prendre par le processus électoral, mais avec la faveur bien entendu de l'armée et de la communauté internationale.
Même lorsqu'ils s'unissaient certaines fois contre le régime militaire de transition pour protester ou dénoncer certains abus et violation des droits humains, le conflit entre ceux qui voulaient arriver au pouvoir par la force et la voie électorale était le cheval de bataille de tout un groupe de politiciens. Ceux qui voulaient aller aux élections étaient le plus souvent décriés et insultés comme vendeurs de patrie ou bien 'machan-n peyi'. Comme l'idée du « rache manyok » lancé par l'opposition avait échoué, donc il fallait trouver un moyen pour faire obstacle au Conseil National de Gouvernement. D'une façon voilée, mais moins enflammée et radicale, certains leaders qui hier encore parlaient leur double langage de anti-élections, ont rapidement changé de discours, façon de laisser la porte ouverte ou de courtiser cette même armée, dans l'exercice des élections tant décriées.
Comme les militaires ne pouvaient pas contrôler la machine électorale de 1987 et diriger le vote populaire, de concert avec les tontons macoutes, ils ont planifié et perpétré le massacre 'de la ruelle Vaillant'. Le même jour, général Namphy annonçait la caducité du Conseil Electoral Provisoire. Rapidement un autre conseil électoral de facto fut créé pour organiser les élections bidons du 18 janvier qui devaient porter au pouvoir le professeur Lesly François Manigat

Le gouvernement de Lesly Manigat
Au matin du 7 février 1988, c'était dans l'indifférence totale que le Professeur a prêté serment comme le premier président élu post Jean-Claude Duvalier, devant un parlement que le peuple et la communauté internationale ont considéré comme illégitime. « La fin justifie les moyens ». Mais quand on arrive au pouvoir comme dans le cas des élections illégitimes du 18 janvier, les moyens étaient vraiment limités et impossibles à justifier. La fin justifie que le professeur était incapable de diriger une Haïti où les militaires ne voulaient pas retourner dans leurs casernes, et, conformément aux normes internationales, suivant le contexte du nouvel ordre mondial, et remettre le pouvoir à un gouvernement civil, issu d'élections libres, honnêtes et démocratiques.
La gestion du pouvoir politique issue des élections du 18 janvier 1988 s'avérait difficile et même impossible. Deux choses handicapaient le gouvernement du professeur Manigat : La crédibilité des élections qui l'ont emmené au pouvoir et l'impopularité du président. La légitimité des élections qui ont emmenés le président au pouvoir avait été questionnée par la communauté internationale aussi bien par les forces politiques d'Haïti, questionnement qui a mis les nouveaux élus que de l'exécutif et du législatif en isolement. Impopulaire nationalement et isole par la communauté internationale, le professeur était arrivé au pouvoir dans un contexte très difficile. Comme le président n'avait pas la légitimité, donc les bailleurs de fonds ont été timides au déblocage d'aides financières qu'avait besoin le régime pour exécuter son programme. On lui reprochait d'arriver au pouvoir à partir des élections non crédibles, mais il paraît être le seul à avoir une idée de la bonne gouvernance des choses publiques.

Le gouvernement de Namphy II
Mis sur le banc de touche pendant les vingt neuf années des Duvalier pour jouer un rôle de second et de complices des dictateurs dans les actes criminels et violations des droits du peuple haïtien, une fois au pouvoir en 1986 après le départ de Jean-Claude Duvalier, l'armée ne voulait plus rester dans les casernes. Le coup contre Manigat, le 20 juin, par ceux-là même qui avait organisé les élections truquées pour le porter au pouvoir, retourne avec le général Namphy au pouvoir pour une seconde fois, pour continuer ses exactions et ses basses oeuvres qui ont été bien sûr interrompues pendant les quelque mois du gouvernement civil de Manigat. Tout portait a croire que le second mandat de ces militaires sans vision sera un gouvernement de répression où les macoutes et les nostalgiques duvaliéristes retourneraient au pouvoir pour continuer le duvaliérisme sans Duvalier.

Le gouvernement du général Avril
A la faveur d'un coup orchestré par un groupe de soldats, manipulés par des officiers mesquins de la hiérarchie militaire, qui se réclamaient de la base progressiste des forces armées d'Haïti (Fad'H), Prosper Avril est arrivé au pouvoir. C'était le tour de « l'intelligent Avril ». Non seulement le général n'avait pas de programme pouvant répondre aux desideratas du peuple, mais il ne voulait non plus organiser des élections. Heurté à une classe politique qui voulait des élections et une population assoiffée de changement, le Général Avril devait, après plusieurs jours de manifestations, quitter le pouvoir le 10 mars 1990.

Le gouvernement de Ertha Pascal Trouillot
Avec l'investiture du Juge Ertha Pascal Trouillot au Palais national, elle était devenue la première femme à pouvoir occuper ce poste. Le défi qu'attend le gouvernement de Madame Trouillot était énorme. En dépit de l'origine du gouvernement qui était le fruit d'une large consensus entre tous les secteurs et acteurs de l'élite politique, l'administration de Madame Trouillot était incapable de faire appliquer la justice dans le pays. Arrivée à la première magistrature de l'Etat avec un pouvoir sans base de popularité puisque elle n'était pas de la trempe des politiciens traditionnels qui sont capable de manipuler les bases politiques pour pouvoir contrôler certains dossiers importants dans la problématique haïtienne, le nouveau locataire du palais national était sans marge de manoeuvre face à une force militaire qui avait pris goût au pouvoir politique. En dépit de ce qu'on peut dire ou penser de la gestion de Madame Trouillot, en moins de dix mois, avec l'aide de la communauté internationale, son gouvernement a pu organiser les élections générales du 16 décembre 1990. Elections qui devait porter au pouvoir le populaire prête, Jean-Bertrand Aristide.

Aristide au pouvoir
C'est dans un atmosphère de fête et de réjouissances dans tout le pays et dans les communautés haïtiennes en diaspora que le gouvernement sorti des élections du 16 décembre d'abord, au palais législatif au Bicentenaire, ensuite pour les cérémonies religieuses, à la Cathédrale de Port-au-Prince le 7 février 1991. Le nouveau gouvernement avait-il l'expérience et la volonté pour opérer les réformes nécessaires tant souhaité par les masses défavorisées. D'un activisme militant au verbe enflammé de « makout pa ladan'l, anba inperyalis » à la présidence, le père Arisitide devenu président savait-il exactement les responsabilités qui l'attendaient au lendemain même de son investiture du 7 février.
Après presque deux cents ans de luttes d'une nation déchirée par la misère et l'inégalité entre ceux-là qui possèdent et ceux-là qui n'en ont rien, le 7 février 1991, les destinées du peuple haïtien ont été remises au chef Lavalas. Avec une vote massive de 67% aux élections générales du 16 décembre, président Arisitde pensait qu'il avait le plein feu vert de décider de la moindre petite chose des institutions du pays. Arrivé au pouvoir sur une base populiste. Dans un premier temps c'etait « tim tim bwa chèch, twa woch di fe e grès kochon ki kwuit kochon. Pour finalement arriver à « si pa gen la pè nan vant, pap kab gen la pè nan tèt. Autant de discours populistes vides de sens. Discours qu ne correspondaient pas aux réalités politiques et économiques d'un peuple sans emploi, sans grands centres hospitaliers et universitaires. De coup d'état au départ force, l'homme qui occupait la scène politique haïtienne pendant les années 90, laissait impression quelqu'un qui ne savait comment garder son pouvoir voire changer l'image du pays. Ainsi, le 29 février 2004 comme il survolait Cité Soleil en direction de son exil en Afrique du Sud, il laissait plus de misère dans son propre fief que lors du vol de Jean-Claude Duvalier pour la France en 1986. Il rentrait dans l'histoire comme quelqu'un, qui comme ses prédécesseurs, a échoué lamentablement.
René Préval
De « naje pou soti a gade m nan je map gade w nan je », René Préval et ses hommes ont dirigé le pays comme un président sans vision. Préval n'a pas pu ni pendant son premier ni au cours de son second mandat instaurer l'autorité de l'état comme il l'avait promis. Il n'a pas pu non plus empêché la corruption dans les institutions publiques. Le programme d'apaisement social était une simple illusion. Les bandits imposèrent leurs lois aux autorités. Au moment ou Préval, avec sa plateforme politique Espoir transforme en Unité, préparait les élections de février pour renouveler le tiers du sénat et les 99 députés, le pays avait été terriblement frappé par le tremblement de terre du 12 janvier. Si Préval est le seul après le départ de Jean Claude Duvalier a pouvoir boucler tous ses mandats de cinq ans, il apparait pourtant désorienté et sans options face aux défis d'une Haïti post séisme.

Abraham di se ase. Nou bezwen yon lòt klas politik
La maladresse et l'inefficacité des dirigeants post duvaliériens à résoudre les problèmes de base de la fonction régalienne ont conduit à une Haïti plus pauvre qu'avant 1986. Après plus de 20 ans post Duvalier, le bilan est lourd. Le résultat de ceux-là qui ont dirigé Haïti a mis à jour l'incapacité de la classe politique, particulièrement du secteur populaire à diriger. Les institutions sont affaiblies. Port-au-Prince est devenue une ville poubelle ceinturée de bidonvilles.
Les bandits imposent leurs propres lois aux paisibles citoyens en passe a des problèmes économiques, vie chère et chômages. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Le pays ne peut pas continuer à recycler les mêmes politiciens post Duvalier. Si cela continue, on retrouvera les mêmes résultats négatifs. A savoir une Haïti sans emploi, sans sécurité, sans écoles, sans infrastructures, des dirigeant arrogants et corrompus. Comme « les problèmes politiques sont les problèmes de tout le monde et les problèmes de tout le monde sont des problèmes politiques », donc on doit réinventer Haïti avec une nouvelle classe d'hommes dans les affaires publiques du pays. D'ou la nécessité de l'émergence d'une nouvelle classe politique.
Bien des années auparavant, l'Ambassadeur américain Brian Dean Curran anticipait l'idée d'une nouvelle classe politique. C'est dans cet ordre d'idées que dans son discours très significatif prononcé le 9 juillet 2003 lors d'une soirée d'adieu organisée par la HAMCHAM qu'il déclarait. "J'espère que les têtes froides prévaudront. Et j'espère que l'ultime incohérence, la nostalgie de l'ère duvaliérienne, n'induise personne à appuyer financièrement ou autrement, aucun rôle politique pour Jean Claude Duvalier. Le passage du temps ne devrait pas effacer les crimes. Les pages de l'histoire ne peuvent pas être retournées. Cherchez de préférence parmi vos incroyablement talentueux jeunes professionnels éduqués à Harvard, Columbia, Stanford, Georgetown et autres universités américaines, à la Sorbonne ou l'HEC, à McGill ou Laval, pour une nouvelle génération de leadership politique, éprouvés dans le creuset des idées modernes, mais maintenant en Haïti, préparant un meilleur avenir pour Haïti et non la pérennité, la nostalgie ou la revanche". Le peuple haïtien doit avoir une alternative entre ceux-là qui ont échoué pendant les vingt cinq dernières années dans la gérance des affaires publiques du pays et ceux-là qui peuvent apporter le changement et réinventer Haïti.
En reconduisant ces mêmes messieurs dans d'autres postes, le peuple saura qu'il a fait choix pou ke lekòl kontinye tonbe sou piti li. Mete mesye sa yo nan pouvwa ankò se pèmèt pa gen anyen ki fet pour résoudre le problème de l'insécurité, de la faim, du chômage et de l'électricité. Reconduire ces messieurs au pouvoir c'est donner un autre mandat de cinq ans à Préval ou à ces messieurs pour continuer à nous regarder dans les yeux et de nous dire de nager pour sortir. De Namphy a Préval, la classe politique traditionnelle avait 25 ans pour prouver son efficacité et ses compétences dans la bonne gouvernance des affaires politiques du pays. Malheureusement, ils ne savaient pas comment s'y faire. Le tremblement de terre du 12 janvier est le coup de grâce. Il montre que rien de sérieux ne peut sortir de ces messieurs. Donc après un quart de siècle, c'est le moment de remercier et renouveler le clientèle de la classe politique haïtienne de l'après 1986.
Prof. Ésaü Jean-Baptiste
younalot@yahoo.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=84104&PubDate=2010-10-07

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