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dimanche 16 septembre 2007

Les aéroports : un vrai cauchemar

Qu'il s'agisse de Port-de-Paix, de Hinche, de Jacmel, de Ouanaminthe, du Cap-Haïtien, de Pignon, des Cayes, du Môle St-Nicolas ou de Jérémie, on ne peut que se questionner sur les réseaux du transport aérien. L'état de nos aéroports nous porte à nous interroger sur la mission et la capacité de gestion de certaines institutions comme l'Autorité aéroportuaire Nationale (AAN) et l'Office National de l'Aviation Civile (OFNAC).
Depuis quelques années, le secteur du transport aérien a pris de l'ampleur et de plus en plus d'Haïtiens utilisent l'avion pour leurs déplacements à l'intérieur du pays. Dans certaines régions du pays, les activités des compagnies de transport aérien les ont obligées à augmenter le nombre de leurs vols et même de leurs avions.

Le Nord-Ouest, en particulier, retient l'attention vu l'intensité du trafic entre Port-de-Paix et Port-au-Prince. Pourtant, malgré son importance et son apport économique certain, l'aéroport de Port-de-Paix n'est qu'un vaste bidonville que les compagnies aériennes essaient de gérer aussi bien qu'elles le peuvent. Quand on sait que leur rayon d'action réel est limité à la concession qu'elles exploitent, on se demande ce qu'elles pourraient bien faire pour gérer cet espace où l'anarchie est la règle.Spectacle peut-être normal au début du siècle dernier lorsque les premiers avions touchaient notre sol et que nous décrouvrions les premières machines volantes... mais affligeant un siècle plus tard, un avion qui va atterrir doit, en catastrophe, reprendre de l'altitude parce qu'un cabri ou, pire, un cycliste se trouve sur la piste d'atterrissage.
La piste, toujours en terre battue, est bordée de maisons d'habitation où les gens vaquent tranquillement à leurs occupations quotidiennes sans se soucier du danger que représentent ces avions qui atterrissent les uns après les autres.

Il arrive assez souvent que le premier spectacle qui s'offre au regard au moment de l'atterrissage soit le linge étalé, « blayi » sur les espaces remplis de mauvaises herbes qui bordent la piste.
Il est donc évident, dans ces conditions, que l'Autorité Aéroportuaire Nationale (AAN) ne garantit en aucune façon la sécurité des pistes d'aviation.
En outre, l'Autorité Aéroportuaire Nationale (A.A.N.) est loin de prouver qu'elle existe ailleurs qu'à Port-au-Prince et, d'une certaine manière, aux Cayes. Responsable de la planification, de la construction et du développement des aéroports civils, elle n'a construit, depuis sa création, en 1980, qu'un seul petit aéroport de tourisme aux Cayes, aéroport qui, d'ailleurs, se révèle déjà inadéquat car lors de sa construction, n'avaient pas été prises en considération les possibilités d'agrandissement tenant compte de l'augmentation de la clientèle et du nombre de compagnies aériennes.
Si, au Cap-Haïtien, des travaux ont été réalisés, il serait difficile et prétentieux de considérer les structures existantes comme celles d'un vrai aéroport. Il n'est, en effet, pas normal d'exposer notre sous-développement à l'intérieur d'un aéroport international. Un parking boueux en temps de pluie. Une aire d'accueil épouvantable. Drôle de façon de développer le tourisme.

Et, pour être tout-à-fait honnête, l'aérogare Guy Malary de Port-au-Prince est une aberration, une preuve du manque de respect des responsables pour les usagers de ces soi-disant aéroports.
Pas le moindre confort, pas de climatisation, une ventilation défaillante, de généreuses coupures d'électricité, un espace qui arrive difficilement à accueillir les passagers qui, très souvent, doivent attendre debout, parfois pendant plus d'une heure, le départ de leur vol, des employés des compagnies aériennes entassés les uns sur les autres. Voilà une présentation complaisante de ce qu'est l'aérogare de Port-au-Prince.
En temps de pluie, le parking se transforme en une porcherie. Et si on arrive à garer son véhicule, on doit jouer à la marelle pour s'en sortir ou pour regagner l'intérieur. Un parking impraticable lorsqu'il pleut, pour un lieu fréquenté par des centaines de visiteurs et de voyageurs. Faites l'expérience un jour. C'est simplement manque de respect envers les usagers.

Si la piste de Jacmel est plus ou moins sécurisée, le bâtiment qui loge les bureaux de l'«aéroport» ainsi que les guichets des lignes aériennes est le fruit d'une mauvaise plaisanterie.
Les choses ne vont pas mieux à Jérémie. Quant au Môle St-Nicolas, il vaut mieux ne pas en parler.

Finalement, c'est à se demander, sans vouloir offenser qui que ce soit, où vont les taxes perçues dans nos « aéroports»?Il serait peut-être intéressant d'avoir l'opinion du ministère des Travaux Publics, Transports et Communications (M.T.P.T.C.) qui, en tant qu'organisme de tutelle, devrait logiquement savoir ce qui se passe dans nos aéroports.
En Haiti, l'Aviation est représentée par deux Organismes Autonomes- l'Office National de l'Aviation Civile (OFNAC) et l'Autorité Aéroportuaire Nationale (AAN). Les deux Organismes ont été créés en 1980 et placés sous la responsabilité du Ministère des Travaux Publics, Transports et Communications (MTPTC)
L'Office National de l'Aviation Civile (OFNAC) est responsable des activités suivantes :

(i) règlementation technique (prévention et sécurité de l'aviation);
(ii) opération des systèmes de navigation aérienne;
(iii) assistance technique pour les accords bilatéraux de transport aérien;
(iv) recherche et secours;
(v) représentation du Gouvernement dans les Organisations Internationales (l'Organisation de l'Aviation Civile Internationale).
L'Autorité Aéroportuaire Nationale (A.A.N.) est responsable des activités suivantes :

(i) planification, construction et développement des aéroports civils;
(ii) opération et gestion des aéroports civils (y compris la négociation des accords de concession pour les services commerciaux ainsi que les services aéronautiques);
(iii) proposition et fixation des taux et redevances pour les services liés à l'aéroport.
La République d'Haiti a deux aéroports internationaux localisés à Port-au-Prince et au Cap-Haitien. Elle a également d'autres petits aérodromes situés à :
• Port-de-Paix •
Jacmel
• Jérémie

• Cayes
• Gonaïves
• Pignon
• Môle St-Nicolas
• Ile de La Tortue
. Ile de la Gonâve
Patrice-Manuel Lerebours

patricemanuel@yahoo.com
plerebours@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=48412&PubDate=2007-09-15
Commentaires :
Le processus diagnostic va bon train. Les membres de la société civile participent. Les journalistes informent. Tout le monde devient conscient de son rôle.
Il y a tellement de choses à faire et à refaire une fois le bilan dressé que souvent on ressent de l’empressement au sein des autorités locales et de la population en général.
Il faut trouver le juste équilibre entre la mobilisation pour pousser le gouvernement à agir dans le bon sens et reconnaître les limites de ce qui est réalisable dans une idée de hiérarchie cohérente des priorités.

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