Reporters sans frontières se félicite de la condamnation à la prison à vie de deux des assassins de Jacques Roche, chef du service culturel du quotidien Le Matin, retrouvé mort le 14 juillet 2005 à Port-au-Prince, quatre jours après avoir été kidnappé. Alby Joseph et Chéry Beaubrun, jugés le 30 août 2007, ont été condamnés à perpétuité.
Ce verdict tombe vingt jours après la création d'une Commission indépendante d'appui aux enquêtes relatives aux assassinats des journalistes (CIAPEAJ), à l'initiative du président René Préval et de l'organisation SOS Journalistes. La commission a été investie en présence de Michèle Montas, porte-parole du Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon et épouse de Jean Léopole Dominique, journaliste assassiné en avril 2000 et dont aucun des tueurs présumés n'a été appréhendé.
«Nous sommes soulagés que justice soit enfin rendue dans cette affaire. Cette condamnation et la création, le 10 août dernier, d'une commission de soutien aux investigations sur les journalistes assassinés sont des signes positifs qui montrent la volonté des autorités politiques et judiciaires de faire reculer l'impunité. Les ravisseurs présumés de Jacques Roche, toujours en liberté, doivent également être jugés», a déclaré l'organisation.
Chroniqueur littéraire, poète et chef de la rubrique culture du quotidien Le Matin, Jacques Roche avait été enlevé le 10 juillet 2005 alors qu'il circulait en voiture dans le quartier de Nazon à Port-au-Prince. Son corps avait été retrouvé menotté et couvert de marques de torture et de traces de balles. Il avait été tué en dépit des intenses négociations de ses proches avec les ravisseurs qui exigeaient une rançon de 250 000 dollars.
Membre d'un gang qui opérait à Solino, quartier populaire de la capitale haïtienne, Alby Joseph, âgé de 22 ans, a été reconnu coupable de l'assassinat du journaliste. Chéry Beaubrun, quant à lui, a été accusé d'avoir reçu de l'argent pour surveiller Jacques Roche pendant sa séquestration. Ils ont été condamnés à effectuer des travaux forcés à perpétuité en vertu d'un décret datant du 13 mai 2005. Trois autres personnes, François Daniel, alias "Bibi", ancien chef de gang de Solino, Dérosiers Becker alias « Tiyabout », et un nommé "Gaetan", ont été cités par Alby Joseph comme les co-auteurs du crime. Ils sont tous en prison pour détention illégale d'armes.
Soupçonné dans cette affaire, le père Gérard Jean Juste, "conseiller spirituel" de Jean-Bertrand Aristide, avait été appréhendé le 22 juillet 2005, avant d'être libéré pour raisons de santé et autorisé à se rendre aux Etats-Unis pour y recevoir des soins. Il est rentré en Haïti au début du mois d'août. Plusieurs autres suspects avaient été écroués en août 2005. Ils n'ont pas encore été jugés.
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=47966&PubDate=2007-09-02
Commentaires :
Malgré la satisfaction exprimée par cette entité, beaucoup de citoyens haïtiens pensent et croient que toute la lumière n’a pas été faite sur cette affaire. L’idée de la participation d’un commanditaire reste et fait planer le doute sur l’intégrité de notre système judiciaire. Le remuant Prêtre Jean Juste impliqué dans cette histoire a bénéficié d’un diagnostic plutôt tombant à point nommé pour s’éclipser en douce dans un premier temps et revenir tambour battant prêcher la venue de ce anti-messie synonyme de violence.Le deuxième point important c’est de se demander combien de temps ces deux condamnés resteront effectivement en prison !
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
lundi 3 septembre 2007
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