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jeudi 3 mars 2011

Haïti: Martelly prêt à travailler avec quelqu'un ayant servi les Duvalier

PORT-AU-PRINCE - Michel Martelly, candidat à la présidence d'Haïti, a déclaré mercredi qu'il était "prêt" à travailler avec quelqu'un ayant servi la dictature des Duvalier, affirmant ne pas être un "président idéologique", dans un entretien accordé à l'AFP. "Je refuse d'identifier les gens à partir de leur idéologie ou de leur appartenance, mais sur la base de leur compétence. Même si quelqu'un avait servi le régime des Duvalier je suis prêt à travailler avec lui", a déclaré l'ancien chanteur populaire, qui affrontera le 20 mars l'ex-Première dame Mirlande Manigat au second tour de la présidentielle.
M. Martelly a refusé de se prononcer sur une éventuelle condamnation de l'ex-dictateur Jean-Claude Duvalier, estimant que la question relevait d'"une décision de justice basée sur ce qu'il a fait ou n'a pas fait". Rentré en Haïti le 16 janvier après 25 ans d'exil en France, Jean-Claude Duvalier est poursuivi pour corruption et pour crimes contre l'humanité.
"Je suis prêt à travailler avec tous les pays et à maintenir les accords de coopération que le gouvernement sortant a signés, si ces accords sont à l'avantage d'Haïti", a par ailleurs déclaré M. Martelly, qui a été reçu mardi par le président dominicain, Leonel Fernandez, une semaine après Mme Manigat.
Il a dit vouloir oeuvrer, une fois parvenu au pouvoir, à améliorer les relations avec le pays voisin et changer Haïti en impulsant un nouveau dynamisme à l'Etat qui, selon lui, doit cesser d'être au service d'un petit groupe avide de s'enrichir.
"Avec moi, l'Etat doit être au service du plus grand nombre. Son rôle principal sera de veiller à ce que les intérêts de la population ne soient pas lésés. Ce sera un changement radical", a soutenu M. Martelly, 50 ans.
Il a cependant assuré qu'il ne ferait pas de chasse aux sorcières et a offert aux fonctionnaires intègres de faire partie de son équipe.
"L'essentiel pour nous c'est de rassembler le plus de personnes. Tous ceux qui seront identifiés comme des fonctionnaires honnêtes, valables et qui ont été bloqués par le système ou par le manque de leadership, seront maintenus et auront la possibilité de participer à la nouvelle équipe", a assuré le candidat.
Critiqué pour avoir durant la campagne fustigé ceux qui ont amassé des diplômes sans pouvoir résoudre les problèmes du pays, M. Martelly a mis en avant son enthousiasme et son désir de changer son pays.
"J'accorde la priorité à l'éducation pour tous dans mon programme, on ne peut pas dire que je sois contre les intellectuels et les diplômés. Bien sûr on doit rechercher des diplômes, mais pour diriger il faut également une connaissance du terrain, un savoir-faire et surtout de la volonté", a-t-il affirmé.
M. Martelly a fait de très brèves études en construction et en communication aux Etats-Unis. Son adversaire Mirlande Manigat, 70 ans, enseignante de carrière, est diplômée de la Sorbonne et de Sciences-Po à Paris.
"Aucun homme ou aucune femme ne pourra seul refaire ce pays dans l'état où il est aujourd'hui, il faut plus qu'une équipe, il faut inclure toute la population", a affirmé M. Martelly qui, comme son adversaire, ne s'oppose pas au retour de l'ancien président Jean Bertrand Aristide ou à la présence de Jean-Claude Duvalier dans le pays.
Les résultats du second tour de la présidentielle haïtienne seront proclamés le 16 avril.
http://www.romandie.com/infos/news2/110303001656.kdbtj8fe.asp
Commentaires:
De la compétence au service de l'excellence pour le profit de tous!
Voilà un vrai logo présidentiel

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