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vendredi 21 septembre 2007

La gestion de l'eau en Haïti, une catastrophe

A Port-au-Prince, comme dans les différents départements du pays, la population est exposée à la consommation de l'eau non traitée. Cette problématique a été au coeur des discussions suite à un documentaire projeté récemment, à la Fondation Konesans ak Libète (Fokal), sur la mauvaise gestion de l'eau dans l'aire métropolitaine.
« En dépit des activités organisées en Haïti par des institutions nationales et internationales pour sensibiliser la population sur la gestion de l'eau et son importance dans la vie quotidienne, aucune solution n'a été apportée à ce phénomène qui constitue aujourd'hui l'un des problèmes majeurs de notre société », a expliqué Anne-Marie Auguste, responsable de l'Association pour la Promotion de la Santé Intégrale de la Famille (APROSIFA). Mme Auguste s'exprimait ainsi suite à la projection d'un documentaire autour du thème : « La mauvaise gestion et la mauvaise exploitation de l'eau à Port-au-Prince ».

Cette projection-débat s'inscrivait dans le cadre d'une campagne lancée en août 2006, à Carrefour-Feuilles, visant, entre autres, à réduire le taux de violence dans ce quartier lors des périodes de bouleversement politique. Le documentaire, réalisé par plus d'une vingtaine de jeunes, montre clairement la volonté de ces derniers de s'engager dans la lutte pour la préservation de l'eau, de l'environnement, a fait remarquer la responsable de l'APROSIFA.

Participant à cette activité, le maire-adjoint de Port-au-Prince, Nadège Augustin a informé que la mairie travaille d'arrache-pied en vue d'apporter des solutions à ce problème auquel fait face la population haïtienne, celle de Port-au-Prince en particulier.
Dans un exposé émouvant, un membre de la protection civile de Port-au-Prince a révélé que les quartiers de la Grand'rue, du Bicentenaire, de la ruelle Alerte sont alimentés par deux conduits hydrauliques défectueux et percés qui traversent le cimetière de Port-au-Prince. « Sous le gouvernement de transition, nous avons contacté les responsables de la CAMEP, photos à l'appui, au sujet de ses deux conduits. Ces derniers feignaient de les ignorer », a-t-il déploré tout en estimant que le gouvernement doit adopter des mesures concrètes en vue de résoudre ce problème qui constitue une menace grave pour la santé de la population de ces zones.
La mauvaise distribution et le gaspillage de cette ressource rare, la mauvaise gestion des bassins versants, des nappes phréatiques, la coupe anarchique des arbres sont, entre autres, des problèmes soulevés par les intervenants et les jeunes de l'APROSIFA au cours de ce débat.
L'accès à l'eau potable, a ajouté Mme Auguste, constitue une préoccupation constante pour les femmes haïtiennes qui, souvent, sont contraintes de parcourir des kilomètres pour s'en approvisionner. Elle invite tous les secteurs de la vie nationale y compris la diaspora à travailler activement en vue de trouver une solution définitive à ce problème.
De son côté, Roberson Octave, qui a contribué à la réalisation du documentaire, a, au nom de ses collègues, remercié les différentes institutions qui ont contribué à la réussite de ce projet à Carrefour-Feuilles. « L'espoir d'une nation repose sur une jeunesse éduquée », a-t-il indiqué à l'assistance composée de représentants d'institutions nationales et internationales dont la mission médicale cubaine, l'OXFAM, l'OEA, le Réseau des femmes candidates pour gagner, Enfofanm, etc.

Amos Cincir

cincir2005@yahoo.fr
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=48313&PubDate=2007-09-21

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