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vendredi 4 novembre 2011

Dany Laferrière et L'art presque perdu de ne rien faire

Mise à jour le vendredi 4 novembre 2011
Radio-Canada
 L'art presque perdu de ne rien faire fait son entrée en librairie le 4 novembre. Un nouveau Dany Laferrière fait son entrée en librairie vendredi : L'art presque perdu de ne rien faire. Publié chez Boréal, le livre contient des réflexions de l'auteur sur divers sujets, des petites choses qui peuplent le quotidien aux grands enjeux sociétaux.
Le livre est composé de plusieurs chroniques, dont le point de départ sont les collaborations estivales de l'auteur à l'émission C'est bien meilleur le matin. L'auteur les a retravaillées, assorties et imbriquées, pour que L'art presque perdu de ne rien faire prenne corps.
« Pour moi il ne s'agit pas de prendre une collection de chroniques, il faut faire un livre avec [elles] », estime l'auteur. Selon lui, il doit y avoir à la fois de la diversité et une unité de ton, puis un enjeu clair pour que l'ensemble se tienne.
« L'enjeu de ce livre pour moi, c'est de dire vraiment aux gens que de penser, c'est excitant, c'est amusant. Réfléchir, c'est vraiment un sport, c'est quelque chose d'extrêmement agréable et en même temps, ça nous libère de la bêtise quotidienne. » — Dany Laferrière
Ainsi, l'auteur propose ses réflexions sur le monde qui l'entoure; sur le temps, la mort, le corps, l'amour, le voyage, la guerre, le pouvoir, les écrivains, l'enfance, tout en s'arrêtant sur des sujets marquants de l'actualité.
Parmi eux il aborde, entre autres, l'élection de Barack Obama, l'intervention américaine en Irak ou encore le tremblement de terre au Japon. « C'est un mélange d'éclats biographiques et de réflexions », explique Dany Laferrière.
« Il faudrait remettre en activité cette chose magnifique qui est de réfléchir sans opiner. Juste le matin, on se lève dans son lit, et on rêvasse. On essaie de prendre un sujet qui nous a amenés quelque part hier, qu'on a entendu à la radio dans les journaux à la télé et de voir qu'est-ce que nous pensons donc de cela. Gratuitement, pas pour se précipiter sur le blogue ou appeler à la radio, dans les émissions. Juste pour soi. Je crois que ce serait une jolie prière du matin. » — Dany Laferrière
Dany Laferrière en entrevue à Radio-Canada.ca S'il donne son point de vue sur plusieurs enjeux, l'écrivain affirme que sa pensée ne vaut pas plus que celle d'un autre. « J'ai des idées, mais je ne suis pas un penseur pour autant. Seulement, je mets des mois là-dessus, seulement, je réfléchis plus longuement que certains », expose-t-il. « Ne prenez pas trop au sérieux ce que je dis, parce que ce qui m'intéresse, c'est de mettre des éléments disparates ensemble pour voir ce que ça donne », ajoute l'écrivain.
Dany Laferrière affirme qu'il est difficile pour lui de qualifier ce livre, disant hésiter entre un roman des idées et un essai lyrique.
« On est toujours un. On ressent les choses, et on les pense. Dans notre société moderne, on a tendance à séparer le corps de l'esprit. Même dans l'édition, les livres qui parlent de la réflexion, ce sont des essais, les romans et la poésie sont des livres qui parlent plus du corps. Moi je ne pense pas. Je ne vois pas qu'il y a de frontière à cela. Ce n'est pas parce que je réfléchis que je ne vis pas. Et ce n'est pas parce que je bouge que je ne pense pas. » — Dany Laferrière
L'art presque perdu de ne rien faire est le premier livre publié par l'auteur chez Boréal depuis L'énigme du retour, pour lequel il a remporté le prix Médicis. Il a entre-temps publié Tout bouge autour de moi, le récit de son expérience lors du tremblement de terre en Haïti, chez Mémoire d'encrier.
Ressent-il une quelconque pression à la sortie d'un nouveau livre en tant que gagnant du prestigieux prix littéraire? « Je n'ai pas gagné le Médecis, ce sont les lecteurs qui ont gagné le Médicis. Je crois que ce sont les lecteurs qui gagnent les prix », explique Dany Laferrière, précisant que pour les lecteurs, il est plus facile de recommander un auteur qu'ils aiment lorsqu'il est reconnu de la sorte.
« Si le Médicis a un impact quelconque sur un écrivain, il ne peut être que négatif. Puisque si j'ai gagné le Médicis avec un livre qui a été écrit avant de l'avoir gagné, je ne vois pas pourquoi je changerais la manière », conclut l'écrivain.
« On m'apprend que la vie trépidante d'aujourd'hui ne peut tolérer cette perte sèche de temps qu'est la sieste, ce qui est une erreur, car cette pause dans le cours du jour nous rend plus sensibles aux autres - et moins obsédés par nous -mêmes. La sieste est une courtoisie que nous faisons à notre corps exténué par le rythme brutal de la ville. »
L'art presque perdu de ne rien faire, Éditions du Boréal, 2011
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/arts_et_spectacles/2011/11/04/001-dany-laferriere-art-presque-perdu-rien-faire.shtml

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