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lundi 6 septembre 2010

Le processus électoral, le CEP et le chef de l’Etat toujours au centre des critiques de l’opposition

« A l’instar des élections de 2000, celles de cette année conduiront à une grave crise politique », selon le dirigeant politique Turneb Delpé Dimanche 5 septembre 2010, Radio Kiskeya
Des voix continuent de s’élever partout au sein de l’opposition pour dénoncer à l’avance les élections prévues le 28 novembre.
Le sénateur de la Grand’Anse (Sud-Ouest) Maxime Roumer (ESKANP-KOREGA) estime que tout concourt à démontrer que le scrutin ne sera pas crédible. Dans une interview accordée samedi à Radio Kiskeya, le parlementaire fait état de changements opérés actuellement dans l’appareil électoral qui ne visent qu’à garantir le contrôle des élections au profit des candidats du pouvoir.
Le porte-parole de l’Organisation du Peuple en Lutte (OPL), l’ancien député Harry Marsan, membre du directoire de la plateforme Alternative, réaffirme « la détermination des partis et plateformes de l’opposition à ne pas prendre part aux prochaines élections qui ne pourront pas être crédibles ».
Il a par ailleurs qualifié d’irresponsable et léger le fait par le chef de l’Etat d’avoir entrepris de soumettre des dossiers d’Etat à de simples candidats à la présidence, dans le cadre de l’initiative qu’il a prise de les rencontrer.
Marsan a enfin annoncé la tenue d’un congrès de l’opposition du 14 au 16 septembre à Port-au-Prince dans la perspective de l’unification de celle-ci. « Le système politique traditionnel a échoué. La rupture s’impose », a-t-il déclaré.
Le dirigeant du Parti Nationaliste Démocratique et Progressiste Haïtien (PNDPH) et de la plateforme « Rasanble », l’ancien sénateur Turneb Delpé, a déclaré samedi au micro de Radio Kiskeya que les élections annoncées ne seront pas différentes de celles de l’année 2000 qui avaient donné naissance à la grave crise qui a culminé à la chute de Jean Bertrand Aristide en février 2004.
« Le processus électoral actuel s’apparente à un coup d’Etat en gestation », dit-il, ajoutant que « le candidat à la présidence de la plateforme officielle INITE (Unité) est d’emblée gagnant et le président René Préval se prépare à devenir chef de gouvernement ».
Déplorant le fait que certains secteurs de l’opposition aient résolu de prendre part à ces élections (référence à la décision prise en ce sens par le Collectif pour le renouveau d’Haïti, COREH), Delpé réitère la détermination de nombreux partis et plateformes de celle-ci d’empêcher la tenue de la « mascarade électorale du 28 novembre ».
M. Delpé a par ailleurs qualifié de tout à fait démagogique l’initiative de René Préval de rencontrer des candidats à la présidence et de leur soumettre des dossiers. A son avis, il serait plus logique que le chef de l’Etat rencontre l’élu issu du prochain scrutin présidentiel.
L’ancien parlementaire a dénoncé une fois de plus la liste des candidats à la présidence publiée par le Conseil Electoral Provisoire (CEP), et notamment l’exclusion de la course de la star du Hip-hop Wyclef Jean. Pour Delpé, c’est le chef de l’Etat qui a personnellement élaboré ladite liste, en lieu et place du CEP.
A propos de la mise à l’écart également de la candidate à la présidence de la plateforme « Konbit pou Refè Ayiti », « Mme Claire Lydie Parent continuera ses démarches légales de contestation de la décision du CEP. Mais, parallèlement, la plateforme ne renonce pas à la participation aux législatives et finalise même des discussions en vue d’appuyer un candidat à la présidence », a déclaré samedi le trésorier du regroupement politique, Jean Nazaire Thidé.
Pour sa part, Me Jean Renel Sénatus, un des avocats de Wyclef Jean, informe que le dossier de l’exclusion de la star du hip hop de la course électorale sera soumis cette semaine à la Commission interaméricaine des doits de l’homme (CIDH). Il assure que l’artiste sera personnellement présent au siège de l’Organisation des Etats Américains (OEA), à Washington, au moment où cette démarche sera réalisée. « Il sera demandé à la commission d’agir avec célérité afin que le candidat soit réintégré dans la course le plus vite que possible », a conclu l’avocat. [jmd/Radio Kiskeya]
http://radiokiskeya.com/spip.php?article7016
Commentaires:
J'ai un avis pour une fois très contraire à l'ensemble de l'opposition. Cette opposition appelle depuis plus de trois mois non seulement à l'annulation des élections/au renvoi du CEP et la démission du Président Preval. Jusqu'à présent non seulement Préval est au pouvoir, avec le même CEP en place qui de surcroît a reçu la bénédiction de la Communauté Internationale, grand argentier du processus électoral.
Le problème c'est que ces partis dits de l'opposition  comptent leurs adhérents sur les doigts des deux mains. Leur capacité de mobilisation -sans payer les manifestants - tend vers zéro.
Ce n'est point le discours des leaders de l'opposition qui va créer une situation de crise après des élections dans lesquelles la grande majorité de la classe politique va participer.
Le parti avec grand P capable de mobiliser - LAVALS- participe en hordes dispersées aux élections (Lesly voltaire, Yvon Neptune, Yves Christallin...)
Préval en quelque sorte a prévu la probabilité d'une crise et il a fait ce qu'il fallait pour l'éviter. Haïti ne jouissant plus d'un régime présidentiel, il fallait assurer la "gouvernabilité" du pays en harmonisant l'action du gouvernement (Président/Premier ministre) avec l'action et l'intervention du pouvoir législatif.
A travers "INITE", Preval s'est assuré une majorité au Parlement.
On entend déjà les voix qui vont s'élever pour crier et accuser de frauduleuses et irrégulières les élections, mais "INITE" représente aujourd'hui ce qu'aurait du être la plateforme LESPWA des dernières élections.
Ce qui prédisent et prophétisent une crise politique après les élections de novembre se trompent comme des gamins. Le statut et le comportement actuel de l'opposition ne variera pas. Les voix continueront à claironner le même discours..comme une voix qui crie dans le désert.
Il faut faire comprendre à WYCLEF et à ses avocats que les décisions du tribunal électoral sont sans appel. C'est un tribunal souverain. Le combat il fallait l'emmener en amont. Pour avoir un CEP crédible. Et légiférer pour éviter la prises de décisions arbitraires d'un tribunal peu crédible.
Aujourd'hui il est trop tard. Ceux qui veulent faire croire au candidat exclu qu'il a des chances d'être intégrés à nouveau dans la course électorale sont entrain de le "couillonner"...

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