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lundi 6 septembre 2010

La Nationale 3, un levier au développement du Plateau central

Le département du Centre est à un pas de son désenclavement. Croix-des-Bouquets et Mirebalais se relient en moins d'une heure pendant que d'intenses travaux s'effectuent sur le tronçon Mirebalais/Hinche. Si ces travaux de facilitation font à l'unanimité des heureux, ils ont aussi leur impact négatif sur l'environnement. Menaces que le Conseil haïtien des acteurs non étatiques (CONHANE) prend très au sérieux. Haïti: « Pour être placé hors des fameuses plaques tectoniques qui dominent les débats du moment, le département du Centre doit être placé au coeur du processus de la reconstruction. » Le directeur général de la mairie de Hinche, Roudsonn Vieux, est à la fois fier et préoccupé. Dans ce night club qui a réuni vendredi à Thomonde les représentants de trois mairies du Plateau Central et des personnalités de la société civile, le spectre de la désertification planait sur les esprits. L'amélioration de la Nationale 3 reliant Croix-des-Bouquets à Hinche est acquise, mais cet axe routier peut ouvrir la voie à un plus gros volume de commerce du bois et du charbon de bois. « Comment prendre par les cornes le taureau du déboisement et de la déforestation? »
« Il est vrai que cette route constitue pour les habitants du Centre un élément de fierté, mais sa présence fragilise la qualité de l'environnement dont les indicateurs sont déjà au rouge », s'inquiète Anne Dessables, directrice d'une école à Hinche.
L'abattement des arbres s'accélère avec l'intensification de la fabrication du charbon de bois. « Les dégâts causés par le séisme du 12 janvier viennent exercer de fortes pressions sur les habitants de la région dont certains se livrent spécialement à la fabrication du charbon », explique M. Vieux.
La réalité étant ce qu'elle est, la société civile se mêle de la partie. Mirebalais, Thomonde et Hinche doivent se mettre ensemble pour trouver la solution à ce mal environnemental.
« La route n'était pas faite pour le commerce du charbon ni l'écoulement de produits étrangers, mais pour la mise en valeur des ressources écologiques et économiques de la région », s'insurge Edouard Paultre, coordonnateur du Conseil haïtien des acteurs non étatiques (CONHANE).
En proposant le projet « Mise en commun des efforts des autorités locales et des acteurs non étatiques pour l'amélioration de l'accès aux services de base et le développement durable », le Conseil haïtien des acteurs non étatiques se donne un levier pour canaliser de manière harmonieuse les énergies vers une prise en charge responsable de cette région. Les populations s'organiseront avec les mairies de manière à promouvoir, valoriser et préserver l'axe routier reliant Croix-des-Bouquets et Hinche.
Harmoniser relations et engagements
Diagnostic institutionnel et renforcement des capacités des municipalités, telles sont deux des sept tâches que se donne le CONHANE. En partenariat avec les associations et organisations de la société civile, des priorités vont être dégagées de façon à assurer de manière conjointe le développement de ces trois communes.
Financé par l'Union européenne à hauteur de 431 000 dollars, ce projet, qui préconise aussi d'élaborer un plan d'aménagement de l'espace urbain, coûte 481 000 dollars. Tout en mettant en place une base de données dans les mairies touchant les domaines de la fiscalité et des services offerts à la population, les concepteurs du projet se proposent de promouvoir les TIC à travers ces communes et de mettre en réseau les capacités des acteurs non-étatiques des trois communes concernées.
Anne Dessables voit dans cette initiative la conversion des organisations de base des communes concernées en de vrais acteurs. La représentante du comité d'appui de Hinche aux Acteurs non étatiques (ANE) attend des retombées du projet la reforestation et la réhabilitation des sols, l'amélioration des systèmes d'eau potable et des voies secondaires, tout en plaidant en faveur de l'aménagement des bassins et d'une véritable gestion des déchets.
Le coordonnateur du CONHANE veut encourager l'investissement par secteur dans ce projet à travers lequel les Mirebalaisiens plaident en faveur de la revivification et la recolonisation d'espèces végétales endémiques en voie de disparition. « Nos caïmites et nos cirouelles ne sont plus visibles », s'alarme Ocxama Moise, maire adjoint de Mirebalais.
Ernst Abraham regrette qu'un tel programme trouve quand même une raison d'être. Pour le président du CONHANE, la mise en commun de tels efforts n'aurait pas besoin d'être effectuée dans le cadre d'un projet financé par la communauté internationale. Mais les responsabilités n'étant pas fixées, c'est à la société qu'il revient d'organiser la prise en charge de son destin.
A l'annonce de l'aménagement des trois parcs écologiques, à raison d'un dans chacune de ces communes, les responsables municipaux se sont réjouis. Jean Sauverne Delva met déjà à la disposition des réalisateurs de ce projet une vingtaine de carreaux de terre. Le maire de Thomonde puise de la simplicité du projet la force qui lui permet d'espérer un Plateau Central vert avec les capacités de se prendre en charge.
Lima Soirélus
lsoirelus@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=83268&PubDate=2010-09-06
Commentaires:
Malgré le côté rassurant du titre de l'article, sa lecture nous inspire des sentiments plutôt mitigés. Dans tous lespays du monde, une infrastructure comme un réseau routier est synonyme de développement. Cependant voilà qu'en Haïti ce réseau inspire de la peur et de l'inquiétude.
Nous ne sommes pas faits des mêmes gènes que les autres humains de la terre.
Après un récent voyage en Haïti, j'essaie de colporter comme bonne nouvelle, la construction de cette route qui relie Port-au-Prince et la zone du plateau central. Je continue à la considérer comme la plus grande réalisation de René Préval. Jean Bertrand Aristide malgré tout le bruit qui a accompagné ses présidence n'aura pas laissé un lègue aussi important aux haïtiens. Que ce soit dit en passant.
En 1997, j'avais accompagné un collègue médecin pour aller soigner un parent à Hinche. J'étais revenu à peine de l'Europe après une solide formation en médecine spécialisée trop pointue pour Haïti. J'avais été choqué par le fait que nous avions mis sept heures pour relier Port-au-Prince au Plateau central. Et en véhicule tout terrain s'il vous plaît!
En juillet dernier, de l'aéroport Toussaint Louverture nous avions atteint Mirebalais en moins d'une heure. Je ne croyais pas mes yeux.
Ce matin en lisant quelques réflexions présentées dans cet article je suis énervé, révolté agacé, en malmacaque. Comment dans un pays comme Haïti un réseau routier bien fait peut-il représenter un danger pour l'environnement! Comment une route peut être assimilée à une facilitatrice de la deforestation?
Pourtant en Haïti il y  a des CASECS? des députés, des sénateurs, des ministres , un premier ministre, un président, des policiers, un chef de la police , des soldats de la minustah, une force étrangère. A quoi sert tout ce beau monde?
COUPER UN ARBRE EN HAITI EST UN CRIME.... Voilà le message qu'il faut faire passer et la loi qu'iul faut voter. Et que l'on arrête d'appuyer les trafiquant de charbon de bois en disant que l'on ne peut pas intedire la coupe des arbres. Il n'en reste déjà plus d'arbres à couper.
A celui qui coupe un arbre qu'on lui coupe une jambe, un bras, ou même la tête. Mais que l'on arrête de couper les arbres.
Le PAM, Action contre la faim distribuent des parts de nourriture depuis des années en Haïti. Qu'ils le fassent en demandant aux bénéficiaires d'arrêter de couper les arbres.
Les habitants du plateau central doivent être vigilants. Sinon l plateau central va se port-au-princiser et ainsi il en faudra plusieurs tremblements de terre pour résoudre nos problèmes avec la solution suprême et ultime: la disparition d'Haïti de la face de la terre!

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