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lundi 8 octobre 2007

Haïti-Rép. Dominicaine : Dénonciations de mauvais traitements du Cesfront contre des migrants haïtiens

vendredi 5 octobre 2007
P-au-P, 5 oct. 07 [AlterPresse] --- Des habitants de Dajabón, ville frontalière avec Ouanaminthe (Nord-Est d’Haïti), dénoncent, ce vendredi 5 octobre 2007, une série de mauvais traitements à l’encontre de migrants haïtiens par des soldats du nouveau corps dominicain spécialisé en sécurité frontalière (en espagnol, Cuerpo especializado en seguridad fronteriza -Cesfront-), apprend l’agence en ligne AlterPresse.
« C’était pénible de voir comment les membres du Cesfront maltraitaient les étrangers », déplore l’un des dénonciateurs, le journaliste Manuel Estévez, témoin oculaire, le jeudi 4 octobre, d’une intervention violente des soldats du Cesfront dans un chantier de construction situé au local du Lycée Manuel Arturo Machado dans la ville frontalière dominicaine.
Armes à la main, ces militaires ont malmené des ouvriers haïtiens qui travaillaient dans la reconstruction et l’amplification de ce centre éducatif, explique le ressortissant dominicain.
Le mardi 2 octobre 2007, des militaires du Cesfront ont interdit, avec violence, l’entrée à Dajabón de femmes de ménage et de travailleurs agricoles haïtiens travaillant depuis bien des années dans des foyers et des plantations dominicaines, selon des informations diffusées par l’agence en ligne Clave Digital.
Les avis concernant le Cesfront sont très partagés à Dajabón.
Certains habitants de la ville appuient cette force spéciale, surtout la lutte qu’elle mène contre le trafic illégal de migrants. D’autres critiquent des mesures prises par ce corps d’élite qu’ils jugent susceptibles de faire augmenter une situation de violence et de violation de droits humains à la frontière haïtiano-dominicaine.
« Nous voulons avoir à Dajabón 60% de ces 500 soldats » [du Cesfront], affirmait, dans un discours (publié dans le journal dominicain Listín Diario), le chef de ce nouveau corps, le major général Adriano Silvero Rodríguez, espérant que « Cesfront pourra disposer de 2,000 soldats d’ici à la mi-août de l’année 2008 ».
À rappeler que, le 26 septembre 2007, 500 soldats du Cesfront ont été investis de la mission de surveiller la frontière commune avec Haïti.
Au cours d’une cérémonie officielle organisée en la circonstance, les autorités dominicaines ont mis à la disposition de ce nouveau corps, créé par décret le 8 août 2006, 3 hélicoptères, 4 camions, 6 camionnettes et 3 jeeps afin de remplacer, dès le 27 septembre, les autres institutions militaires qui intervenaient jusqu’à présent dans les points frontaliers de Dajabón (ville frontalière avec Ouanaminthe), Elías Piña (Belladère), Pedernales (Anse-à-Pitres) et Independencia (non loin de Malpasse).
Les soldats de Cesfront ont suivi une formation militaire et policière spéciale pendant deux ans. Les opérations anti-drogue, le contrôle migratoire, le combat contre le terrorisme, la contrebande d’armes, de munitions, d’explosifs, ont été parmi les principaux thèmes de la formation.
Le Cesfront dépend des forces armées dominicaines, en particulier des forces armées aériennes et de la marine de guerre dominicaines. [wel rc apr 05/10/2007 11:00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article6479

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