Google

vendredi 17 août 2007

Haïti : Un colloque pour analyser l’état de la corruption

Jeudi 16 août 2007
P-au-P, 16 août 07 [AlterPresse] --- Un colloque réunissant les membres de secteurs vitaux de la société haïtienne est convoqué, du 20 au 23 août 2007 à Port-au-Prince, par l’Unité de lutte contre la corruption (Ulcc), apprend l’agence en ligne AlterPresse.
« 93% des ménages signalent que la corruption est un problème très grave et 68% d’entre eux indiquent que la corruption a empiré au cours des trois années qui ont précédé l’enquête », révèle l’économiste Amos Durosier, directeur général de l’Ulcc.
Ce colloque, auquel sont attendus fonctionnaires publics, universitaires (professeurs et étudiants) ainsi que des représentants de la société, offrira l’occasion d’analyser les résultats d’une enquête-diagnostic menée par l’Ulcc sur la gouvernance et l’état de la corruption en Haïti.
« Cette enquête-diagnostic nous fournit des indications détaillées visant à mettre en place une réforme de la gouvernance en Haïti », soutient le directeur général de l’Ulcc qui appelle à la mise en branle d’une vision, d’une nouvelle culture pour éradiquer la corruption.
Aux dires du professeur Durosier, les résultats de cette enquête serviront de matière à réflexion pour les participantes et participants à ce colloque qui se tiendra au Karibe convention center à Juvénat (Pétionville, à l’est de la capitale).
« La corruption n’a pas de couleurs, la corruption n’a pas de Dieu, la corruption n’a pas de culture. C’est un mal qui touche tous les hommes en tant qu’hommes, toutes les femmes en tant que femmes », estime Amos Durosier qui intervenait, ce 16 août 2007, à la salle de conférence de la Mission de stabilisation des Nations Unies en Haïti (Minustah).
Durosier affirme que l’organisme public, dont il a la direction, n’a pas d’état d’âme dans son travail qui consiste à combattre la corruption sous toutes ses formes. Le directeur général de l’Ulcc précise que sont travail est basé sur le principe de la transparence.
Le colloque annoncé pour la semaine prochaine doit permettre, selon Durosier, de tirer des éléments capables de divorcer d’avec les pratiques traditionnelles de mauvaise gouvernance et de corruption.
« La corruption [est] source de tant de maux dont les conséquences ne sont pas encore mesurables dans notre pays », affirme le responsable de l’Unité de lutte contre la corruption.
Ce rendez-vous « va nous permettre de regarder en face la réalité, de réfléchir sur les principaux problèmes qui touchent notre pays quant aux effets dévastateurs de la corruption », ajoute le professeur Amos Durosier.
Les thématiques qui seront abordées durant cette session concernent le cadre conceptuel de la lutte contre la corruption, la problématique de la lutte contre la corruption en Haïti, le degré d’intégrité des institutions prestataires de services publics, telles la Direction générale des impôts, la Téléco, la Centrale autonome métropolitaine d’eau potable (Camep), le Service national d’eau potable (Snep).
« Nous pensons que ce colloque scientifique (…) nous apportera des éléments extrêmement riches » en matière de lutte contre la corruption, souhaite Amos Durosier.
Le Madagascar, un pays dont l’indice de perception de la corruption était dans le temps très élevé, participera à ce colloque à titre de témoin, souligne le principal responsable de l’Ulcc qui croit que l’exemple de Madagascar doit servir de modèle à Haïti.
Une journée sera aussi consacrée à la thématique « Corruption et Pauvreté ». Selon Amos Durosier, on ne peut pas lutter contre la pauvreté dans un pays où la corruption bat son plein.
Aux termes de ces quatre jours de discussions, des stratégies seront définies pour servir de cadre institutionnel à la lutte contre ce fléau qu’est la corruption, indique Durosier qui espère voir les principales recommandations, issues de ce colloque, guider l’Ulcc dans sa démarche.
Durosier promet d’étendre cette activité sur le reste du pays pour permettre aux Haïtiens de la province de se prononcer sur les résultats de l’enquête sur la gouvernance et l’état de la corruption en Haïti. [do rc apr 16/08/2007 14 :00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article6309

Aucun commentaire: