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lundi 10 août 2015

Haïti-Élections : Des partis politiques peu bavards sur le premier tour, violent et chaotique, des législatives

P-au-P, 9 août 2015 [AlterPresse] --- À l’image de la participation populaire, les partis politiques se montrent timides à réagir au déroulement chaotique et violent des Législatives partielles de ce 9 août 2015.
5 millions 800 mille électeurs et électrices étaient attendus aux urnes pour choisir 119 députés et 20 sénateurs parmi 1855 candidats et candidates.
Incendies, vandalisme de bureaux de vote, agressions ont ponctué ce premier tour globalement boudé par les Haïtiens et Haïtiennes.
Toutefois les partis politiques tardent à réagir à cette première journée de vote qui doit être suivie d’un second tour le 25 octobre en même temps que le premier tour de la présidentielle et des élections municipales et locales.
Serge Jean Louis du Mouvement patriotique de l’opposition démocratique (Mopod) n’a pas tenu à réagir, indiquant qu’une réunion de son parti se tient autour des événements de la journée.
Du côté du porte-parole de la Plateforme Vérité, Joanas Gué, silence radio également.
Pour sa part, la Plateforme Pitit Desalin, par la voix d’un de ses membres, considère qu’ « il est trop tôt pour une réaction » et demande « un peu de temps ».
Le Parti haïtien tèt kale (Phtk), plateforme du président Michel Martelly, dit condamner les violences qu’auraient subies ses partisans dans plusieurs zones ce 9 août, dans une note de presse sortie en fin d’après-midi.
Le parti cite son coordonnateur, Gary Jean Baptiste, et l’un de ses mandataires, parmi les victimes, tout en appelant les autorités et les observateurs à s’intéresser à ces cas.
Alix Richard de la Fusion des sociaux-démocrates a fait savoir que son parti, qui a récemment rendu le gouvernement orphelin de trois membres, était en train d’évaluer la situation.
Toutefois, « cela s’est très mal passé [aujourd’hui]. Et cela hypothèque la crédibilité du processus, et la suite des élections », confie-t-il. Avouant son incrédulité devant la satisfaction affichée par les autorités, Richard déplore : « Soit ils n’ont pas les mêmes informations que tout le monde soit ils prennent les Haïtiens pour des imbéciles ».
Pour sa part, le candidat à la présidence et ancien coordonnateur de l’Organisation du peuple en lutte (Opl), Sauveur Pierre Etienne, est dans l’expectative, relevant « un contexte compliqué » pour le déroulement du premier tour de ces législatives.
« Certains partis, comme Phtk et Bouclier, proches du pouvoir, ont attaqué nos partisans, ou se sont affrontés. Dans certains endroits il y a eu des bourrages d’urnes », constate Sauveur Pierre Etienne, indiquant avoir perdu des partisans à Ennery (Artibonite).
Plusieurs cas de décès ont été signalés mais la police n’a pas encore donné de confirmation à ce sujet.
« Le Cep (Conseil électoral provisoire) aura à prendre ses responsabilités », dit-il. « Le pays peut tomber dans une catastrophe ».
Le Réseau national de défense des droits humains avait annoncé une possible catastrophe électorale pouvant déboucher sur une crise.
Sauveur Pierre Etienne croit pour sa part que le « Cep en fonction de son évaluation aura à exclure les partis mêlés aux actes de violence. Nous verrons alors si nous devons prendre le Cep au sérieux, s’il n’est pas inféodé au pouvoir ».
166 partis et regroupements politiques ont été agréés pour les élections législatives, présidentielles, municipales et locales de 2015. Chacun doit recevoir une subvention de la part du gouvernement dans le cadre d’un budget de l’ordre de 500 millions de gourdes. 55 hommes et femmes sont en course pour remplacer Michel Martelly en tant que 54e président d’Haïti. [kft gp apr 9/08/2015 17 :30]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article18647#.Vch0kfntlBc

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