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jeudi 10 mai 2012

Guadeloupe Le Haiti Compas Festival : développement et coopération culturelle


Gosier (Guadeloupe.) Mardi 8 mai 2012. CCN/CaribbeanMusicNews.com. 14 ans après Miami, la Guadeloupe a désormais son Haïti Compas Festival (HCF). Du 27 au 29 avril, a eu lieu la première édition du HCF971, au Palais Omnisport du Gosier, dans la banlieue de Pointe à Pitre. Pour l’occasion, la Guadeloupe , les amateurs de konpa nouvelle génération et old school ont été servis. Retour sur trois jours, pleins de succès, sur « le tempo du konpa » et qui ont confirmé les affinités culturelles entre la Guadeloupe et Haïti.
Un nouvel âge d’or du konpa en Guadeloupe serait-il à venir ?
Si durant les années 70 à 80, les groupes de konpa old school avaient conquis la Guadeloupe, au point parfois de s’y installer en « résidence artistique » durant de longs mois, depuis l’arrivée du konpa nouvelle génération, l’engouement, bien que jamais éteint, semblait tout de même moindre. Seuls quelques groupes tels que Top-Vice de Robert-Charlot, T-Vice, Carimi, avaient tiré leur épingle du jeu et repris le flambeau depuis le milieu des années 90, en termes de régularité et de fortes fréquences de prestations live en Guadeloupe. Et, plus récemment, de nouveaux champions du konpa, comme Ti Kabzy, Djakout #1, Kréyol La ou encore Nu-Look, trustent le haut des affiches des concerts internationaux –encore assez communautaires – et des charts konpa.
Et, comme auparavant, les amateurs et organisateurs de spectacles de Guadeloupe ont largement contribué à ce succès renouvelé. C’était donc un juste retour des choses que la Guadeloupe ait, enfin, son propre festival de konpa. Car, nul n’ignore qu’outre ce support sans cesse réitéré, la Guadeloupe a aussi joué un rôle non négligeable dans l’évolution du genre lui-même. En effet, si, aujourd’hui, existent les groupes dits de « konpa nouvelle génération », ou encore « l’électro konpa » de Ti Kabzy, c’est bien parce qu’il y a eu, au milieu des années 70, « Les Aiglons » de Basse-Terre, avec notamment le célébre titre-culte « Cuisse la ». Un momentum musical guadeloupéen crucial qui a marqué le konpa à tout jamais. Après le génial coup de synthétiseur de Patrick Nuissier sur « Cuisse la », le konpa direk a résolument pris cette tournure plus électronique qu’on lui connaît aujourd’hui, et avec l’arrivée des nouvelles technologies, et la boîte à rythmes, est né le « konpa digital » ou « konpa nouvelle génération ».
Logique donc que la Guadeloupe ait, enfin, son propre festival. Car, au fond, après Port-au-Prince et Miami, il ne serait pas prétentieux de dire que notre pays est aussi une capitale – si ce n’est l’une des plus importantes – du konpa.
Et, c’est à l’initiative de François Yrius, Reda Adjouba, Laure Zafra et Robert Hubert, entre autres, que ce tout premier HCF a vu le jour.
Pendant 3 jours , de nombreux mélomanes ont pu apprécier, en live, Ti Kabzy, T-Vice, Mass Konpa, Djakout #1, Chris Bazile de Volo Volo, Robert Martino et Nu-Vice de Robert-Charlot. Contrairement au Festival de Miami, qui se déroule – à l’occasion de la fête du drapeau haïtien le second week-end de mai – celui de Guadeloupe a duré un week-end entier. C’est dire l’engouement que suscite encore, le konpa.
Une preuve de plus, s’il en fallait, que la Guadeloupe est une terre résolument et naturellement caribéenne. Reste à traduire cette coopération musicale et culturelle en des expressions politiques et économiques profitables à la Guadeloupe dans la région.
Durant ces trois jours « sou konpa », c’est le groupe Ti Kabzy qui a retenu particulièrement l’attention de CCN. Le groupe, que nous avions rencontré il y a quelques semaines (voir notre interview « La créolité est l’essence de notre électro konpa »), développe et exécute magistralement un « électro konpa » qui reprend les codes du konpa old school et nouvelle génération, tout en poussant à fond l’utilisation des nouvelles technologies. Et, Ti Kabzy se distingue des autres ténors en proposant un show complet : musique live toujours à point, des animations et des interactions avec le public bien vues, et un jeu d’ensemble qui ne cesse de s’améliorer.
La Guadeloupe aura surtout apprécié l’hommage appuyé aux musicos du pays tels que Patrick St Éloi, repris, tout en finesse et justesse par Alain Lanoue, le chanteur charismatique de Ti Kabzy, et chouchou de ces dames. Les fans de la gente féminine ne s’y sont pas trompées, au premier rang. De là où il nous regarde, St Éloi a dû apprécier « Darling » et « West Indies » version électro konpa.
L’on notera aussi la reconnaissance des Aiglons, avec l’incorporation du refrain de « Cuisse la » dans la séquence animation durant le méga hit « Relax ». Une preuve de plus que la Guadeloupe est bien une capitale konpa ! Vivement le nouvel album du groupe annoncé pour bientôt, avec des collaborations guadeloupéennes tout aussi intéressantes que ce spectacle.
http://www.caraibcreolenews.com/news/guadeloupe/1,3810,08-05-2012-guadeloupe-le-haiti-compas-festivala-da-veloppement-et-coopa-ration-culturelle.html

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