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mercredi 18 janvier 2012

« Ça commence à changer. Assez, oui, pour être optimistes »

mercredi 18.01.2012, 05:21 - La Voix du Nord • LES VISAGES DE L'ACTUALITÉANNETTE ET JOSEP
Pour la troisième fois depuis le 12 janvier 2010, ils sont retournés sur place. De ce dernier voyage en Haïti après le tremblement de terre qui a ravagé le pays, Annette et Joseph Massé, membres ô combien actifs de la Communauté haïtienne du Nord - Pas-de-Calais, sont revenus avec espoir et l'assurance que l'aide apportée aux Haïtiens, même s'il ne s'agit que d'une « petite goutte d'eau », était efficace. Les deux Wavrinois restent mobilisés : « Il y a toujours besoin d'argent. »
PAR JEAN-CHARLES GATINEAU
lambersart@lavoixdunord.fr
De leurs deux premiers voyages, Annette et Joseph Massé étaient rentrés « déçus », pour dire pudiquement les choses. En mars, puis en novembre 2010, les stigmates du terrible tremblement de terre de janvier de la même année étaient encore présents. « L'école Saint-Alphonse que nous soutenions depuis 25 ans n'était plus qu'un tas de gravats », se souviennent les époux wavrinois.
Pour la troisième fois, donc, ils sont retournés sur place, au mois de décembre, rencontrer les Haïtiens et constater l'efficacité de l'aide fournie. Une aide financière rendue possible grâce à toutes les actions de soutien organisées par l'association et auxquelles ont adhéré en masse les Nordistes, en particulier les Wavrinois et les habitants des Weppes.

Quatre mois de cantine
« En deux ans, il y a eu beaucoup de choses faites, ont constaté Annette et Jospeh. Après le tremblement de terre, puis le cyclône et l'épidémie de choléra, on avait l'impression que les Haïtiens étaient démoralisés. Mais, en décembre, on a constaté que le peuple rebondissait, avec un courage phénoménal. » Plus précisément, les Massé se sont rendus dans la capitale Port-au-Prince, dans l'espoir de rendre visite aux élèves de l'école Saint-Alphonse, reconstruite dans le bidonville de Cité Soleil. « Nous n'avons pas pu y accéder pour des questions d'insécurité, regrettent-ils.
Mais nous savons, via son administrateur, que l'argent a été bien employé. » L'association a donné deux fois 5 000 E. « Cela a permis de payer quatre mois de cantine pour 900 enfants et d'acheter des bancs et des tables.
160 E pour un banc de cinq places, cela peut paraître cher, mais là-bas, le bois est rare, donc très cher. » Ils ont pris ensuite la Route du Nord, vers Grande Plaine.
 Ils y ont rencontré des paysans et leurs familles, regroupés dans ce qui ressemble à une coopérative et appelée kombit. « Les paysans creusent des routes et en profitent pour aménager les abords en zone cultivables (légumes, bananes, cannes à sucre...), tout en reboisant la montagne. »
Là encore, l'aide de l'association s'est montée à deux fois 5 000 E. Cet argent a de nouveau servi pour la cantine des enfants mais aussi pour aider aux soins de tous : « Le premier hôpital est à 18 km, il est difficile de s'y rendre et, sur place, les soins ne sont pas gratuits. » Une partie de la somme est de plus destinée au reboisement et l'ensemencement des terres.
Plus loin dans le pays, les Nordistes ont également acheté quatre vaches laitières afin de fournir du lait pour les cantines.
Dans le petit lieu-dit de Bois au Bée, ils ont rencontré des familles vivant encore sous des tentes fournies après le séisme et qui devraient bientôt être relogées. « L'école va bientôt être reconstruite ! »
« Tout avance mais cela prend du temps. Le but de nos voyages est aussi de montrer à tous ceux qui ont donné que l'argent que ce que nous avons envoyé sert réellement à quelque chose. Beaucoup de gens ont eu trop de doutes sur l'aide humanitaire. Mais il faut continuer à nous aider . »
Ce qu'Annette et Joseph ont vu en décembre leur permet-il d'être optimistes ?
 « Ça commence à changer. Assez, oui, pour être optimistes. Les gens ont espoir en leur nouveau président qui a notamment promis l'école gratuite pour tous. Il devra néanmoins très vite résoudre les problèmes d'insécurité.
Les gens sont en tout cas nourris de confiance. Ils ont tous espoir : Bon die bon, disent-ils en créole. Dieu est bon. »
http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Loos/actualite/Loos/2012/01/18/article_ca-commence-a-changer-assez-oui-pour-et.shtml

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