Olivier Parent
Le Soleil
(Québec) Wyclef Jean n'est peut-être devenu président d'Haïti, mais, hier soir, il avait tout l'air du nouveau prince de Lévis. Acclamée du début à la fin de son tour de chant carnavalesque, la star du hip-hop n'a pas déçu les milliers de spectateurs qui s'étaient déplacés pour bouncer sur ses hits. Et des hits, il y en a eu.
À travers les beats exotiques, parfois jazzés du classique Guantanemera, Jean a pris un malin plaisir à scander «Lévis, Lévis, Lévis!» et à faire sauter le parterre. Et on n'avait encore rien vu.
Jean a peut-être bénéficié d'un accueil princier, mais il ne s'est pas assis sur ses lauriers pour autant. Que non. Il a poussé la note avec fougue - même si les bandes préenregistrées prenaient plus de place à certains moments -, il a fait montre de sa virtuosité à la guitare le temps d'un solo réalisé au-dessus de sa tête et à l'aide de ses dents, puis il a soulevé une jeune fille du public sur ses épaules pour prendre la pose.
Hommages
Wyclef a aussi pris le temps de saluer la regrettée Amy Winehouse, de même que Kurt Cobain en faisant jouer Smells Like Teen Spirit. Rien ne l'arrêtait, et son plaisir était palpable. Qu'importe si on s'attendait à un public plus nombreux.
Pendant que la musique de Sweetest Girl s'égrenait, Wyclef a pris l'initiative de se faufiler dans la foule pour se rendre jusqu'aux tours d'éclairage au milieu du parterre, allant jusqu'à grimper dans l'une d'elles pour mieux voir la faune en liesse. Il ne semblait pas avoir été mis au courant des ennuis techniques survenus plus tôt cette semaine avec lesdites tours...
Du lot de chansons interprétées, dur de distinguer le très bon du bon, mais notons la très effrénée Carnaval pendant laquelle le public faisait tournoyer des vêtements et des drapeaux dans les airs, ainsi que Hips Don't Lie, qui a déclenché une vague de déhanchements. Malgré quelques problèmes de son, l'incontournable 24 heures à vivre avec Muzion a été le moment de voir à l'oeuvre Wyclef le parrain. Imposs, de Muzion, l'a bien dit : «C'est une affaire de famille ce soir.»
Si les fans réunis hier avaient pu voter pour Wyclef Jean à leur sortie du spectacle sans temps mort, pas de doute qu'il aurait reçu les honneurs de la majorité et qu'il serait accueilli à bras ouverts lors d'un prochain scrutin. Sans offense à la mairesse de Lévis, Danielle Roy Marinelli.
Muzion
De belles retrouvailles avec le groupe hip-hop Muzion avaient ouvert de belle façon la soirée. Le trio montréalais d'origine haïtienne n'en était pas à sa première ouverture pour Wyclef Jean. On comprend ce dernier d'avoir voulu répéter l'expérience. Même s'ils évoluent en solo depuis quelques années, Dramatik, Imposs et J-Kyll rappent toujours d'une même voix, que ce soit pour interpréter leurs premiers succès (La vi ti nèg, Rien à perdre) ou leurs chansons respectives. Et ils donnent eux aussi dans le carnaval musical, passant du rap dans sa forme la plus traditionnelle, au «rock sale» (c'est eux qui le disent) ou à la pop de Michael Jackson (pour une reprise de Billie Jean). Pour ce qui est du freestyle «cru» de J-Kyll en début de performance, pas certain que c'était adéquat pour Festivent. Mais devant une foule aussi imposante que celles des têtes d'affiche des derniers jours, les Montréalais ont démontré qu'ils étaient un choix gagnant. Et qu'ils auraient toutes les raisons de se reformer.
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/arts-et-spectacles/sur-scene/201108/06/01-4424089-wyclef-jean-le-nouveau-prince-de-levis.php
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
dimanche 7 août 2011
Wyclef Jean: le nouveau prince de Lévis
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