7 août 2011 -
Paul Dossous a été élu supérieur général des Pères de Saint-Jacques, à Guiclan (29). Un événement majeur pour la société missionnaire: il est le premier Haïtien à occuper cette fonction depuis 1864.
Tous les six ans, au centre missionnaire de Guiclan, 17 délégués des prêtres de Saint-Jacques affluent d'Haïti, du Brésil et de France pour leur assemblée générale et leurs travaux qui vont durer trois semaines. Ce grand rendez-vous, aussi rare qu'une troménie, s'est achevé la semaine dernière avec une petite révolution: le père MichelMénard, supérieur général depuis 18 ans, a souhaité s'effacer. «À 75 ans, il était naturel que je passe la main!», explique-t-il, son éternel sourire de quinquagénaire aux lèvres. Il restera néanmoins un acteur incontournable de la grande chaîne missionnaire.
Le premier supérieur général noir depuis 1864
Le vrai changement, c'est l'avènement, après plusieurs jours de discussions, d'une nouvelle figure tutélaire. Paul Dossous, Haïtien âgé de 43 ans, originaire de Jacmel, a été élu supérieur général.
Dès le lendemain de son élection, il a dû repartir à Campinas, dans l'État de Sao Paolo (Brésil), où il enseigne la théologie. Il rejoindra définitivement le centre de Guiclan en novembre. «C'est formidable, s'enflamme le père Ménard, c'est même historique! Depuis la fondation en 1864, le premier prêtre haïtien de notre communauté n'a été ordonné qu'en 2001!».
Dix ans plus tard, l'un d'entre eux devient supérieur général: une évolution naturelle pour une société de prêtres fermement engagée sur le chemin du métissage. «Cette année, parmi les 17 délégués, il y avait huit Haïtiens, un Brésilien, indique Michel Ménard. C'est la première fois que les Français se retrouvent en minorité. C'est représentatif de notre groupe et j'aurais souhaité que ça arrive plus vite.»
Des prêtres plus jeunes
Par ailleurs, les délégués ont planché sur la stratégie des six années à venir: continuer la mission d'évangélisation «en allant auprès des plus éloignés», améliorer la communication entre les membres, enfin, former et accompagner les futurs prêtres. À relever, également, un net rajeunissement des cadres. «Sur 64 prêtres, 21 ont moins de 45ans.
La moyenne d'âge des Haïtiens et des Brésiliens tourne autour de 35 ans, celle des Français de 70 ans», fait remarquer le père Ménard. Pour autant, la société de Saint-Jacques ne voit pas poindre de conflit des anciens et des modernes.
Depuis les années 70, les prêtres ont résolu leurs grandes questions existentielles: s'implanter au Brésil, en plus d'Haïti, cent fois oui! Aider l'église d'Haïti à s'organiser, certes mais une fois le travail bien fait, «disparaître ou continuer?». Pour Michel Ménard, la réponse est évidente: «Continuer! Mais ensemble avec les jeunes Haïtiens et Brésiliens.»
* Stéphane Siohan
http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/finistere/peres-de-saint-jacques-une-revolution-de-couleur-07-08-2011-1392859.php
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
dimanche 7 août 2011
Pères de Saint-Jacques. Une révolution de couleur
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