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samedi 9 octobre 2010

Managers sans frontières: cinq continents en cinq ans

Publié le 09 octobre 2010 à 05h00

Marie-Josée Nantel

Le Soleil
(Québec) Afin de souligner son cinquième anniversaire, le programme de l'Université Laval Managers sans frontières tiendra au cours de la prochaine année une série d'activités, dont l'exposition des meilleures photos de ses finissants, inaugurée mardi au Palais Montcalm.
«Ma passion, c'est l'être humain!» de lancer Véronique Kingsley, encore émue devant sa photographie. En 2009, cette étudiante à la faculté de l'administration a fait un stage de cinq mois au Burkina Faso, orienté vers le développement international et l'action humanitaire. Recrutée par le Centre d'études et de coopération internationale (CECI), elle a été conseillère en communication pour une association locale. Une expérience des plus enrichissantes.
«J'ai développé ma capacité d'adaptation et ma flexibilité dans mon travail, mais aussi, j'ai appris à relativiser, à dédramatiser», raconte-t-elle en se souvenant de cet enfant qui se faisait battre par sa mère. Avec émotion, elle explique pourquoi elle a choisi de ne pas le réconforter, un geste pourtant banal. «Il se serait habitué et quand je serais partie, qui l'aurait fait? Il faut voir plus loin que le moment présent et voir les impacts de nos actions sur le long terme», souligne-t-elle.
Comme elle, Mélissa Laporte a réalisé un mandat à l'international, mais en gestion de l'éducation au Niger, alors qu'elle était étudiante au baccalauréat en 2006. Aujourd'hui directrice de Managers sans frontières, Mme Laporte croit plus que quiconque en ses débouchés.
«Le taux de placement est entre 83 et 89 %. Presque tous les étudiants se font offrir un emploi après leur séjour, par leur partenaire. C'est un excellent tremplin pour la carrière, car la première expérience sur le terrain est difficile à aller chercher.»
En effet, Joël Teurtrie, qui s'est rendu en République démocratique du Congo comme assistant logisticien en 2006, travaille aujourd'hui pour le même organisme, Action contre la faim. Il n'a même pas eu le temps de terminer son stage de six mois! «Ils m'ont embauché après trois mois, précise M. Teurtrie. En humanitaire, il faudrait être né avec deux ans d'expérience. Ils ont besoin de gens opérationnels tout de suite, car ils n'ont pas les moyens ni le temps de nous former sur le terrain», explique-t-il, conscient de l'opportunité.
Jusqu'ici, les coopérants de Managers sans frontières ont réalisé 94 mandats dans 40 pays, sur les cinq continents. Chaque stage, qui coûte entre 5000 et 10 000 $, est financé en grande partie par la Fondation Famille Choquette.
Et cette année, même Grégory Charles sera de la partie. Avec son Collège vocal de Laval, il présentera un concert-bénéfice au Palais Montcalm, le 3 novembre. Au programme, un tour du monde en musique, bien sûr!

Un premier mandat
Afin de devenir lui-même un acteur d'aide humanitaire sur le terrain, Managers sans frontières compte réaliser son premier mandat en janvier 2010. «C'est un projet d'aide à la reconstruction en Haïti pour les études supérieures. Notre mandat est d'aider l'équipe de l'Université d'État d'Haïti à revoir ses stratégies de représentations auprès des bailleurs de fonds», a confié au Soleil Mélissa Laporte, la directrice de l'organisme.
À la fin du mois d'octobre, elle se rendra quelques jours en Haïti pour définir les paramètres du projet et s'assurer de la bonne coordination de toutes les universités qui participeront au projet.
Et qui seront les gestionnaires de ce projet? «Que des anciens diplômés!» a laissé savoir fièrement Mme Laporte. «C'est notre façon de les encourager. Ça [leur] donnera la possibilité de travailler sur le terrain sur un projet exclusif et non pas en mode stage!»
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/societe/201010/08/01-4331021-managers-sans-frontieres-cinq-continents-en-cinq-ans.php

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