Haïti: L'idée de procéder, à la faveur de la fin de mandat présidentiel, à des bilans sectoriels et ministériels est non seulement un exercice capable de bousculer les réputations surfaites mais aussi une démarche circonstanciée enrichissante. Un Etat, ce n'est pas seulement le président de la République. C'est l'administration publique dans ses moindres représentations territoriales et fonctions transversales. Comment voter ? Voter, pourquoi ? L'évaluation dans la gestion du pays, voilà l'équation nouvelle dans un pays où l'impunité est reine, où jan l pase l pase. Du pouvoir judiciaire au pouvoir parlementaire, des organismes déconcentrés aux ministères, toute la folle déprime communautaire met en scène un féroce besoin d'efficacité - une catharsis par la culture ou l'obligation de résultats. En réalité, ce ne sont pas des mots. La Première ministre Michèle Pierre-Louis, après son tonitruant prédécesseur Gérard Latortue, avait médiatisé ce thème en proposant à son équipe gouvernementale l'ultime incarnation de la reddition des comptes.
Comme en écho à ce devoir-droit d'inventaire, la nécessité de sanctionner ou d'apprécier l'action de nos hauts fonctionnaires et nos élus correspond à un aspect régulateur d'une démocratie fonctionnelle. Cela se paie de doutes permanents et d'objectivité assidue. D'abord, il faut poser les bonnes questions.
Que fera-t-on demain qu'on n'avait pas essayé hier en termes d'infrastructures (aéro) portuaires, scolaires, culturelles, sanitaires ? Quand donc aurons-nous une politique étrangère dynamique et utile ? Une vigoureuse politique de la jeunesse et de l'environnement ? Combien de temps faudra-t-il attendre pour avoir une véritable politique économique et commerciale ? Une politique monétaire favorable à l'investissement privé et, du coup, à la création de petites et moyennes entreprises ? Comment l'actuel pouvoir et ses alliés pourraient-ils convaincre les Haïtiens - les électeurs - que « les fondamentaux » de notre économie et de notre (in)sécurité sont bons, alors que nous sommes sur le qui-vive, que les sans-abri sont en sécurité puisqu'ils vivent à la belle étoile, loin du béton ?
Une génération (perdue) en juge une autre (sacrifiée). Une campagne électorale est une occasion en or pour dresser sans complaisance des bilans à tous les niveaux. Pour donner un élan après d'autres échecs et d'autres déceptions. Pour changer de style de pouvoir ou d'orientation. A défaut de pouvoir tout chambarder.
Pierre-Raymond Dumas
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=84424&PubDate=2010-10-08
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
samedi 9 octobre 2010
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