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vendredi 22 octobre 2010

Épidémie de choléra: Haïti en «alerte maximale»

Publié le 22 octobre 2010.-
Thony Belizaire, Agence France-Presse
Saint-Marc, Haïti
Les autorités haïtiennes et les organisations humanitaires étaient vendredi en état d'«alerte maximale» pour tenter de juguler l'épidémie de choléra qui a tué au moins 135 personnes ces derniers jours dans le nord du pays.
Selon le ministère haïtien de la Santé, le pays a enregistré 135
morts  et plus de 1000 cas de choléra, précise Catherine Huck,
directrice adjointe pour Haïti du Bureau de coordination
des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA).

PHOTO: THONY BELIZAIRE, AFP
L'apparition de la maladie a été confirmée vendredi matin par le ministre haïtien de la Santé Alex Larsen, qui a indiqué lors d'une conférence de presse qu'il s'agissait d'une souche «O1» de choléra, le «type le plus dangereux».
Cette variante de la maladie est à l'origine de la majorité des flambées de la maladie dans le monde, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
«Nous sommes en état d'urgence sanitaire, c'est un nouveau malheur qui frappe le pays qui n'avait jamais connu cette maladie dans le passé», a déclaré le ministre, qui a mobilisé toutes les structures de santé du pays afin de faire face à cette situation.
Le Dr Larsen s'exprimait après une réunion de crise en présence du président René Préval.
La souche de la maladie a été localisée dans le département de l'Artibonite et dans le fleuve du même nom qui traverse la région, qui a connu un afflux de réfugiés, vivant dans des conditions d'hygiène précaires, après le séisme dévastateur du 12 janvier.
Le dernier bilan, communiqué jeudi par les autorités sanitaires haïtiennes, fait état de 135 morts ces derniers jours et plus de 1500 malades hospitalisés.
L'OMS, qui attend le résultat de tests avant de confirmer la présence du choléra, évoquait une «flambée diarrhéique» et un bilan de 150 morts.
Après le séisme qui a fait plus 250 000 morts à Port-au-Prince et dans sa région, les ONG avaient fait part de leurs craintes de voir apparaître des épidémies en raison des mauvaises conditions sanitaires dans lesquelles vivent des centaines de milliers de personnes depuis le séisme, et de l'accès difficile à l'eau potable.
La mobilité de la population au sein des camps de personnes déplacées, facteur de propagation du choléra, est une préoccupation majeure des autorités haïtiennes.
«C'est l'alerte maximale, nous devons rester mobilisés 24 heures sur 24 pour aider le gouvernement à faire face à cette situation», a déclaré le président de l'Association médicale haïtienne, Claude Suréna.
Dans la région touchée par la maladie, les hôpitaux sont débordés par l'afflux de patients et le personnel médical manque, tout comme les médicaments.
Les malades sont parfois soignées à même le sol, comme à l'hôpital Saint-Nicolas de Saint-Marc, une commune située à 96 km au nord de Port-au-Prince, où la détresse se lisait sur le visage des centaines de personnes attendant d'être prises en charge.
«Les malades continuent d'arriver et nous n'avons pas suffisamment d'espace pour les accueillir», a déclaré le Dr Raoul Voncent, responsable de l'unité sanitaire de l'Artibonite. «Nous avons un problème de véhicules pour transporter les malades et de personnels pour les soigner».
Selon des radios locales, des malades sont décédés dans des régions reculées avant même d'avoir pu atteindre les centres de santé.
«Le ministère de la Santé va envoyer trois nouvelles ambulances sur place pour essayer de réduire le temps de trajet des malades», a assuré Gabriel Thimoté, directeur général de la Santé publique.
L'OMS a dépêché des experts pour surveiller la situation.
Le choléra est une maladie hautement contagieuse, qui peut tuer en quelques heures, et dont la propagation est favorisée par les défaillances des réseaux sanitaires et l'absence d'hygiène et de soins.
http://www.cyberpresse.ca/international/amerique-latine/201010/22/01-4335016-epidemie-de-cholera-haiti-en-alerte-maximale.php

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