Google

lundi 24 mai 2010

Paroles d'espoir en Haïti : INTRODUCTION

À Haïti, la vie reprend son slalom", écrit le 3 mai Frantz Duval, le rédacteur en chef du Nouvelliste, le plus ancien quotidien d'Haïti. Le 3 mai pourtant, deux répliques ont été enregistrées à 40 kilomètres de la capitale. "Port-au-Prince a continué à vaquer à ses occupations, continue Frantz Duval. “Ou santil ?” (“Tu l'as ressenti ?”) par-ci, “ou santil ?” par-là, on en rit et on reprend le collier, en cachant ce coup de poignard ressenti le temps de chercher la porte ou de se mettre discrètement à l'abri d'un menaçant pan de mur."

La vie reprend son slalom malgré les 222 500 morts, au moins, les pluies diluviennes, les habitants qui continuent de fuir Port-au-Prince et les viols dans plusieurs campements de réfugiés. La reconstruction d'Haïti commence. Elle sera longue. Il y a aujourd'hui 1,3 million de sans-abri. 1 300 écoles, 50 hôpitaux et centres de soins, nombre de bâtiments publics sont à terre.
http://www.lemonde.fr/ameriques/article_interactif/2010/05/24/paroles-d-espoir-en-haiti_1361270_3222_1.html
Le 31 mars, saluant une " générosité extraordinaire ", l'ONU a annoncé que l'aide internationale va apporter 10 milliards de dollars, 7,4 milliards d'euros. Il faudra bien ça. Les dégâts matériels ont été estimés à 8 milliards de dollars.
Mais comment estimer les traumatismes humains ? Aujourd'hui, des débats cruciaux s'intensifient, tant dans la rue que dans les journaux, les associations, les syndicats ou les partis politiques haïtiens.
Partout, on lit dans les éditoriaux, on entend dire ou déclarer solennellement, comme l'a fait le président René Préval, qu'il faut en quelque sorte profiter du cataclysme pour reconstruire une société plus égalitaire, moins précaire : un nouvel Haïti. Mais lequel ? Et par où commencer ?
Le Monde Magazine a demandé à sept écrivains haïtiens engagés dans le redressement de leur pays de proposer quelques réponses. Au-delà de leurs projets, tous nous disent : si l'aide internationale nous fait chaud au cœur, elle ne doit pas se contenter d'assister Haïti. Il faut associer les Haïtiens à la reconstruction, s'appuyer sur leur énergie, leur besoin de démocratie. Et ne pas faire comme ces ONG pleines de bonne volonté qui livrent du riz aux démunis, sans s'occuper des paysans de l'île… qui produisent du riz – dont Haïti aura besoin demain.
Textes recueillis par Frédéric Joignot

Aucun commentaire: