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mercredi 7 novembre 2007

« Nou tout Konte » - Chronique sur Population et DéveloppementHaïti : la peur au ventre

Mardi 6 novembre 2007
par Vario Serant
P-au-P., 06 nov. 07 [AlterPresse] --- Sur chaque centaine d’enfants âgés de moins de cinq ans en Haïti, quarante-deux sont « mal développés ». La malnutrition - découlant d’une mauvaise alimentation - et la diarrhée sont les deux maladies affectant le plus fréquemment les enfants.
Pour chaque cent (cas de) décès enregistrés parmi les enfants de zéro à cinq ans, vingt à vingt-huit sont liés à ces deux maladies.
À l’hôpital Sainte Catherine par exemple, situé dans le plus grand bidonville de Port-au-Prince, la directrice du Service de Pédiatrie confirme que la diarrhée est la maladie la plus fréquemment rencontrée (parmi les enfants reçus au centre).
« A la faveur de la saison cyclonique, nous avons aussi en surface les maladies respiratoires. Dès que nous entrons dans cette période, nous avons deux problèmes : les problèmes respiratoires et la diarrhée », déclare Dr Armid Jeanty.
À côté de la diarrhée, la malnutrition représente, comme nous le signalions plus haut, l’autre fléau qui n’épargne pas les enfants. Le directeur médical de l’hôpital Sainte Catherine a crû bon de bousculer certains à priori à propos de la malnutrition.
Selon St Fleur Jacquelin, le vocable malnutri traduit la situation d’une personne qui peut être « sous pesée » ou surpesée ». Dans le cas des enfants qui ne mangent pas assez, le terme qui convient le mieux est celui de « sous-nutrition », estime le docteur Jacquelin.
En Haïti, l’insécurité est polymorphe (se présente sur plusieurs formes). Mais celle qui est la plus criante concerne l’insécurité alimentaire. Sur chaque dix familles haïtiennes, quatre subissent cette forme d’insécurité.
La malnutrition frappant les enfants se décline sur plusieurs paliers. Sur chaque centaine d’enfants, vingt-deux souffrent de malnutrition chronique et neuf de malnutrition grave.
Comme le souligne Dr Saint Fleur Jacquelin, l’enfant est censé avoir un poids normal en fonction de son âge. « Lorsque vous pesez l’enfant suivant son âge et sa taille, vous ne trouvez pas ce poids, on peut alors déterminer si l’enfant (en fonction du poids) soufre d’une malnutrition modérée, sévère ou légère », explique le directeur médical de l’hôpital Sainte Catherine.
Il manque à ces enfants (malnutris) beaucoup de choses (des micronutriments) nécessaires à leur organisme comme le fer, l’iode et la vitamine A. Cette situation expose les enfants à plusieurs dangers comme la cécité crépusculaire, l’anémie, les infections, le crétinisme et la mort.
La prise en charge et le traitement des enfants malnutris permettent, selon le docteur St Fleur Jacquelin, un meilleur développement physique et mental (de ces enfants).
Comme vous pouvez le comprendre, la malnutrition (prise dans le sens de sous-nutrition) frappe particulièrement les enfants résidant dans les zones pauvres. Cette situation est d’autant plus critique que les dites zones ont généralement une faible couverture sanitaire (accès aux soins très difficile).
Les haïtiens, en particulier les enfants, ne sont pas égaux devant la santé et la mort. La lutte pour l’éradication de la malnutrition marche donc de pair avec celles contre la pauvreté et les inégalités (sociales). [vs gp apr 06/11/2007 19:00]
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Cet article fait partie d’une série intitulée « Nou tout konte » et réalisée avec le concours du
Fond des Nations-Unies pour la Population (UNFPA). Dans ce cadre, des chroniques radios hebdomadaires sont également diffuées sur Radio Kiskeya suivant l’horaire ci-dessous : - Mardi, au journal de 6 :00 AM - Mercredi au journal de 7 :00 AM - Jeudi au journal de 4 :00 PM - Vendredi, peu avant le journal des sports (12 :55 PM)
http://www.alterpresse.org/spip.php?article6592

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