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mercredi 22 août 2007

Le directeur général de L'ULCC estime utopique la réduction de la pauvreté d'ici 2015 en Haïti, si l'on ne s'attaque pas sérieusement au problème de l

Port-au-Prince, le 20 août 2007 ;(AHP)- Le directeur général de l'Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), Amos Durosier, a fait savoir lundi qu'il était utopique de penser pouvoir lancer le pays sur les rails du développement et réduire la pauvreté d'ici 2015 en Haïti, si l'on ne s'attaque pas sérieusement au problème de la corruption.
M. Durosier intervenait au Karibe Convention Center à Port-au-Prince, à l'occasion de l'ouverture d'un colloque de 4 jours, sur les stratégies nationales à mettre en place dans le cadre de la lutte anti-corruption.
L'éradication de la corruption est devenue, a-t-il dit, une priorité pour le gouvernement haïtien.
"Il nous faut passer de l'ère des conflits et des luttes intestines sans grandeur à une ère de bonne gestion publique et de développement économique, a lancé M. Durosier, soulignant l'engagement du président René Préval à lutter contre la corruption dans le pays.
Rappelant des propos contenus dans le discours du 18 mai 2007 du président René Préval à l'occasion de la fête du drapeau, le responsable de l'ULCC a indiqué que le gouvernement ne sous-estime pas les réseaux de pouvoirs politiques et économiques bien établis qui entretiennent le phénomène de la corruption sous toutes ses formes.
Amos Durosier a estimé également que la convention des Nations Unies en matière de lutte contre la corruption ratifiée par le parlement haïtien, facilite notamment la restitution des biens volés par des dirigeants corrompus et vient compléter la convention interaméricaine qui a été, a-t-il dit, la boussole des actions de l'ULCC, dans la mise en application de son programme annuel de travail.
Il nous faut obtenir quelques résultats rapides, sinon, on va perdre confiance, a déclaré M. Durosier, estimant indispensable l'implication de la presse, de la société civile et de la haute fonction publique dans cette lutte.
Il nous faut aussi beaucoup de jugements dans ce tournant difficile puisqu'il faut trouver l'équilibre entre poursuivre les auteurs de corruption et faire en sorte que notre démarche ne soit assimilée à une chasse aux sorcières, a dit M. Durosier.
De son côté, le ministre de l'économie et des finances, Daniel Dorsainvil, a déclaré que des instructions formelles ont déjà été passées à la Direction Générale des Douanes et la Direction Générale des Impôts (DGI) pour qu'elles améliorent le service d'assistance aux contribuables et aux usagers, dans le cadre de cette lutte.
Selon M. Dorsainvil, la DGD et la DGI doivent mettre à contribution les moyens technologiques appropriés pour permettre aux importateurs et aux contribuables de calculer eux-mêmes le montant de leurs bordereaux avant qu'ils aient à se présenter à leurs bureaux.
Le phénomène complexe qu'est la corruption, avec toutes ses implications et ses ramifications est à combattre sous toutes ses formes puisqu'il est de nature à menacer l'effort de récupération et de relance économique, à entraver notre projet de lutte contre la pauvreté, à fausser sinon à obscurcir les règles du jeu et à réduire du coup notre compétitivité et notre productivité, a insisté M. Dorsainvil.
Cette lutte, a-t-il souligné, concerne tous les secteurs du pays. Il a donné la garantie que les efforts seront poursuivis, du côté des autorités, en vue de rendre les finances publiques plus transparentes, d'augmenter les recettes de l'Etat, d'engager des dépenses nécessaires et utiles et d'investiguer aux fins de poursuite des cas de corruption.
Le premier ministre Jacques Edouard Alexis a pour sa part réitéré l'engagement de son gouvernement à poursuivre une lutte sans merci contre ce phénomène qui menace le projet démocratique national.
Trop souvent Haïti est injustement singularisé comme le lieu par excellence des pratiques de corruption sans rappeler les importantes connexions internationales qui dans bien des cas déclenchent et alimentent de telles activités sur nos rives, a souligné M. Alexis, citant comme illustration le cas de la drogue qu'Haïti ne produit pas.
Selon lui, la corruption recèle un coefficient particulièrement élevé d'ignominie dans les pays à faibles revenus et devient tout bonnement révoltante quand dans ces pays des officiels de haut rang gaspillent et volent, a-t-il dit, les ressources destinées au financement d'activités allant dans le sens des besoins et aspirations des citoyens et des citoyennes maintenus dans l'indignité absolue.
Le chef du gouvernement a fait savoir que la démarche anti-corruption s'inscrit fondamentalement dans le cadre de la lutte pour l'instauration de la démocratie en Haïti qui représente une étape incontournable de la refondation de l'Etat.
Haïti a besoin d'une nouvelle génération de serviteurs de l'Etat, à la rectitude exemplaire, a-t-il lancé.

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Source
http://www.ahphaiti.org/ndujour.html

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