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mardi 21 août 2012

Sourd aux protestations, Michel Martelly installe son conseil électoral permanent

"Chantre" de la rupture politique, le chef de l’Etat a pris lundi soir le risque de s’engager dans une dangereuse confrontation avec la classe politique et la conscience citoyenne en proclamant l’entrée en fonction du CEP contesté, présentée comme un refus de violer la nouvelle constitution amendée et une volonté inébranlable de promouvoir l’Etat de droit et de clore la série interminable des organismes électoraux provisoires Publié le lundi 20 août 2012 Le Président Michel Martelly a fermement défendu lundi soir comme un « défi majeur à relever » sa décision de mettre en place le conseil électoral permanent malgré les contestations en fermant la porte à toute négociation sur la constitution d’un CEP provisoire résultant d’un consensus national. « J’ai opté pour la solution constitutionnelle », a déclaré dans une adresse à la nation le chef de l’Etat qui a annoncé, dans l’attente des trois représentants du Parlement, l’entrée en fonction le jour même des six conseillers électoraux nommés et qui ont reçu pour instruction de se mettre au travail rapidement dans la perspective de « l’organisation d’élections libres, honnêtes et démocratiques ». Amputé d’un tiers de ses membres, le Sénat ne parvient pas à combler, de concert avec la Chambre des Députés, les trois sièges restés vacants au CEP au moment où des voix s’élèvent au Parlement et au-delà, dans la classe politique et la société civile, contre la constitution d’un organisme électoral jugé illégitime et inconstitutionnel pour arbitrer le prochain scrutin sénatorial, municipal et local. Estimant que le pays se trouvait aujourd’hui « au carrefour de l’histoire » après avoir expérimenté seize institutions électorales provisoires, M. Martelly a insisté une fois de plus sur la nécessité pour son régime d’éviter, au nom des promesses de campagne, d’un engagement patriotique éprouvé et du renforcement de l’Etat de droit, de perpétuer les violations de la constitution commises ces 25 dernières années. « Former un CEP permanent a toujours été un défi majeur pour tous les chefs d’Etat qui se sont succédés au pouvoir depuis 1986 », a poursuivi le Président qui dit avoir écarté la poursuite de la tradition du provisoire en rejetant les différentes formules de CEP spécial, de consensus, d’exception, de transition ou ultime qui lui ont été proposées. « Le CEP permanent est un défi relevé », a-t-il avancé avec assurance en estimant qu’il incarnait le changement, la défense de l’intérêt collectif, de la démocratie et de son corollairen indispensable, les élections, contre un cycle de désordre interminable, préjudiciable à la population et une approche politicienne du débat actuel. Enfin, le chef de l’Etat exhorte les différents acteurs nationaux à assumer leurs responsabilités dans le sens de l’avancement du pays plutôt que de « fragiliser davantage les institutions de notre jeune démocratie ». « Marchons unis, dans nos rangs point de traîtres », une des strophes de la dessalinienne devenue ces derniers jours le leitmotiv préféré de Michel Martelly, était encore au rendez-vous dans ce message délivré sur fond de polarisation de l’espace politique. Indignés devant la décision du président du conseil supérieur du pouvoir judiciaire, Me Anel Alexis Joseph, de torpiller le processus de désignation des trois représentants du CSPJ au CEP, divers représentants de la classe politique et de la société civile accusent le pouvoir d’avoir sélectionné des marionnettes -avec à la clé des mandats de trois, six et neuf ans- en vue d’organiser des élections officielles sur mesure. spp/Radio Kiskeya http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article9068

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