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mardi 14 août 2012

Pas d'âge pour aimer Tabou-Kassav

Le Nouvelliste | Publié le : lundi 13 août 2012 Jean-Philippe Étienne etiennejeanphilippe08@gmail.com J'ai leurs DVD, je connais leurs textes par coeur, je suis un mordu de leur musique... Mais je n'avais jamais été à un de leurs concerts, jusqu'à vendredi dernier. Deux ténors caribéens, deux bands qui me tiennent toujours en haleine... Cette fois sur une même scène, pour un moment unique, le groupe Kassav de la Guadeloupe et notre Tabou Combo national. J’arrive au Parc historique en pleine prestation de Kassav. Zut ! ils ont déjà commencé… « Kay manman latè te tranble. » En effet, je tremble d’impatience dans la longue file d’attente qui présage de la foule qu’il y a à l’intérieur. Sans retenue, je l’avoue, je passe devant plusieurs personnes et je pénètre dans l’enceinte attrayante et grouillante de bonne humeur. En deux pas je me mélange à la masse en liesse, et en un souffle l’euphorie m’envahit. M vin danse pou tout kòb mwen ! Jocelyne Béroard, la diva de Kassav, me le rend bien avec « Solèy », « Tim tim », « Siwo », interprétés avec toute la ferveur d’il y a vingt ans… Jean-Philippe Marthély, à la fois calme et alerte, ne fait qu’en rajouter avec « Rete » et « Madjana » ; et surtout avec ses impressionnants talents d’animateur qui devraient bien faire des émules parmi nos musiciens. La foule devient rapidement « la bande à Pipo ». Jacob Desvarieux, quant à lui, toujours en cerise sur le gâteau, avec son indescriptible voix, finit de créer le délire avec « Soulaje yo » et le célèbre « Zouk la se sèl medikaman nou ni ». L’entracte est assuré par notre bon vieux Valmix (je ne l’ai pas vu sur le carton d’invitation, a-t-il encore changé de nom ?). Mon adrénaline n’a pas fini de monter… Du house, un peu de rabòday, Fanorah et Daphney qui me rejoignent pour pump it up, et Tabou qui se prépare ! Hum… tonight gonna be a good night! Et arriva le moment que j’attendais tant, depuis quand je me transformais en Shoubou, Herman, Fanfan Ti Bòt, Ti Kapi… devant ma télé ; depuis quand je dansais chez moi un concert entier de Tabou… Ils sont là devant moi, en vrai ! Les musiciens de Tabou Combo investissent la scène l’un après l’autre. Je ne sais pas pour les autres, mais je sens l’effet magnétique de leur aura de génie, de leur œuvre de 44 ans. Et quand Shoubou entonne les premières notes de « Bese ba », ma voix se perd dans les décibels, mes mains balaient le néant et mes pieds ne touchent plus le sol. Pour mes 23 ans, quelques messieurs et dames d’âge mûr s’étonnent du fait que je chante sans hésiter et danse comme un habitué « Boléro jouk li jou », « Zap Zap », « Bebe Paramount », « Aux Antilles »… Mais, chers aînés, sachez que, pire que vous, je suis un malade de Tabou ! Mes amies de ma génération en restent baba. Mwen menm, m vin pou sa, « se Tabou, sa se Tabou ! » Michel Martelly monte sur scène pour chanter « Lakay » ! Il ne manquait que ça pour l’apothéose. Foul la dechire. A ma droite, une dame est en larmes, tellement elle crie. Feux d’artifice, ciel étoilé, sentiment de fraternité, trois ou quatre générations s’entremêlent pour donner son aspect magique à la fête. Albert Chancy, Jean-Philippe Marthély, Yvon Jérôme, Shabba, Roberto Martino… tous sur une même scène, improvisant, émouvant un seul public conquis. Tout se résume au Fenomèn Tabou ! Michel Martelly reste. Il est tantôt choriste, tantôt lead. Il tourne presque le spectacle en un show à la Sweet Micky ! Moi, je ne demande que ça ! Mon groupe, mon président, mon pays ! « Ayiti cheri, m renmem w pou lavi ! » Quand Tabou entame « New York City », c’est là que l’on devient littéralement fou, et l’on joue volontiers le p’tit jeu. Je me sens proche de la fin du show. Alors je fais comme tout le monde, m bay tout ti rès ki rete a. Light is coming ‘’my’’ way ! J’oublie mes amies (désolé !) Je me surprends à « danse kou mabouya », pour ensuite crier, comme le sont mes sens, « the roof is on fire ». Pye m pa ret atè ditou, et ma chemise a besoin d’être essorée… deux fois. Oh, que j’ai sué, que j’ai kiffé ! Merci, DG, pour ce cadeau. Tu as sacrifié pour une fois ton groupe préféré pour le baptême de feu d’un novice qui en est le premier fan. Ah, s ak pa t la yo rate wi ! Pour moi, ce n’était pas un match, un challenge ou un affrontement. C’était la démonstration d’un Kassav dont le professionnalisme devrait inspirer nos groupes, d’un Tabou qui devrait faire la leçon à TOUS nos djaz. Tabou-Kassav, un must. Tabou-Kassav, la communion entre toutes les générations. Tabou-Kassav, mon premier grand concert ! Tabou-Kassav, mon kif ! Jean-Philippe Étienne etiennejeanphilippe08@gmail.com http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=108060

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