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mercredi 22 août 2012

Lac Azuéi, de l'empoissonnement pour le revaloriser

Le Nouvelliste | Publié le : mardi 21 août 2012 Gerard Jeanty Junior Gjeantyjr@lenouvelliste.com La direction départementale agricole de l'Ouest, une entité du ministère de l'Agriculture, des Ressources naturelles et du Développement rural (MARNDR), a réalisé, ce mardi 21 août, un empoissonnement au niveau du lac Azuéi. Ce repeuplement de l'Etang Saumâtre se fait avec près de 100 000 alevins.Les décideurs dudit ministère ont promis de continuer avec cette activité tout au long de cette année afin de revaloriser ledit lac. C’st en présence du titulaire du MARNDR, Thomas Jacques, que cet empoissonnement du lac Azuéi s’est effectué ce mardi. Cet ensemencement, dit-il, s’inscrit dans le plan du président de la République et du chef de la primature visant à faire de la production agricole un pilier. « La production nationale est le pilier sur lequel s'appuie le gouvernement afin d’atteindre l'auto-suffisance alimentaire. Ce thème n’est pas un slogan, mais un ensemble d’actions concrètes à poser afin d’atteindre cet idéal. C’est un combat engagé au même titre que celui qu’avaient livré nos ancêtres pour l’indépendance du pays. Car, c’est quand un Etat peut nourrir son peuple qu’il est considéré comme un Etat souverain. En ce sens, le gouvernement décide de mettre les bouchées doubles », a indiqué M. Thomas Jacques. Par ailleurs, le numéro un du MARNDR a promis de travailler avec son homologue au niveau du ministère de l’Education et de la Société d’exploitation du parc agricole (SODEPA) pour faire du parc naturel Quisqueya de Fond-Parisien un lieu de visite obligatoire pour les écoliers. Il s'est montré aussi attentif aux doléances des pêcheurs et des riverains. Il faut souligner que les habitants des communes de Ganthier et de Fond-Parisien ont sollicité l’accompagnement des autorités étatiques. Ainsi, ils souhaitent que des actions soient posées au niveau des bassins versants. Pour les pêcheurs, il est important qu’il y ait d’autres alternatives à la pêche pour qu’ils puissent gagner leur vie lors des périodes d’empoissonnement du lac. Pour sa part, l’agronome Anoux Severin, en charge de la Direction départementale agricole, a placé l’empoissonnement du lac dans la logique de revalorisation d’une richesse naturelle et exceptionnelle. « Dans tout le pays, nous avons environ 21 000 hectares des plans d’eau. Le lac Azuéi constitue à lui seul plus de la moitié de plans d’eau dans le pays avec une superficie de 11 500 hectares. C’est le troisième au niveau de la région caribéenne. Le lac Azuéi, encore appelé l’étang Saumâtre, contient un bassin-versant de 1 500 kilomètres carrés», a expliqué l’agronome Severin au cours de la présentation du lac. A proximité immédiate du lac, affirme le directeur départemental, il y a environ trois mille familles. Environ 66% de ces familles vivent exclusivement de la pêche. « Le lac abrite près de neuf espèces de poissons dont six sont endémiques. En Haïti, nous consommons 17 000 tonnes métriques de poissons. Pourtant, nous en produisons seulement 5 000 tonnes. Dans ce cas, Haïti importe chaque année 12 000 tonnes métriques de poissons. Cette importation est évaluée à environ dix millions de dollars américains », a révélé M. Anoux Severin. Il a montré la nécessité d’augmenter la production de poissons dans le pays. « Il faut augmenter la consommation et la production des poissons afin de combattre l’insécurité alimentaire. Car, dans la Caraïbe, la consommation des poissons est fixée en moyenne à 24 tonnes métriques. La Jamaïque, par exemple, consomme 35 tonnes métriques par année. Nous ne consommons pas même pas la moyenne». De plus, l’agronome a souligné que le lac a une potentielle de 2 000 tonnes métriques de poissons, mais, le volume réél ne dépasse pas 50 tonnes par an. Selon le directeur départemental, pour permettre au lac d’atteindre sa véritable potentialité, il faut qu’il y ait, chaque année, un empoissonnement de 800 000 alevins sur une période de trois ans. Il dit espérer que cet ensemencement va augmenter le revenu des familles vivant à proximité du lac. Pour sa part, le maire de la commune de Ganthier, Ralph Lapointe, a salué cette initiative et s'est dit satisfait. Il a, toutefois, attiré l’attention des autorités sur un problème grave auquel fait face sa commune. « Il n’y a pas d’agronome disponible dans la commune pour accompagner et encadrer les paysans. Ils sont nombreux à partir pour la République dominicaine après avoir connu des déboires ». Participant également à cette cérémonie, le député Sanozier François, de son côté, a affirmé qu’il va convaincre les autres députés de se pencher sur une proposition de loi sur l’environnement déposée par le parlement jeunesse d’Haïti. Gerard Jeanty Junior Gjeantyjr@lenouvelliste.com http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=108305

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