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vendredi 17 août 2012

Haïti-Rentrée scolaire : Inquiétudes au Plateau Central

Correspondance Ronel Odatte Hinche, 16 août 2012 [AlterPresse] --- La décision prise par le premier ministre Laurent Lamothe de repousser la rentrée scolaire au 1er octobre 2012 soulève le mécontentement d’un grand nombre d’institutrices et d’instituteurs travaillant dans les établissements privés, alors que des parents d’élèves se montrent inquiets. « Les mois de vacances ne sont pas rémunérés et la date du 1er octobre fixée pour la réouverture des classes signifierait un manque à gagner pour nous qui enseignons dans les écoles privées » : c’est ce que déclare Pierre Sully, un enseignant de carrière travaillant pour une institution privée depuis plus de 15 ans. Selon lui, cette démarche consiste à diminuer le nombre de jours de classe et encourage l’oisiveté. Pour Max Anselme, qui enseigne en 5e et 6e année fondamentale à Hinche, cette décision ne devrait pas concerner les élèves qui auront à subir les examens officiels l’an prochain. Par ailleurs, des institutrices et instituteurs du secteur public ne partagent pas l’opinion de leurs collègues et accueillent favorablement ce mois de vacances supplémentaire. Deux jeunes enseignants à l’école nationale de Bassin Zim( 13 km de Hinche) expliquent que la décision du chef du gouvernement de prolonger les vacances pour un mois de plus n’est pas du tout mauvaise. « Si je ne peux pas me payer un moto-taxi, je dois marcher 13 km à pied avant de pouvoir atteindre l’établissement, comment ne pas profiter des vacances ? », déclare l’un d’eux, Eliphète J. Edouard. Des parents inquiets Ismana Joachin, originaire de Hinche, mère de 4 enfants, estime que la décision de Lamothe devrait être en accord avec d’autres mesures d’accompagnement. « La bonne volonté ne suffit pas. Les parents doivent avoir de l’argent pour payer les frais scolaires de leurs enfants », a-t-elle souligné. Par ailleurs, bon nombre de paysans risquent de ne pas pouvoir envoyer leurs enfants à l’école à cause de la sécheresse qui sévit dans plusieurs régions du Plateau Central. Les paysans des localités de Atonuevo, Dondiegue 1, Savanette, et de Savanne Mulate (section Locianne, commune de Thomassique) se plaignent de la rude sécheresse qui paralyse leurs activités. « Nous n’avons plus de maïs, de pois et de pistaches à offrir sur le marché et celles/ceux qui nous sont chers risquent de mourir de faim », indique Sanon St Fleur, ajoutant que ses enfants ne pourront en aucun cas aller à l’école. Même cas de figure dans la localité de Pandiassou (1ére section de Juanaria, commune de Hinche). Miracia Jean, mère de 10 enfants, habite sur 10 m2 de terre, et se dit sans ressources. Son rêve, c’est de voir ses enfants prendre bientôt le chemin de l’école. Interrogée par l’agence en ligne AlterPresse, elle dit attendre une aide des autorités pour concrétiser son projet. Le programme de scolarisation universelle obligatoire (PSUGO) a du mal à répondre aux attentes des démunis. La plupart des parents se plaignent, même avec un support à travers le Psugo, de ne pas pouvoir assumer les dépenses pour les vêtements et les chaussures. Le nouveau ministre de l’éducation nationale, Vanneur Pierre qui était de passage à Hinche le week-end écoulé, a promis de tout faire en vue de restructurer l’éducation au Plateau Central. « L’éducation est une des priorités du gouvernement Martelly/Lamothe. Tout doit passer par l’éducation et le département du Centre figure sur notre liste », ajoute le ministre. Il en a profité pour faire savoir aux enseignants des écoles publiques faisant partie du Psugo que leurs chèques seront bientôt disponibles. Vanneur Pierre, a également annoncé l’implantation dans très peu de temps d’une annexe de l’Université d’Etat dans la commune de Hinche au profit des jeunes du Plateau Central. [ro apr 16/08/2012 12 :20] http://www.alterpresse.org/spip.php?article13241

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