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dimanche 8 janvier 2012

Séisme en Haïti 2 ans après..La Croix Rouge Française

Deux ans après le séisme, le chemin parcouru par la Croix-Rouge française est grand et les résultats visibles pour cette mission à l’international qui reste toujours la plus importante dans l’histoire de notre association, avec 35 expatriés et 350 salariés nationaux mobilisés sur le terrain. Aujourd’hui, Port-au-Prince présente un double visage. Celui des quartiers, où une impression de retour à la normale prédomine : les rues sont animées, dégagées des gravats qui, il y a un an, encombraient encore la capitale. Mais il y a aussi les camps, où les conditions de vie sont difficiles et précaires. Tant qu’il y aura des personnes vivant dans des camps, ce qui risque de perdurer, ou dans les décombres d’un quartier détruit, la Croix-Rouge française ne pourra considérer sa mission comme accomplie.
Deux ans après le séisme qui a frappé Haïti, les difficultés auxquelles est confrontée la population continuent. Haïti fait partie des pays les plus pauvres au monde et le séisme du 12 janvier 2010 a anéanti un Etat tout entier : le gouvernement, les administrations, les infrastructures, les archives… Et depuis, les urgences ont succédé aux urgences. L’année 2010 a ainsi été marquée par le passage du cyclone Tomas, des inondations successives, puis par deux épidémies majeures de choléra, en octobre puis en mai 2011. A cela s’ajoutent de très fortes vulnérabilités liées à la grande pauvreté de ce pays.

Dans les quartiers : du relogement à la rénovation urbaine
Aujourd’hui, le premier objectif de la construction d’abris est atteint : le Mouvement Croix-Rouge et Croissant-Rouge a permis à 20 000 familles de recevoir un abri de transition au cours de l’année 2011 (dont 2 100 construits par la Croix-Rouge française, contre une centaine fin 2010). Une mission pour laquelle il a fallu surmonter d’énormes contraintes liées principalement au manque de terrains et aux travaux de déblaiement (plus de 12 000 m3 de débris).
Depuis septembre 2011, de nouveaux chantiers sont en cours. Dans le quartier de Delmas 9 par exemple, des dizaines de travailleurs ont été recrutés pour mener à bien les travaux : destruction de maisons dangereuses, déblaiement, réhabilitation de maisons jaunes… Ce programme est une nouvelle étape dans l’amélioration des conditions de vie de la population. L’approche quartier retenue par la Croix-Rouge française prend en considération les besoins des populations non regroupées (personnes vivant sur leur parcelle sous une tente, dans les maisons endommagées, en famille d’accueil…) et favorise le retour vers leur quartier d’origine des personnes actuellement hébergées dans des camps, en leur assurant un minimum de services (eau, assainissement, voirie, etc.) et en améliorant l’offre de logement.

Dans les camps : maintenir notre mission humanitaire
Les derniers chiffres publiés en décembre par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) font état de près de 520 000 personnes vivant toujours dans des camps. Il s’agit d’une population mixte, composée en grande partie de personnes sans abri déjà avant le séisme et de familles sans solution de relogement.
La population des camps est particulièrement vulnérable, c’est pourquoi il faut rester à leurs côtés et les accompagner vers un retour à l’autonomie. Concentrée aujourd’hui sur 9 camps et 40 000 habitants la Croix-Rouge française sort peu à peu d’une logique d’assistanat : Accompagner l’autonomisation des habitants est devenu une nécessité, d’une part parce que la situation va perdurer, d’autre part en raison de la taille de certains camps. Les conditions sanitaires se dégradent avec le temps et pour éviter que la situation empire, il devient urgent que les habitants et les structures locales gérent eux-mêmes les services, les infrastructures et l’aménagement de leur zone de vie. C’est dans cet esprit qu’un programme de formation à la gestion et à la maintenance des abris d’urgence, des services de l’eau et de l’assainissement a été lancé récemment, en collaboration avec les organisations locales dans les camps et dans les quartiers. Mais en tout état de cause, les acteurs humanitaires ne peuvent agir seuls sans la mise en œuvre de grandes politiques publiques de rénovation urbaine et de reconstruction qui seules permettront de trouver des solutions durables pour le plus grand nombre.

26,8 millions d’euros dépensés mais des besoins de financement encore importants
La Croix-Rouge française a reçu 35,2 millions d’euros de dons des entreprises et des particuliers et de contributions institutionnelles et 26,8 millions d’euros ont déjà été dépensés (estimation fin 2011). Grâce à cette générosité, la Croix-Rouge française est engagée en Haïti jusqu’en 2013 pour ce qui est de la réponse au séisme. Dans le cadre d’une action humanitaire durable, nous poursuivons par ailleurs des projets de développement humain en Artibonite, où nous étions présent bien avant cette catastrophe et où nous resterons au moins cinq ans encore, aux côtés de la Croix-Rouge haïtienne, elle-même fragilisée par le séisme. Le renforcement des capacités de cette Société sœur est en effet l’une de ses missions premières de la Croix-Rouge française, conformément à son mandat au sein du Mouvement Croix-Rouge et Croissant-Rouge.
http://www.croix-rouge.fr/Actualite/Seisme-en-Haiti-2-ans-apres-1408

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