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lundi 6 décembre 2010

Les Haïtiens attendent les résultats des élections dans un climat tendu

PORT-AU-PRINCE - Les Haïtiens attendaient lundi dans une atmosphère tendue les résultats préliminaires des élections présidentielle et législatives du 28 novembre, prévus au plus tard pour mardi, au moment où le bilan de l'épidémie de choléra dépassait les 2.000 morts. Mirlande Manigat, 70 ans, ex-Première dame d'Haïti soutenue par les femmes et des parlementaires opposés au président René Préval, et Michel Martelly, 49 ans, un chanteur populaire réputé pour ses excès sur scène et plus connu sous le nom de "Sweet Micky", font partie des favoris de la présidentielle.
Un deuxième tour pourrait se dérouler mi-janvier si aucun des 18 candidats à la succession du président Préval n'obtient une majorité absolue.
Le parti au pouvoir a reconnu la semaine dernière qu'il pourrait avoir perdu les élections, mais cela n'a pas empêché des milliers de personnes de défiler au cours des derniers jours dans la capitale Port-au-Prince pour réclamer l'annulation des scrutins, les jugeant entachés de fraudes et d'irrégularités en faveur du candidat du parti au pouvoir Jude Célestin.
"Arrêtez (le président sortant) René Préval, destituez le Conseil électoral provisoire", ont encore scandé dimanche des manifestants défilant dans les rues de la capitale à l'appel d'une dizaine de candidats à la présidentielle.
Une note diplomatique américaine confidentielle de juin 2009 et publiée par le site WikiLeaks la semaine dernière a révélé que le président Préval avait cherché à "orchestrer" sa succession de peur d'être contraint à un exil forcé.
Le pays a connu coups d'Etat, régime dictatoriaux et élections truquées au cours de son histoire récente et plusieurs dirigeants ont été contraints à l'exil, dont le premier président élu démocratiquement, Jean-Bertrand Aristide.
Le Conseil électoral provisoire haïtien (CEP) a reconnu des irrégularités et des fraudes imputées aux partis politiques et à la défaillance de la machine électorale, mais a validé les scrutins marqués aussi par des violences qui ont fait au moins deux morts.
Au moins cinq autres personnes ont été tuées par balles dans un bidonville de Port-au-Prince depuis la veille des scrutins, au cours d'affrontements meurtriers entre groupes armés, a par ailleurs indiqué dimanche à l'AFP un inspecteur de la police haïtienne.
Ces élections sont cruciales pour le pays, le plus pauvre des Amériques, dévasté en janvier par un séisme qui a fait 250.000 morts et 1,3 million de sans-abri et aux prises avec une épidémie de choléra qui a fait jusqu'ici 2.013 morts, selon un bilan diffusé lundi par le ministère de la Santé haïtien.
Près de 90.000 cas de cette maladie très contagieuse ont été enregistrés depuis la mi-octobre, sa progression ne semblant pas ralentir. Ainsi, 140 personnes sont mortes ces derniers jours dans le sud-ouest du pays, une région jusque-là épargnée par la maladie, a appris l'AFP de sources médicales.
Selon l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS), branche de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), il pourrait y avoir jusqu'à 400.000 cas de choléra au cours des douze prochains mois, dont la moitié au cours des seuls trois prochains mois.
Le CEP avait annoncé vendredi que les résultats préliminaires des scrutins seraient publiés au plus tard le 7 décembre.
Les résultats définitifs du premier tour seront communiqués le 20 décembre, une fois la période de contestation des résultats (du 8 au 10 décembre) et de leur traitement (du 11 au 19 décembre) achevée, indique le CEP sur son site internet.
http://www.romandie.com/ats/news/101206185014.ssa1ovna.asp

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